[Chaux]  [Adjuvants]  [Agrégats]  [Colorants]  [Peinture à la chaux]  [Mortiers bâtards] [Dosages]  [Conditions climatiques]  [Préparation du support]  [Préparation de l'enduit]  
[Eviter les pathologies courantes des peintures et enduits à la chaux]

Chaux :

• Il est important de noter que les chaux hydrauliques naturelles possèdent une légère coloration (gris - beige, ou parfois légèrement ocrée) ; les chaux aériennes, elles sont beaucoup plus blanches.
• Nous vous conseillons d'utiliser de la chaux éteinte pour le bâtiment, ou chaux grasse, qui vous donnera des résultats meilleurs que les autres chaux.
• Pour la première couche, ou Gobetis, il vaut mieux utiliser un mortier bâtard ( 1 seau de ciment , 1 seau de chaux grasse). Ce mortier adhère mieux aux matériaux de fond que la chaux pure. Les autres couches seront plus faciles à réaliser avec de la chaux pure.
• Évitez d'utiliser de la chaux hydraulique pour la couche de finition.
• Si vous voulez réaliser des moulures, nous vous conseillons d'utiliser un mortier de chaux aérienne dont le regravage sera plus facile.
• Précautions à prendre :
  • Les chaux vives et éteintes ne sont pas toxiques, elles peuvent cependant provoquer des picotements en réaction avec la transpiration. Dans le cas d'une utilisation prolongée, protégez-vous avec une huile oléocalcaire ou une pommade adaptée.
  • En cas de poussière dans les yeux, il y a lieu de rincer abondamment et au plus vite l'oeil atteint et appliquer une solution à base de sérum physiologique à 5 % ou une solution sucrée.

Adjuvants :

• Ils doivent être utilisés en petites quantités car si ils améliorent certaines spécificité, ils peuvent en dégrader d'autres.
• Faites surtout attention à ne pas trop utiliser d'Hydrofuges car ils limitent la perméabilité des mortiers à la vapeur d'eau.

Agrégats :

• On doit surtout éviter l'emploi de sables mélangés de matières argileuses qui font pâte avec l'eau. Le sable doit en contenir moins de 5 %.
• Il est conseillé d'utiliser des sables siliceux qui crissent dans les doigts pour éviter les fissures et le faïençage.
• Le sable provenant des rivières est recommandé car il ne contient pas de fine ni d'argile à la différence d'un grand nombre de sables concassés, de carrières, qui sont de mauvaise qualité. Évitez d'utiliser du sable de mer car ils contiennent du sel qui provoque des efflorescences.
• Pour obtenir un gain de résistance vous pouvez utiliser le carbonate de chaux comme sable ou comme filler dans les enduits.
• L'usage de sables trop fins imposent un dosage important en liant et entraîne un retrait suivi d'une fissuration.
• Utilisez absolument des sables bien secs car le taux d'humidité dans le sable influe sur son volume. Ainsi, pour une teneur d'humidité comprise entre 3 et 5 % on peut obtenir une différence de volume de 20 à 35 % par rapport au sable sec.

Colorants :

• La teinte éclaircit en séchant, il est donc fortement conseillé de réaliser des essais avant d'appliquer la peinture sur la surface.
• N'utilisez que des colorants naturels (minéraux ou végétaux).
• Respectez les dosages car pour les peintures à la chaux, au dessus d'un certain pourcentage, l'ajout de pigments dans la préparation ne modifie plus sa coloration. Au contraire, cet apport excessif épaissit le mélange.
• Attention dans l'emploi des colorants :
  • Les terres d'ocre s'estompent dans le temps : ne pas hésiter à forcer la teinte
  • Les oxydes métalliques se renforcent dans le temps par oxydation secondaire (on les préfèrera donc pour des couleurs soutenues comme le rouge).

  

Peinture à la chaux :

