pucevert.GIF (255 octets) Les thèmes chantier vert


pucever.GIF (255 octets) Réduction de la POLLUTION des SOLS ET DES EAUX Retour au sommaire chantiers verts

HUILES DE DÉCOFFRAGE

Le faible coût des huiles de décoffrage à base d’hydrocarbures traditionnellement employées, environ 5 F le litre, et le manque d’information ou de recommandations d’emploi engendrent une consommation souvent élevée de ces huiles, le souci d’économie n’étant pas une priorité. Or, elles peuvent ensuite être partiellement entraînées, par l’eau de pluie, vers les sols et les nappes phréatiques, créant une pollution alors difficile à résorber.

Le sol, sur le lieu de remplissage des pulvérisateurs, est également souvent souillé par les pertes d’huile.

La consommation annuelle en France des huiles de décoffrage d’origine pétrolière est de 4 781 tonnes en 1995 selon le Centre Professionnel des Lubrifiants. Le risque de pollution des sols et des nappes aquifères est par conséquent notable.

 

La réduction des consommations

Afin de respecter la réglementation en vigueur sur les rejets de substances polluantes dans le milieu naturel, des actions ont été engagées sur les pratiques de chantier.

Il s’est avéré qu’une information simple du personnel de chantier, comprenant le rappel des règles

et des méthodes, a influé immédiatement sur les consommations d’huile. Celles-ci ont été divisées par trois, par exemple sur l’opération de Tourcoing, passant d’une moyenne de 0,14 l/m2 sur des chantiers de référence à 0,04 l/m2. Les quantités qui s’écoulent des banches vers le sol sont alors très limitées. Cette action présente donc des avantages économiques et environnementaux évidents. Un "aide mémoire" de l’utilisateur, prescrivant la méthodologie de mise en œuvre des huiles de décoffrage, peut par exemple être intégré dans les procédures qualité de l’entreprise.

Par ailleurs, l’entretien des pulvérisateurs et la mise à disposition du personnel de chantier de tuyaux et buses de rechange sont des facteurs de réduction d’une surconsommation d’huile, due à un mauvais fonctionnement du matériel. Ces pièces sont faciles à changer et cette initiative n’est pas onéreuse.

Des huiles moins nocives et des coffrages sans huile

L’utilisation d’huiles moins nocives pour l’environnement ou de systèmes coffrant sans huile est également une voie de réduction des nuisances induites par les travaux de coffrage. En amont, des études préliminaires de vulnérabilité du terrain (zone humide, sable, aquifère non protégé...) peuvent permettre d’orienter le choix de l’huile.

De nombreuses huiles à base végétale présentent un pourcentage de biodégradabilité de leur partie non volatile important et améliorent les conditions de travail du personnel de chantier en matière d’odeur et de toxicité (contact avec la peau, les muqueuses, les yeux). Aussi, même si leurs fiches de données sécurité recommandent aux utilisateurs de prendre des précautions d’usage et de ne pas les déverser dans le milieu naturel, ces huiles présentent un réel intérêt pour la santé et l’environnement, comparées aux huiles minérales. Le résultat technique est comparable, voire meilleur, à celui obtenu avec des huiles minérales haut de gamme. Elles sont plus chères à l’achat mais l’information du personnel de chantier, avant leur application, conduit à une consommation moindre, aussi le surcoût final devient négligeable. Cette action devrait donc être reproduite. Il conviendra à l’avenir d’élargir la connaissance, notamment en termes d’efficacité, des différentes huiles à base végétale, de nombreux fabricants proposant désormais ce type de produit.

Quant aux huiles synthétiques dites de type alimentaire, elles sont moins nocives, vis-à-vis du personnel de chantier et de l’environnement, que les huiles minérales traditionnelles mais davantage que les huiles à base végétale.

Le développement des systèmes coffrant sans huile, actuellement au stade de la recherche, semble intéressant à poursuivre.

 

La collecte de l’huile en excédent

Les fûts pour le remplissage des pulvérisateurs ont été installés sur un chevalet-support, mis en place dans un bac de rétention à l’abri des intempéries, pour supprimer les fuites dans le sol. Ce bac a été régulièrement vidé dans un fût et l’huile collectée a été orientée vers un récupérateur agréé. Ce type de matériel, aujourd’hui commercialisé, est simple à mettre en œuvre, efficace, peu coûteux et utilisable sur plusieurs chantiers. Aussi, cette action devrait être reproduite, notamment sur les chantiers utilisant des huiles minérales.

La lubrification des banches au-dessus d’une aire en béton, équipée de bacs étanches en acier galvanisé pour la récupération des huiles, a également été testée. La mise en œuvre de cette aire étanche, efficace vis-à-vis de la réduction de la pollution du sol, semble difficilement généralisable car trop coûteuse, à cause du temps alloué (main d’œuvre et matériel) à la manutention des coffrages (multiplié par trois).

Par conséquent, il semble préférable d’agir sur les consommations, la quantité d’huile s’égouttant des banches devient alors insignifiante, ou de choisir une huile moins nocive pour l’environnement, qui offrira en outre de meilleures conditions de travail au personnel de chantier.

 

Récupérer les eaux de lavage d’une centrale à béton dans un bac de décantation, puis les recycler, permet de supprimer la pollution directe du sol par la laitance et les résidus de béton et de limiter celle de la nappe phréatique, ainsi que de réduire la consommation d’eau.

Sur la réalisation expérimentale de Villeurbanne où cette action a été mise en œuvre, l’investissement occasionné par le recyclage des eaux de lavage de la centrale s’est décomposé comme indiqué dans le tableau ci-après.

La part d’investissement imputable à ce chantier a donc été évaluée à 13 600 F HT. L’économie d’eau réalisée, 1/3 m3 par jour, à raison de 15 F/m3, a généré un gain de 700 F HT. Le bilan économique global de cette opération de 113 logements est un surcoût de 12 900 F HT, une grande partie de l’investissement étant amorti sur le chantier.

La reproduction de cette action est économiquement envisageable quand le prix de revient du béton prêt à l’emploi est sensiblement supérieur à celui du béton confectionné sur place, c’est-à-dire pour des chantiers de plus de 40 logements, et dépend de la conjoncture locale.

 

Investissements non amortissables sur d’autres chantiers

(F HT)

Réalisation de la fosse*

3 000

Réalisation de l’aire de lavage*

6 000

Montage et démontage des équipements

1 000

TOTAL

10 000

 

Investissements amortissables sur d’autres chantiers

(F HT)

Achat de la pompe immergée

5 000

Achat du groupe de lavage haute pression

7 000

TOTAL

12 000

* Ces équipements sont éliminés en tant que déchets "inertes" en fin de chantier.

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pucever.GIF (255 octets) MAÎTRISE de diverses NUISANCES Retour au sommaire chantiers verts

Pour appréhender la réduction des nuisances pouvant gêner le voisinage d’un chantier, une réflexion commune est nécessaire avec les riverains d’une part, pour aller dans le sens de leurs préoccupations, et avec la municipalité d’autre part, pour bénéficier des infrastructures et moyens existants, ainsi que pour tenir compte d’éventuelles contraintes réglementaires municipales.

 

Les circulations

Limiter les circulations permet également de limiter les problèmes d’encombrement et de sécurité associés, dus à de nombreux et gros engins.

En terrassement, cela peut être obtenu par une diminution des rotations pour l’évacuation des déblais et l’apport de remblais. Les déblais peuvent être stockés sur un terrain limitrophe, la moitié restant sur ce terrain pour son remblai et l’autre moitié étant utilisée ultérieurement en remblai sur le chantier. Stocker les déblais près du site pour son remblai nécessite de l’espace sur le chantier ou sur un terrain à proximité. La possibilité de réaliser un remblai sur un terrain proche devrait être systématiquement étudiée, étant donné la facilité de mise en œuvre de ce principe, quand le contexte le permet, et les réductions induites de circulations et de coûts associés (y compris d’élimination des déblais).

En gros œuvre, quand le béton est fabriqué sur le chantier, les livraisons de matériaux en grande quantité, par semi-remorques, limitent les rotations. Cette solution est efficace mais nécessite de l’espace sur le chantier pour stocker les matériaux. On peut par ailleurs craindre des vols. Elle dépend également du système constructif, de la configuration des installations de chantier et des accès.

 

Les stationnements

Pour limiter les encombrements dus au stationnement des véhicules du personnel aux abords du chantier, plusieurs solutions peuvent être envisagées ; par exemple, dans le sous-sol du bâtiment en construction ou sur un parking à proximité du chantier, après accord avec la municipalité. Ces facilités de stationnement dépendent du type de bâtiment et du contexte du chantier (existence de parkings souterrains...).

 

Les salissures

Pendant le terrassement, une rampe propre en sortie de chantier permet le décrottage des roues des camions avant leur accès sur la voie publique. Les dépôts de terre et les risques d’accidents, dus à une chaussée sale et glissante, sont ainsi réduits. Cette précaution peut être associée à une limitation des sorties de camions les jours de pluie et à un nettoyage des rues, manuel ou mécanique, en cas de salissure. Un contrôle journalier, par une personne de l’encadrement, est nécessaire. L’acceptation du nettoyage n’est pas évidente car il se renouvelle sans cesse et le nettoyage manuel est pénible. Sur la réalisation expérimentale de Besançon où ce type d’action a été mis en œuvre, le coût d’un balayage mécanique a été évalué entre 500 à 600 F. La reproductibilité de cette démarche dépend de la densité de circulation de camions, donc de la taille des chantiers. Une adaptation des choix est nécessaire site par site.

Pendant le gros œuvre, quand le béton est fa-briqué sur le chantier, l’installation d’un dépoussiéreur (matériel industriel standard) pour limiter la poussière émise lors du remplissage des silos à ciment, est d’un intérêt certain. L’achat du système de dépoussiérage, de l’ordre de 20 000 F HT, est amortissable sur plusieurs chantiers, ne présentant pas de pièce d’usure. Toutefois, il est assez sensible aux chocs extérieurs. Cet achat est reproductible sur les chantiers où sont implantées des centrales à béton et pourrait être imposé en site urbain.

 

Les nuisances visuelles

L’installation autour d’un chantier d’une clôture grillagée sur plots en béton armé, pour réduire les dégradations liées à la curiosité des passants et supprimer les graffitis, et d’une palissade en bac acier de plus de 2 mètres près des bennes de tri, pour éviter les dépôts "sauvages", est à recommander.

Le coût de la clôture (240 F HT/ml) est identique à celui des palissades en bac acier traditionnelles moins hautes. Contrairement à ces dernières (souvent mises à la benne en fin de chantier), elle peut être utilisée 2 ou 3 fois. De plus, les coûts liés à la dégradation et à l’élimination de déchets extérieurs au chantier sont évités. Les maîtres d’ouvrage sont réticents vis-à-vis de cette clôture, dont la transparence nuit à la discrétion qu’ils souhaitent préserver, mais celle-ci peut aussi être un outil de communication sur leur opération.

 

PRODUITS ET TECHNIQUES MOINS NOCIFS

Une colle sans solvant

L’utilisation d’une colle à base de résines acryliques en dispersion et sans solvant organique, pour la pose des sols en plastique, est moins nocive pour les compagnons dont elle améliore les conditions de travail et l’environnement. Le résultat technique, le temps de préparation et les conditions de mise en œuvre sont comparables à ceux d’une colle standard.

Le choix de ce type de colle est à encourager, particulièrement pour le confort des compagnons, moyennant un surcoût d’environ 20 %.

 

Le découpage des ardoises en amiante-ciment (1)

Pour réaliser des travaux de finition sur les produits en amiante-ciment livrés prêts à poser, il faut privilégier les outils manuels, puis les outils motorisés à vitesse lente et éviter les outils à vitesse rapide sans système de piégeage des poussières émises. La découpe, par les couvreurs, des ardoises en amiante-ciment avec une pince à découper, au lieu d’une disqueuse par exemple, réduit notablement les risques de dispersion de fibres d’amiante libres inhalables. Les compagnons sont aisément sensibilisés à ce risque sur le chantier. Ces préconisations sont aussi valables pour la dépose des produits en amiante-ciment, pour laquelle il est recommandé de travailler au mouillé.

(1) Ce paragraphe devient sans objet pour la construction neuve à compter du 1er janvier 1997, date à partir de laquelle prend effet l’interdiction de fabrication, d’importation et de commercialisation des produits contenant de l’amiante. Cependant ces principes restent à suivre pour la dépose en réhabilitation et la démolition.

 

UNE PEINTURE EN PHASE AQUEUSE

La mise en œuvre d’une peinture en phase aqueuse, au lieu des peintures glycérophtaliques habituellement employées, est également plus agréable pour les compagnons, notamment par son odeur moins forte. Les brosses et pinceaux sont nettoyés à l’eau, sans produits pétroliers. Toutefois, sur le plan environnemental, seul le solvant organique est éliminé. La peinture, dans les fonds de pots et de bidons à éliminer, contient des pigments, éventuellement toxiques.

Techniquement, le pouvoir couvrant de la peinture utilisée est plus faible et nécessite trois couches. Le temps d’application est donc plus long et, par conséquent, revient plus cher, les prix des deux types de peinture étant comparables à l’achat.

Ce type de peinture est à retenir pour l’amélioration des conditions de travail des compagnons et sa moindre toxicité vis-à-vis de l’environnement, par rapport aux peintures glycérophtaliques.

Cependant, le choix de ces produits dépend du type de support et il est conditionné par une évolution de leur pouvoir couvrant et un contrôle de leur durabilité et de leur écotoxicité. Il conviendrait d’examiner sur ces points d’autres peintures en phase aqueuse présentes sur le marché.

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pucever.GIF (255 octets) Réduction des NUISANCES ACOUSTIQUES Retour au sommaire chantiers verts

En site urbain, pour respecter les textes réglementaires municipaux..., notamment sur le bruit (niveau, horaires d’émission...) et limiter les plaintes du voisinage1, il faut étudier sur quelles sources sonores (engins, matériels et travaux) il est possible d’agir. L’emploi d’engins et matériels respectant la réglementation en vigueur concernant les émissions sonores est un minimum exigé. Une fois choisis les systèmes constructifs, les techniques, engins et matériels les moins bruyants peuvent être adoptés dans la mesure du possible, les sources fixes positionnées de manière à limiter les vibrations et le bruit émis, les sources bruyantes isolées et les modes opératoires examinés. Une étude est en cours au CSTB visant la mise au point d’une méthodologie pour la prise en compte du bruit en amont dans l’organisation du chantier ainsi que de techniques de réduction des nuisances sonores, sur les chantiers de construction en milieu urbain et pendant les éventuelles phases de démolitions préalables.