• La peinture au lait de chaux a une très faible résistance sur les solives et les poutres en bois. Elle n'est pas lessivable et nécessite une réfection continuelle. C'est la raison pour laquelle, il est conseillé d'y ajouter un fixateur. Cependant, contrairement aux divers produits synthétiques, un badigeon à la chaux grasse n'est pas cher (environ 50 % de moins) alors que sa longévité est d'environ 25 ans ou plus si l'on regarde les anciennes façades.
• Sur les enduits extérieurs au mortier de chaux, il est conseiller de ne pas peindre pour mieux laisser respirer le mur. Teintez alors votre enduit pour donner une couleur à votre façade.
• Pas d'application par temps de gel, vent sec, vent et soleil, pluie battante.
• Attention, le badigeon au lait de chaux rend difficile l'application d'une autre peinture sans décapage complet.
• Dans le cas de réfection laissant apparaître les reprises d'enduits, on peut appliquer un badigeon épais, au pinceau ou au rouleau selon l'opacité recherchée. Ces badigeons épais peuvent être teintés avec des sables colorés et, ils peuvent être appliqués en 1 ou 2 couches ou comme support à un lait de chaux coloré.
• Les fixatifs accentuent les couleurs vives, il est donc conseillé de réaliser des essais.
• Les proportions de fixatifs par rapport au badigeon doivent être modulés en fonction de l'état du support et de l'effet recherché.
• Le mortier chaux + poudre de ponce peut être utilisé pour dissimuler des fissures avant l'application du badigeon.
• Ne pas :
  • appliquer de peintures plastiques sur des supports enduits de chaux car elles vieillissent mal, elles font pourrir les murs, et elles cloquent rapidement. De plus leurs teintes sont plates.
  • passer un badigeon sur un ciment, la couleur sera "mangée", délavée et aura une durée de vie très réduite
• Attention dans l'emploi des colorants :
  • Les terres d'ocre s'estompent dans le temps : ne pas hésiter à forcer la teinte
  • Les oxydes métalliques se renforcent dans le temps par oxydation secondaire (on les préfèrera donc pour des couleurs soutenues comme le rouge).
• Astuce : teinte
  • Un essai sur du Siporex permet de juger de la teinte 5 minutes après.

  

Mortiers bâtards :

Si l'on utilise un mélange de ciment et de chaux aérienne éteinte pour le bâtiment :

• on peut utiliser tous les ciments, sauf les ciments alumineux, pour les sous couches.
• pour la couche de finition utiliser de préférence du ciment blanc.

Dosages :

Le dosage doit permettre à la chaux de remplir avec un léger excès tous les vides du sable. Un mortier trop pauvre en chaux ne sera pas assez résistant. Un mortier trop riche aura un retrait important ce qui provoquera des fissures.

Les caractéristiques du sable influent sur la dose de chaux à utiliser. Nous conseillons d'utiliser le test de la "plaque de verre" avant toute nouvelle application :

  préparer un mortier d'essai de quelques cm³ et faire un galette de 6 à 8 mm d'épaisseur sur une plaque de verre. Après 24 heures on peut estimer la qualité du mélange en se basant sur les deux observations suivantes :

• si la galette s'effrite, le mélange est trop pauvre en chaux,
• si la galette se faïence, le mélange est trop riche en chaux.

Conditions climatiques :

• Les mortiers de chaux sont sensibles au dessèchement trop rapide (protéger des rayons directes du soleil à l'aide de bâches).
• Ne pas réaliser d'enduit à une température inférieure à 5°C.

Préparation du support

• Comme pour tout enduit, le support doit être solide, propre et rugueux.
• Sur les parties en bois, un treillis métallique est nécessaire pour améliorer l'accrochage de l'enduit.
• Le support doit être soigneusement humidifié pour qu'il ne dessèche pas le mortier en adsorbant l'eau. Ceci est particulièrement important en période chaude. Toutefois, il ne doit pas rester d'eau non absorbée sur le support au moment de la réalisation de l'enduit.
• Préparation de supports anciens :

Les supports anciens sont en général des mus de maçonnerie de briques, de pierres, de vieux enduits. Vous devez donc réaliser les opérations suivantes pour obtenir de bons résultats :

- Dégarnir les joints sur 1 à 3 mm, les nettoyer à la brosse, les mouiller puis les regarnir avec un mortier gras.

- Repiquer les anciennes maçonneries en moellons, les vieux enduits, et nettoyer la surface de toute poussière par jet d'air comprimé ou à l'eau. Les blocs de matériaux dégradés ou fissurés seront remplacés.

- Reboucher les trous, les fissures et toute surface localement défectueuse.

- Éviter toute remontée de sulfates alcalins ou autres produits nocifs donnant naissance à des efflorescences, on bloquera les remontées d'humidité du sol par capillarité.

Préparation de l'enduit

• Le mortier doit avoir une consistance crémeuse et onctueuse, donc facile à mettre en œuvre.

• Éviter les mortier trop fluides car ils sont peu résistants et fissurent beaucoup.

• La préparation peut se faire à la pelle, mais l'emploi de la bétonnière est recommandé.

• Mélanger toujours le sable et la chaux avant d'y insérer l'eau.

• Pour les chaux aériennes, il y a intérêt à gâcher les mortiers de chaux un jour avant l'utilisation car la chaux gonfle et le mortier est plus maniable. Pour un mortier bâtard avec ajout de ciment, gâcher au dernier moment.

Éviter les pathologies courantes des enduits et peintures à la chaux

Ces pathologies sont à l'origine soit d'un défaut de mise en œuvre (dosage, matériaux, application...), soit d'une humidité excessive ou du mouvement intrinsèque du bâtiment qui ont tous deux une action de vieillissement accéléré.

Pour identifier une pathologie, il faut observer le support, l'enduit ou le badigeon. Six causes peuvent être à l'origine des dégradation.

Un manque d'adhérence                  La présence de fissures  

Une perte de dureté                         L'absence de cohésion 

Une porosité importante                  La présence de diverses
                                                                  traces