La plupart des compagnons, et de façon plus aiguë ceux qui travaillent souvent et sans protection près d’une source sonore importante, présentent des troubles auditifs marqués. Aussi faut-il à la fois réfléchir à la réduction des émissions importantes et travailler sur la protection individuelle des compagnons.

 

MESURES DES BRUITS

En bordure de chantier

Lister les activités des riverains du chantier est un préalable pour évaluer leur sensibilité au bruit et connaître les plages horaires de calme à privilégier. Une cartographie du site, établie en Leq2 avant le début des travaux, permet de disposer d’un référentiel et de fixer des objectifs de niveau sonore maximum en limite de chantier, selon les matériels utilisés, etc. Les points de mesure doivent être situés dans les endroits les plus sensibles (écoles, centres médicaux...) et susceptibles d’être les plus exposés, compte tenu de la configuration du chantier et des lieux. Il est par ailleurs important de connaître les pics sonores, qui sont masqués par les Leq sur une longue durée. L’évolution permanente du chantier et l’écart entre puissance acoustique théorique des matériels et engins et puissance réelle (selon l’âge, l’entretien...), empêchent de prévoir le niveau de bruit exact qui sera atteint.

Des mesures pendant les travaux ont confirmé que les terrassements, fondations et gros œuvre sont les plus bruyants, même avec un choix vigilant des engins et matériels. En second œuvre, le bruit perçu hors du bâtiment clos est faible. La perception d’une même émission peut être sensiblement différente selon le positionnement des riverains (réverbération du site, bruit de fond urbain).

Parallèlement, une technique de mesure à partir de la grue, à 25 mètres de hauteur, a été

établie pour comparer les chantiers comme des sources sonores uniques, de niveau acoustique moyen et de "centre de gravité d’émission" constants.

 

Au poste de travail

Après l’inventaire des sources sonores sur le chantier, des mesures doivent être faites à différents postes de travail, fixes ou mobiles, sur les compagnons ou à quelques mètres de la source. La courbe de niveau sonore sur une durée de poste est obtenue avec un sonomètre intégrateur. Les sources les plus bruyantes sont repérées et il est alors possible de réfléchir à l’abaissement de leur niveau. Le Leq se déduit des mesures.

A partir des durées d’exposition, les doses de bruit reçues dans la journée par chaque opérateur sont déterminées. Des moyens de prévention sont envisageables.

Cette démarche requiert des compétences spécifiques, de l’OPP BTP par exemple. Il serait intéressant de disposer de cartographie pour divers types de construction, techniques de réalisation, etc.

 

MATÉRIELS ET ENGINS

Il n’existe pas de recette unique pour traiter les nuisances acoustiques. Toutes les sources très bruyantes doivent faire l’objet d’une réflexion, spécifique à chaque chantier, pour être abaissées. Voici quelques exemples de solutions expérimentées.

Remplacer les engins et matériels pneumatiques par leurs équivalents électriques (marteaux-piqueurs) supprime le compresseur à moteur thermique, source de bruit continue et importante s’il n’est pas insonorisé. Leur prix d’achat est beaucoup plus élevé mais la location de compresseur est évitée et, par exemple, l’émission sonore des vibreurs est abaissée de 5 à 6 dB(A) au poste de travail. Ils sont plus maniables mais leur emploi par temps de pluie pose des problèmes qu’il faudrait résoudre (étanchéité des prises...).

Il est difficile d’exiger l’insonorisation des engins de livraison extérieurs approvisionnant le chantier, mais elle est envisageable pour les engins et matériels (pelles, chargeurs, bulls...) utilisés, l’investissement s’amortissant sur plusieurs opérations. Par ailleurs, un marteau-piqueur insonorisé émet par exemple 100 au lieu de 130 dB(A). Quand le béton est fabriqué sur le site, isoler le groupe hydraulique et capitonner avec du néoprène les godets raclant et les goulottes de la centrale réduit les émissions de 10 dB(A).

Des banches équipées d’écrous serrés à la clé dynamométrique au lieu d’écrous à ailettes serrés au marteau évitent les bruits d’impact métalliques.

 

MODES OPÉRATOIRES

Utiliser des talkies-walkies pour communiquer avec le grutier dispense des cris.

En l’absence d’alternative plus silencieuse aux techniques très bruyantes, il faut limiter les travaux nécessitant leur emploi. Concernant le marteau-piqueur, piquer les erreurs de coulage du béton dans un délai limité après le coulage réduit les durées d’utilisation. Réaliser les arases des voiles en béton armé avec des règles magnétiques évite d’y recourir pour des mises à la cote ultérieures. Limiter les erreurs de réservation en les réalisant avec plus de soin et par le choix de techniques appropriées va également dans ce sens*. Ces solutions, relativement simples à mettre en œuvre, doivent être généralisées. Pour la plupart, elles n’entraînent pas de surcoûts et vont dans le sens de l’amélioration de la qualité et des délais de réalisation des travaux.

Mieux vaut, si possible, réaliser les fondations avec des pieux forés au lieu des pieux battus, afin de réduire les nuisances sonores.

Si la place disponible sur le chantier le permet, il est recommandé de doubler les engins et matériels pour réduire d’autant les durées d’émission, en n’augmentant le niveau sonore que de 3 dB(A). Prévoir aussi les installations de chantier, de façon à ce que les engins puissent faire demi-tour au lieu de reculer, supprime le strident et pénible klaxon de recul.

L’utilisation inadaptée d’un engin ou matériel peut conduire à des émissions sonores très différentes pour une même opération, tel un conducteur de toupie faisant tourner son moteur à pleine puissance trois fois plus longtemps, pour un même volume livré. Aussi, il importe de sensibiliser sur ce point l’encadrement et le personnel du chantier.

 

PROTECTIONS INDIVIDUELLES

Une audiométrie, établissant le déficit moyen de tous les compagnons du gros œuvre, éventuellement comparée à d’anciennes audiométries et accompagnée d’explications individualisées pour les sensibiliser à la nécessité de lutter contre le bruit et de s’en protéger, peut être efficace. Les compagnons travaillant en poste fixe et soumis à d’intenses et longues expositions au bruit mettent ensuite plus régulièrement des protections auditives, moins portées par ceux qui travaillent en équipe car gênant la communication. Cet obstacle devrait être résolu par des oreillettes adaptées à chacun et laissant passer les fréquences de la voix. Le recours à l’audiométrie et la sensibilisation par les médecins du travail, qui permettent de faire adhérer le personnel aux mesures prises en matière d’acoustique, sont facilitées dans le cadre d’un partenariat avec la Médecine du Travail.

* Voir fiche thématique "maîtrise de la production de déchets".

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pucever.GIF (255 octets) Pour de meilleures RELATIONS avec les RIVERAINS Retour au sommaire chantiers verts

Les riverains concernés sont l’ensemble des personnes susceptibles d’être incommodées par le chantier : habitants, professionnels du quartier, écoliers... Lors de la réalisation d’un chantier, en site urbain plus particulièrement, son environnement est profondément modifié et les riverains sont confrontés à de multiples nuisances : salissures, stationnement réduit, circulations accrues et problèmes de sécurité associés, bruit...

Les actions de communication avec les riverains des chantiers semblent positives et propres à réduire leurs craintes. L’objectif visé par les entreprises, qui ont pris ce type d’initiative, était de cibler les réductions de nuisances, en fonction des priorités évoquées par les riverains, afin d’aboutir à une limitation de leurs plaintes face aux gênes induites.

Les riverains, destinataires des enquêtes et réunis dans des groupes de travail, doivent constituer un échantillon d’habitants et de professionnels du quartier représentatif de la population riveraine du chantier, quant à leur âge, ancienneté dans le quartier, sexe, activité, catégorie socioprofessionnelle...

L’Ademe soutient actuellement une étude faisant un bilan des expériences menées sur l’information des riverains, concernant les bruits de chantier en construction neuve de bâtiments et devant aboutir à une proposition de recommandations en la matière.

 

COMMUNICATION PRÉALABLE

L’action de communication doit commencer bien avant le début des travaux, pour que certaines préoccupations des riverains puissent être prises en compte dans l’organisation du chantier.

Les entretiens individuels avec les riverains visent plusieurs objectifs :

– recueillir leur perception du quartier et de leur habitat avant le démarrage du chantier : nuisances pré-existantes (bruit, circulation, sentiment d’insécurité...), points sensibles des bâtiments (absence de climatisation nécessitant l’ouverture des fenêtres l’été, isolation phonique médiocre, façades récemment ravalées...),

– connaître leurs expériences en matière de voisinage de chantier et ce qu’ils en retiennent,

– connaître leurs craintes et souhaits vis-à-vis du chantier à venir,

– les informer sur ce chantier : nature, durée, nuisances probables et leur fréquence..., ainsi que sur la volonté des entreprises de réduire les nuisances.

Les enquêteurs sont en général bien reçus, les personnes étant satisfaites d’être consultées, entendues et informées. Être consultés en amont du projet fait même l’objet d’une demande de la part des habitants les plus concernés par la construction.

L’enquête préalable permet de dégager les points et les plages horaires et jours sensibles (pour le bruit, les stationnements...) propres à chaque quartier, en fonction de sa configuration, des types de bâtiments et de la perception de la population qui y vit. Elle met en évidence la nécessité d’aborder et de traiter le problème de la gêne générée vis-à-vis des riverains dans sa globalité, sans se focaliser sur un seul aspect, comme le bruit par exemple, les préoccupations des riverains étant multiples et variables. Il est important de travailler en concertation avec les municipalités sur des gênes telles que les stationnements et les circulations.

Au-delà des nuisances survenant pendant le chantier, les riverains ont de fortes inquiétudes sur l’après chantier et s’interrogent notamment sur l’arrivée de nouveaux habitants : méfiance vis-à-vis des habitants du logement social (réaction défensive, parfois raciste), interrogations sur leur origine, leur mode de vie... Par ailleurs l’intégration du nouveau bâtiment dans le quartier préoccupe certains riverains : son architecture, l’écran visuel qu’il constituera, la perte d’ensoleillement et d’intimité par une vue plongeante dans leurs jardins...

L’information sur ces points n’est plus du ressort des entreprises. Elle est à mener par les municipalités et les organismes d’HLM, mais peut se combiner avantageusement avec l’information concernant les travaux.

 

COMMUNICATION PENDANT LE CHANTIER 

Faire une réunion publique d’information sur le chantier lors de son démarrage, précisant la nature de la construction, les actions engagées pour réduire les nuisances et les moyens d’expression mis à la disposition des riverains, permet de toucher le plus grand nombre.

Pendant les travaux, un petit groupe de travail où sont représentés les riverains, l’entreprise générale ou le mandataire du groupement, le maître d’ouvrage, les acousticiens et les enquêteurs, peut être constitué. Les participants deviennent des médiateurs, en créant un contact direct entre riverains et professionnels du chantier. Les problèmes et propositions des riverains y sont évoqués, discutés et certaines demandes peuvent être satisfaites. Ces réunions sont aussi l’occasion d’évaluer la façon dont sont remarqués et appréciés par les riverains les efforts des entreprises. Par exemple sur une réalisation expérimentale où l’emploi du marteau-piqueur a été réduit au maximum, les quelques moments d’utilisation ont été notés comme gênants, mais leur quasi-absence a également été remarquée.

Par ailleurs, dans une cité difficile, des personnes du quartier embauchées sur le chantier, dans le cadre d’une démarche d’insertion par l’économique, peuvent constituer une liaison entre riverains et partenaires du chantier et faciliter l’acceptation du chantier par le voisinage.

Il est également important, pendant les travaux, de prévenir les riverains sur les nuisances, en particulier sonores, qu’ils auront à supporter. En effet, connaître l’origine, la nature, le moment et la durée d’un bruit et savoir que des efforts sont entrepris pour le réduire, facilite son acceptation. Ces informations peuvent être diffusées, par le biais de la presse locale, de bulletins distribués dans les boîtes aux lettres des riverains, de journaux de chantier, de panneaux de chantier...

Une boîte à lettres à l’entrée du chantier, moyen a priori simple pour recueillir les remarques des riverains, n’a cependant pas été utilisée sur le chantier où elle a été installée. Les quelques requêtes formulées ont été directement adressées à l’entreprise générale et au maître d’ouvrage. Étant donné sa simplicité de mise en œuvre, ce système devrait cependant être testé de nouveau. On peut supposer qu’il ait davantage de succès en l’absence d’entretiens individuels avec les riverains.

 

COMPÉTENCES REQUISES

Différents partenariats ont été établis sur les réalisations expérimentales, pour mener à bien le travail d’enquête et de communication.

Pour limiter les coûts de cette initiative, les enquêtes peuvent être réalisées par des étudiants en sociologie, par exemple, encadrés par un organisme compétent. L’Institut National du Génie Urbain à Lyon et l’équipe sociologique du CSTB sont ainsi intervenus sur certaines réalisations expérimentales. Pour qu’une telle démarche soit compatible avec le calendrier scolaire, un questionnaire standard destiné à être renvoyé par courrier, peut dans un premier temps être distribué au voisinage du chantier. Toutefois des réserves peuvent être émises sur les taux de réponse que l’on peut en attendre. Les résultats peuvent alors être analysés par les étudiants dans une période plus courte, dans le cadre d’un stage.

La présence d’organismes, ayant des compétences à la fois sociologiques et relationnelles est nécessaire pour l’animation des groupes de travail avec les riverains.

L’appui de relais locaux peut également être recherché, pour faciliter la mise en œuvre des actions de communication et bénéficier d’un œil extérieur objectif, dans les services concernés des Villes (services hygiène et santé) et des entreprises riveraines (services responsables de la sécurité, des conditions de travail).

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pucever.GIF (255 octets) FILIÈRES d’élimination des déchets en construction neuve Retour au sommaire chantiers verts

Les filières locales de valorisation et leurs critères d’acceptation (coût, qualité, quantité) doivent être identifiés en amont d’un chantier, après évaluation des quantités et types de déchets prévisibles. Ces initiatives permettent de cerner les actions prioritaires, à mener pour une réduction des déchets, et de choisir les déchets à trier. Consulter les plans départementaux et régionaux d’élimination des déchets facilite l’identification. Le coût de la filière comprend le tri et le conditionnement des déchets, la location de bennes, le transport, ainsi que le coût ou bénéfice des déchets cédés.

Un décret en projet devrait classer les déchets en trois catégories selon leurs propriétés de danger : inertes : béton, briques... ; dangereux dont les DIS (déchets industriels spéciaux) : emballages de silicone, peinture... ; ménagers et assimilés dont les DIB (déchets industriels banals), ni inertes, ni dangereux : plastiques, cartons... Les principales filières d’élimination sont la valorisation (réemploi et réutilisation, en démolition et réhabilitation surtout, recyclage, valorisation énergétique), l’incinération sans récupération d’énergie et le stockage.

 

CENTRES DE TRI ET DE REGROUPEMENT (1)

Selon l’espace disponible et la taille des chantiers, le tri des déchets est plus ou moins facile. De plus, certains déchets sont produits en quantité trop faible pour rentabiliser leur tri et leur transport vers des filières de valorisation, voire pour intéresser des récupérateurs. Entre le tri sur chantier et l’achat du service d’un prestataire, qui facture le prix du stockage de classe II, commencent à se développer des centres de tri spécialisés dans les déchets de chantier. Les déchets sont repris en mélange ou avec un tri minimum, à des tarifs considérant le type de déchet et son degré de tri. Des centres de regroupement de déchets spécialisés, parfois associés aux centres de tri, voient également le jour.

 

VALORISATION 

La valorisation matière des métaux ferreux et non ferreux, dans les fonderies, n’est pas développée ici car elle est opérationnelle et rentable de longue date sur les chantiers. Les coûts de valorisation des déchets varient avec ceux des matières premières.

 

Les inertes (2)

Produits à base de plâtre

Aujourd’hui, seules les chutes de fabrication sont recyclées dans les plaques de plâtre. Les usines implantées en France sont équipées, ou sur le point de l’être, d’un atelier de recyclage. Sur certains "chantiers verts", des accords ont été passés à titre expérimental avec des fabricants de plaques de plâtre pour recycler les chutes de cloisons et doublages. Les conditions économiques fixées dans ce cadre étaient très favorables (transport non facturé...). Elles seront à négocier sur chaque chantier. Les déchets doivent être triés avec précaution, abrités des intempéries, et les produits utilisés doivent provenir du même fabricant. Les coûts de stockage de ces déchets lourds sont évités. La reproductibilité de cette démarche suppose l’existence d’une usine recyclant les produits à base de plâtre à proximité et dépend de l’acceptation par l’industriel de ces déchets.

Autres déchets

Sur les réalisations expérimentales, les déchets minéraux du gros œuvre ont parfois été utilisés en remblai sur le site ou sur des terrains proches. Cette solution ne peut être envisagée que dans des conditions exceptionnelles, selon la qualité des matériaux propres et exempts de DIB, DIS, plâtre..., leur quantité et l’utilisation envisagée du terrain ainsi remblayé. Souvent, le seul coût induit est celui du régalage. Les déchets de béton propres en grande quantité sont recyclables dans des installations de concassage, dans les régions où elles existent (3), à des coûts variant selon leur qualité mais souvent inférieurs au stockage en classe III.

 

Les DIB

Bois non traités et certains bois traités, sans créosote et sans sels de CCA (Cuivre, Chrome, Arsenic)

Hors emballages, les déchets de bois sont surtout des déchets de mise en œuvre (coffrage, étaiements en fin de vie, chutes, casse...). Beaucoup sont adjuvantés (colles, finitions, produits de préservation...) ou souillés (ciment, mastic, huile de décoffrage...).

Ces déchets peuvent être broyés pour faire des panneaux de particules. Les bois traités sont parfois acceptés. Les prix facturés par les récupérateurs broyant le bois sont d’environ 100 à 150 F HT/t et restent inférieurs à ceux du stockage de classe II. Ils peuvent aussi être broyés et valorisés énergétiquement en chaufferie industrielle ou collective. L’acceptation des bois adjuvantés dépend du système de traitement des fumées de l’installation. Des chaufferies collectives existent dans des écoles, piscines, serres... Des chaufferies industrielles, plus nombreuses, sont présentes surtout dans les entreprises de transformation du bois pour éliminer leurs sous-produits.

Emballages

Les déchets d’emballage de chantier doivent être valorisés selon le décret du 13/07/94. Propres et secs (pour les cartons...), ils sont valorisés comme les emballages des autres activités. Toutefois, les récupérateurs refusent souvent les emballages en faible quantité.

Hormis lors de valorisation énergétique (onéreuse), les cartons sont souvent déchiquetés, mis en balles et vendus en papeterie. Selon les cours, les récupérateurs les achètent ou les reprennent gratuitement. Les housses PE (polyéthylène), sans étiquette et ruban adhésif, sont granulées et réintroduites dans le cycle de fabrication. Le PSE (polystyrène expansé) peut être densifié, broyé et réinjecté dans des lots de PSE vierge pour fabriquer des plaques d’isolation.

Les déchets d’emballages en bois sont des palettes perdues, cales, caisses palettes à claires-voies. Les palettes non consignées sont reprises gratuitement ou achetées quelques francs ou dizaines de francs selon l’état, le type et le transport, par des sociétés locales qui les réparent, un peu partout en France. Cependant, elles reprennent plus volontiers les palettes standard et ne se déplacent souvent que pour un stock important. Les emballages en bois suivent sinon les mêmes filières que les autres déchets de bois.

 

Les DIS

Des précautions sont à prendre pour la collecte et le stockage, le transport (obligation en France du suivi des DIS par un bordereau établi entre producteur, transporteur et destinataire) et le traitement des DIS. Certains peuvent bénéficier d’une valorisation matière (régénération de solvants) ou énergétique (combustible de substitution dans les cimenteries).

Quelques déchetteries, comme à Chambéry, acceptent contre paiement les DIS produits en petite quantité sur les chantiers. La reproductibilité de cette orientation implique la présence d’une déchetterie près du chantier et l’acceptation de déchets en provenance des entreprises, ce qui est plutôt rare et résulte d’accords locaux.

 

INCINÉRATION ET TRAITEMENT PHYSICO-CHIMIQUE

Les DIB combustibles peuvent être incinérés. Outre le stockage et la valorisation, les voies principales d’élimination des DIS sont le traitement physico-chimique des solutions minérales (acides, bases...) et l’incinération des déchets organiques (solvants organohalogénés...).

 

STOCKAGE

Caractéristiques des types d’installations de stockage

Type de stockage

Type de déchets industriels

Coût en F HT/t*

Taxe ADEME en F HT/t en 1996

Classe I

DIS

de 450 à 1 100*

60

Classe II

DIB

de 80 à 300

30

Classe III

Déchets Inertes

de 0 à 50

/

* Le coût ne comprend pas le pré-traitement ou stabilisation.

Les installations de stockage de classe I disposent souvent d’une installation de pré-traitement des déchets avant stockage. Il y en a douze aujourd’hui en France, principalement dans la moitié nord de la France, au détriment de la région Rhône-Alpes et du Sud-Ouest. Les exploitants des centres de stockage de classe II acceptent de plus en plus difficilement les déchets de chantier contenant des DIB mélangés à des pondéreux. Les coûts de stockage en classe II varient selon les régions et les exploitants.

(1) Voir auprès de la FNB, Fédération Nationale du Bâtiment.

(2) Produits classés comme tels dans la version 6 du 10/05/1996 du projet de Décret sur

le classement des déchets.

(3) Voir auprès de l’UNPG, Union Nationale des Producteurs de Granulats et du SNPGR, Syndicat National des Producteurs de Granulats Recyclés.

Autres pistes et contacts pour la recherche de filières de valorisation

– Bourses régionales des déchets organisées par plusieurs CCI ou CRCI (Chambres régionales de commerce et d’industrie) – Délégations régionales ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) – DIREN (Direction régionale de l’environnement) – DRIRE (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement) – FRB (Fédération régionale du bâtiment).

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pucever.GIF (255 octets) PRÉ-TRI des déchets en construction neuve Retour au sommaire chantiers verts

Sur la plupart des chantiers, les déchets sont collectés dans une même benne allant soit en stockage non autorisé et non réglementaire, soit en installation de stockage de classe III (non réglementaire en présence de DIB) ou de classe II où sont de plus en plus difficilement acceptés les pondéreux mélangés aux matériaux légers.

Le minimum de tri requis devrait porter sur les DIS, les DIB et les déchets "inertes", car trier ces classes de déchets est facile, au fur et à mesure en construction neuve, mais difficile après mélange. Or, ils sont destinés à des filières d’élimination distinctes. De plus, les emballages doivent être valorisés, conformément au décret du 13/07/1994. Des filières locales de valorisation n’existent cependant pas toujours. En pratique, le tri dépend de l’espace sur le chantier pour déposer les bennes, notamment en site urbain.

 

PRÉALABLES

La méthodologie

Les études, pour déterminer et organiser le tri et la collecte des déchets sur le chantier, doivent être menées dès la phase de préparation et prendre en compte l’habitude des corps d’état intervenant dans les différentes séquences (gros œuvre, partitions, équipements, finitions) de travailler ensemble. Le choix des matériaux à trier doit être réalisé après évaluation des quantités et types de déchets prévisibles et identification des filières locales de valorisation. Les bennes ou autres contenants sur le chantier ne sont pas figés et l’étude des flux de déchets permet d’aboutir à un plan d’installation évolutif, selon les séquences du chantier et les corps d’état intervenant. En second œuvre, beaucoup de petites quantités de déchets difficiles à trier sont générées, il faut prévoir une benne allant en installation de stockage de classe II.

 

Les contraintes

Quand il y a assez de place pour disposer plusieurs bennes accessibles aux camions, ou à la grue pour leur rotation, et aux compagnons, le choix d’un tri plus fin des matériaux sur le chantier dépend :

– des filières locales de valorisation économiquement viables existantes,

– des quantités de déchets générés par type de filière potentielle,

– de la capacité des compagnons à identifier aisément les déchets à trier.

Quand le site est trop exigu pour accueillir plusieurs bennes, les déchets peuvent être orientés vers un centre de tri. Leur tri y est réalisé ou complété par un prestataire de services. Plusieurs centres de tri et centres de regroupement, spécialisés dans les déchets de chantier, sont actuellement créés ou en cours de création en France (1). Ces derniers visent à réduire les coûts de transport pour la valorisation des déchets générés en petite quantité sur les chantiers.

 

L’implication des corps d’état

Pour les chantiers en entreprise générale, le maître d’ouvrage peut spécifier dans le CCTP que l’entreprise générale est responsable de la gestion des déchets pendant tout le chantier. Elle doit alors former le personnel des entreprises sous-traitantes, qu’elle peut choisir en fonction de critères environnementaux. Le choix d’entreprises sous-traitantes motivées peut, en effet, réduire les problèmes d’autorité que rencontre l’entreprise générale vis-à-vis des compagnons. Des exigences, quant à la gestion des déchets, peuvent alors apparaître dans les contrats de sous-traitance.

Pour les chantiers en corps d’état séparés et en groupement d’entreprises, il peut être envisagé que chaque entreprise se charge du tri et de la collecte de ses déchets, ce qui leur permet d’optimiser leur gestion. L’organisation des bennes peut être assurée, sur les petits chantiers, par le gestionnaire du compte interentreprises, comme sur la majorité des chantiers actuellement. Pour les plus grands chantiers, une coordination importante est nécessaire, elle est à définir entre le pilote ou le maître d’œuvre et le titulaire d’un compte qui peut prendre plusieurs formes : compte prorata, facturation au coût réel...

Les entreprises connaissant bien en général les flux de matériaux et produits qu’elles mettent en œuvre, il serait possible de facturer le coût de gestion des déchets imputable à chaque corps d’état. Cela inciterait chacun à réduire sa production de déchets et à chercher des filières de valorisation économiquement intéressantes. Un logiciel de prévision des quantités de déchets est actuellement en cours de conception, afin de faciliter la mise en œuvre de cette démarche (2). L’intervention d’un prestataire de services peut permettre aux entreprises d’accéder plus facilement à certaines filières.

 

MISE EN ŒUVRE SUR LE CHANTIER

Les moyens logistiques

Le tri est mieux réalisé quand les bennes sont regroupées, les compagnons n’étant pas tentés de déposer leurs déchets dans la benne la plus proche. Certaines bennes (cartons...) doivent être protégées des intempéries par un capotage. L’organisation de la circulation de la collecte détermine la qualité du pré-tri. Benne à terre, recette de réception, goulotte, panière, ou tout autre moyen logistique utilisé pour les approvisionnements, peut

être utile. On peut aussi prévoir le maintien de la grue.

Quand la grue est démontée, plusieurs systèmes sont envisageables pour l’approvisionnement et l’évacuation des matériaux, par exemple :

– l’utilisation des ascenseurs dont la sécurité doit être assurée,

– l’installation d’un élévateur de chantier,

– l’installation d’un palan au niveau du jour central des escaliers.

Les choix logistiques dépendent directement des systèmes constructifs retenus. Par exemple, les circulations dans un bâtiment à structure poteaux-poutres seront plus aisées que dans un bâtiment à structure voiles. La gestion des déchets ne détermine pas toujours le choix des systèmes constructifs mais, une fois ce choix réalisé, les aspects logistiques de gestion des déchets peuvent être considérés dès la conception, dans le phasage des travaux...

 

La communication sur le chantier

La sensibilisation et la formation des compagnons et du personnel d’encadrement, au cours de réunions et au moyen de manuels ou guides-mémoire, avec un vocabulaire simple, insistant sur l’intérêt économique du tri (car pour le personnel du chantier, le tri est au départ synonyme de perte de temps, donc de rentabilité) et montrant l’implication de chacun dans l’action engagée, sont importantes. Elles doivent être associées à l’identification des bennes au moyen de pictogrammes, voire d’échantillons suspendus aux bennes.

Le tri doit ensuite être contrôlé en permanence, pour rectifier et expliquer la raison d’erreurs éventuelles, et obtenir une qualité constante.

 

Les problèmes rencontrés

Les déchets de cloisons posent des problèmes majeurs de pré-tri. La principale difficulté est de faire coïncider enlèvement et nettoyage avec le cycle de production des tâcherons/artisans mal structurés. Aussi, il est nécessaire de bien connaître les modes de travail des entreprises pour adapter l’organisation du tri à ce cycle afin qu’il engendre peu de travail supplémentaire. Faire le calepinage des cloisons, s’accorder avec les fournisseurs sur la dimension des plaques, actuellement toujours recoupées, broyer sur place et évacuer en sac ces déchets pour les recycler (procédé expérimental) sont par ailleurs plusieurs pistes à creuser pour s’affranchir de ce problème.

 

ÉLÉMENTS ÉCONOMIQUES

Lorsque les déchets sont prévisibles en nature et quantité et que les filières locales de valorisation et les conditions d’acceptation sont repérées, le tri des déchets, sur les chantiers suffisamment spacieux, peut présenter un surcoût très limité. De fait, il réduit les coûts de gestion des déchets (hors temps passé au tri puisqu’il est difficile à évaluer) par rapport au coût de stockage dans des installations de classe II et III. Avec l’interdiction du stockage de déchets non ultimes en 2002 et l’augmentation des taxes et des coûts de stockage, trier les déchets pour les valoriser doit à terme devenir intéressant économiquement. Le tri des déchets réduit le foisonnement dans les bennes et les coûts de rotation associés. Notons à ce propos que la facturation de l’élimination des déchets à la tonne, même si elle n’est pas encore toujours adoptée, est plus cohérente qu’au m3, puisqu’elle est indépendante du foisonnement.

(1) Voir auprès de la FNB, Fédération Nationale du Bâtiment.

(2) Démarche commune du Ministère du Logement, de la FNB et de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

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pucever.GIF (255 octets) Gestion des déchets et relations avec les occupants en réhabilitation Retour au sommaire chantiers verts

Les opérations de réhabilitation diffèrent des constructions neuves tant sur le plan des méthodes de travail que sur celui de l’organisation de chantier.

En matière de gestion environnementale et particulièrement de gestion des déchets, la différence d’approche est importante surtout lors de réhabilitations légères pour lesquelles les déposes de matériaux et équipements, ainsi que les interventions de remplacement ou de rénovation, sont les cas les plus courants. En revanche, dans le cas de réhabilitations lourdes, la démarche s’apparente plutôt à celle d’un chantier de démolition ou de déconstruction. Quant à la partie rénovation de ces réhabilitations lourdes, elle correspond à une approche identique à celle de travaux neufs ou de réhabilitation légère.

En site occupé, les opérations de réhabilitation intègrent, de plus, des contraintes fortes liées à la présence des habitants, d’où une nécessaire prise en compte d’aspects sociologiques et de communication.

 

GESTION DES DÉCHETS EN RÉHABILITATION

La gestion des déchets en réhabilitation est, sous certains aspects, plus facile à appréhender que sur les chantiers de construction neuve.

Les opérations indispensables pour une bonne gestion des déchets telles que la quantification et la qualification des déchets, la détermination des possibilités de valorisation et l’analyse des filières sont, en effet, simplifiées par une meilleure connaissance des déchets produits.

Les équipements à déposer peuvent être recensés précisément dans le cadre d’un diagnostic préalable du bâtiment. Le mélange irréversible des autres déchets de dépose peut être limité par une planification du démontage. La réutilisation de déchets "anciens" (poutres, planchers, tuiles, etc.) est en outre possible dans certaines régions.

Les déchets, issus de la phase construction (composés surtout d’emballages), sont en général générés par le remplacement et la modification d’équipements et d’ouvrages en quantités déterminées, ce qui facilite leur quantification.

Cependant, la nature des composants, des imprégnations, des traitements de surface des déchets de dépose est parfois difficile à identifier compte tenu des traitements des matériaux et de la nature des travaux subis par les bâtiments, depuis leur construction. Certains produits, interdits actuellement, ont pu être appliqués dans le passé, rendant éventuellement une analyse spécifique nécessaire et pouvant poser des problèmes quant au choix des filières d’élimination des déchets.

De plus, certains déchets de réhabilitation sont générés en quantités limitées, les filières existantes d’élimination ne s’avèrent alors pas économiquement viables.

La logistique du tri en réhabilitation peut également varier de celle en construction neuve : un stockage provisoire des déchets au bas des cages d’escaliers, une zone de tri délicate à installer en milieu urbain dense, etc.

 

Les solutions expérimentées

La méthodologie générale à mettre en œuvre en réhabilitation est similaire à celle en construction neuve pour bien des aspects, dont :

– l’identification et la quantification des déchets prévisibles de dépose et de construction,

– l’analyse préalable approfondie des filières locales de traitement et de valorisation par type de déchets,

– l’utilisation d’outils d’estimation et de suivi des coûts de traitement des déchets s’appuyant sur un système de bordereaux1, simples à remplir,

– l’accompagnement des entreprises sous-traitantes en matière de gestion des déchets pendant le chantier.

Des solutions sont plus spécifiquement expérimentées en réhabilitation, notamment en ce qui concerne la logistique associée au pré-tri.

Une aire de stockage des déchets peut être installée au bas des cages d’escalier et déplacée au fur et à mesure des travaux. Les déchets sont alors évacués des étages vers les bennes au moyen de goulottes et de treuils, ou stockés après "descente manuelle".

Des ateliers de travail peuvent être aménagés sur le chantier pour préparer certains déchets déposés. Les éléments composites sont séparés par flux : verre, bois, éléments métalliques... La qualité du tri et du contenu des bennes est améliorée. La reproductibilité de cette action présente des limites liées aux quantités de déchets et à leur qualité (certains matériaux et composants sont non séparables), à l’existence de filières d’élimination des déchets triés, à l’espace disponible pour le tri et à sa faisabilité économique compte tenu notamment des coûts de main d’œuvre induits.

 

Relations avec les occupants 

Les nuisances vis-à-vis des habitants, tant psychologiques que physiques, associées à un manque d’information, peuvent provoquer des situations de blocage pendant le chantier, qui risquent d’entraîner des retards de livraison et un mécontentement général.

La maîtrise de ces nuisances et une action de communication à l’intention des occupants aident ceux-ci à mieux vivre les travaux de réhabilitation en les y impliquant, ce qui participe au succès final de l’opération.

 

Les solutions expérimentées en site occupé

Avant le chantier

Un plan structuré de communication permet de mettre en œuvre, le plus en amont possible, des actions bien ciblées, privilégiant l’écoute et l’information et utilisant des supports adaptés au public visé. Cet outil de prévention, limitant pour les entreprises les reprises de travaux et les travaux supplémentaires, contribue à un bouclage plus rapide et plus favorable du chantier. De plus, il leur permet d’informer le public sur les métiers du bâtiment. Un équilibre doit cependant être trouvé entre les prestations offertes et le coût des actions de communication.

Une enquête préalable auprès des habitants donne l’occasion d’identifier et de hiérarchiser les nuisances susceptibles d’être engendrées par la réhabilitation et d’envisager, avant le chantier, des méthodes de travail originales et adaptées pour les réduire. Pour être crédible et efficace, elle nécessite des moyens humains conséquents, et donc onéreux, pour la préparation du questionnaire, le déroulement des entretiens et l’exploitation des informations, ainsi qu’un appui sur des compétences spécifiques et la sensibilisation, voire la formation, des enquêteurs. Son opportunité est par conséquent à examiner préalablement par l’équipe.

Pendant le chantier

Des moyens simples pour maîtriser les nuisances vis-à-vis des occupants existent, par exemple des badges d’identification de tous les intervenants du chantier pour apaiser les craintes liées à l’insécurité. Facile à mettre en place, ce dispositif présente un coût limité mais demande un temps de préparation important. Il doit être mis à jour en fonction de l’évolution du personnel, pendant les travaux. Une sensibilisation des compagnons au port permanent des badges est également nécessaire.

La présence permanente sur le chantier d’un interlocuteur (issu de la maîtrise d’ouvrage ou de l’entreprise) améliore les relations avec les habitants. Il répond à leurs questions et les rassure. Mais le coût d’investissement est élevé s’il s’agit du conducteur de travaux. Ce coût peut correspondre à un choix d’organisation préventive pour l’entreprise, qui bénéficie en retour d’une meilleure gestion et coordination du chantier.

Plus encore dans une cité "difficile", la présence de personnes du quartier embauchées sur le chantier, dans le cadre d’une insertion par l’économique, constitue un relais d’information avec les responsables du chantier et participe aux bonnes relations avec les habitants et les autres riverains, ainsi qu’à la réduction des dégradations.

(1) Un bordereau de suivi des déchets de chantier de bâtiment est actuellement expérimenté par la FNB.

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pucever.GIF (255 octets) MAÎTRISE de la production des déchets en construction neuve Retour au sommaire chantiers verts

 

Maîtriser la production des déchets de chantier ne peut être une démarche isolée et doit faire partie d’une réflexion d’ensemble sur la qualité. Cette volonté, qui diminue les coûts de gestion des déchets, doit être envisagée dès la phase études, puis conception, et se poursuivre pendant la préparation de chantier et son exécution.

Elle est d’autant plus justifiée pour les déchets générés en grande quantité, quand leur tri par les compagnons est compliqué, quand l’espace manque sur le chantier pour trier à la source, et en l’absence de filière locale de valorisation économiquement viable.

Lorsque les choix de programmation ou de système constructif (facteur important des ratios de déchets produits) sont effectués et l’entreprise connue, une réflexion est possible et nécessaire entre le concepteur et les entreprises pour le calepinage, afin de limiter les chutes et pour optimiser différentes solutions constructives. Une logistique appropriée et une concertation entre entreprises et fournisseurs sur le conditionnement des produits sont aussi des moyens pour maîtriser la production de déchets.

 

CALEPINAGE

Le calepinage est la planification de la mise en œuvre des produits, de façon à limiter les chutes et la production de déchets. Il concerne les lots mettant en œuvre des produits en lés, en plaques ou générant des chutes : sols souples, cloisons et doublages...

 

Solutions expérimentées sur les chantiers verts

Le calepinage est particulièrement justifié pour les cloisons et doublages, source considérable de déchets en second œuvre : 32 % en tonnage sur la réalisation expérimentale de Voglans. Il permet également de s’affranchir des problèmes logistiques majeurs de pré-tri des déchets de cloisons sur le chantier.

Sur la réalisation de Chambéry, le calepinage associé à des modes de pose limitant les chutes a contribué largement à la réduction de 18,5 % de déchets générés en second œuvre, par rapport aux chantiers de référence avec le même système constructif. Ceci suppose des équipes motivées.

Un autre exemple de calepinage sur cette opération concerne les modules coffrant en PSE (polystyrène expansé). Les chutes ont été limitées à moins de 3 % du volume approvisionné.

La réalisation en cours de Wambrechies doit tester la faisabilité d’un calepinage théorique des doublages isolants. Le plan de calepinage est fourni dans le DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) et l’entreprise du lot doublages s’organise ensuite à sa guise. Il est toutefois recommandé de découper les plaques en atelier et de les approvisionner en "kits" par logement dans les garages, le découpage sur le chantier générant des nuisances (billes de PSE répandues).

 

APPROVISIONNEMENT ET LIMITATION DES EMBALLAGES

Les entreprises peuvent privilégier les fournisseurs proposant des emballages réduits, aisés à valoriser ou consignés. Sur la réalisation de Voglans, un fournisseur de menuiseries utilisait des palettes métalliques qu’il récupérait. Le gisement de palettes perdues, souvent important en second œuvre, a ainsi été réduit. Les menuiseries étaient attachées avec des sangles, seuls déchets d’emballage. Les conditions économiques des palettes consignées doivent rester acceptables pour les entreprises. Le stock doit être surveillé contre les vols. Les entreprises de second œuvre n’ayant pas toujours assez de poids pour changer les habitudes de conditionnement des fabricants, la reproduction de cette action sera facilitée par un partenariat.

Pour limiter les problèmes de stockage et de vol, les équipements (sanitaires par exemple) propres à un niveau ou un logement sont parfois décolisés et recolisés pour être livrés en un même lot (en kit) sur le chantier, au lieu d’être approvisionnés séparément, en grande quantité et dans des emballages distincts. Rationaliser les livraisons peut être une voie de réduction des déchets d’emballage et de casse, qu’il conviendrait d’évaluer plus en détail. Des entreprises de plomberie-chauffage, notamment, le proposent.

Mieux gérer les flux entrants et sortants, par exemple en limitant les fonds de toupie, et les stocks pour diminuer la casse ou toute dégradation des produits réduit les déchets générés.

Laisser la grue en place entre la fin du gros œuvre et le début du second œuvre, pour approvisionner les grosses quantités de matériaux du second œuvre à chaque niveau, restreint aussi les risques de casse et de gaspillage et les matériaux sensibles sont ainsi stockés à l’abri des intempéries. Les déchets sont réduits et l’écart entre le coût de location et d’utilisation de la grue et celui de la main d’œuvre pour l’approvisionnement humain est largement bénéficiaire. Cette action doit être prévue dès la préparation du chantier.

 

SOLUTIONS CONSTRUCTIVES

Les réservations

Plusieurs types de réservations peuvent être mis en œuvre pour remplacer l’utilisation habituelle de PSE. Des produits plus rigides facilitent le nettoyage des réservations et du chantier et réduisent les déchets issus de cette opération, car ils sont réutilisés ou incorporés dans l’ouvrage. Une plus grande attention pour l’élaboration des plans et la mise en œuvre limite les repiquages au marteau-piqueur et les déchets associés. Ceci s’intègre dans une démarche qualité et nécessite une coordination importante en amont entre les corps d’état concernés.

Techniques expérimentées sur des chantiers verts

Trois types de réservations dans les planchers ont été expérimentés :

– Des réservations en deux temps, maximales lors du coulage du plancher, puis précises une fois tous les planchers réalisés, réduisent les erreurs grâce à l’utilisation du fil à plomb et à l’amplitude possible des mouvements des coffrages ainsi minimisée. Elles sont alors coffrées avec des bouts de canalisation en PVC, incorporés dans la dalle ou réutilisés quand ils se démoulent facilement. Ce principe est aisé à réaliser et à un coût a priori limité.

– Pour des chantiers de moyenne et faible importance, des boîtes en contreplaqué bakélisé, pyramidales, biseautées et emballées de plastique pour faciliter le décoffrage et favoriser la réutilisation, peuvent être utilisées. Cette solution technique est sans surcoût par rapport aux solutions habituelles. Il est cependant nécessaire de protéger les réservations de la pluie après le retrait des boîtes.

– Des cylindres métalliques spiralés prédécoupés peuvent être intégrés dans l’ouvrage dès la préfabrication de la dalle. La sécurité et la mise hors d’eau des étages inférieurs sont assurées par des couvercles étanches, posés sur les cylindres. Un surcoût d’environ 16 000 F HT a été induit pour réaliser 485 passages de gaines sur un chantier de 113 logements ; en revanche, les temps de mise en œuvre ont été notablement réduits.

Ces réservations sont plus intéressantes sur des opérations importantes, pour lesquelles les temps de préparation et d’organisation peuvent être optimisés.

Dans les voiles de façade, des ouvertures ont été réalisées avec des mannequins de baies métalliques préfabriqués. Leur coût est le double de celui des mannequins en bois, mais ils sont réemployés à chaque rotation de banche, alors que ceux en bois ne sont utilisables que dix fois au maximum. De plus, ils sont valorisables à la fin du chantier avec les métaux. Les dimensions des ouvertures variant d’un chantier à l’autre, leur emploi est plus intéressant pour les opérations importantes où ils sont utilisés de nombreuses fois.

 

Le maintien des aciers en attente

Les boîtes en plastique, habituellement utilisées pour la protection des aciers en attente contre la pénétration de la laitance et stockées en classe II après emploi, peuvent être remplacées par un système de boîtes métalliques perdues dans l’ouvrage et de bandes plastiques aimantées réutilisables environ 100 fois. Le surcoût de ce système, plus cher à l’achat, devrait être compensé par un gain de coût sur la gestion des déchets et la réutilisation possible de la bande plastique, et ce d’autant plus si la durabilité des bandes aimantées s’accroît.


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