Les opérations pilotes
![]()
LA PAILLADE A MONTPELLIER HÉRAULT
![]()
OPTIMISER LE TRI ET VALORISER LES DÉCHETS
Ce "chantier vert" de réhabilitation a porté sur loptimisation de la qualité et du coût du tri des déchets. Celui-ci est réalisé à la source afin daugmenter la proportion de déchets valorisables. La possibilité dimplanter une vaste aire de tri (1000 m2) au cur du chantier et lexistence de filières locales de traitement et de valorisation des déchets, générés en quantités importantes sur un chantier de cette taille, ont favorisé cet objectif.
Situé dans une cité "difficile" (taux de chômage important, dégradation de lenvironnement, etc.), ce chantier a également été loccasion dune opération dinsertion par léconomique et de formation de personnes en difficulté.
Chantier vert en cours de réalisation (septembre 1996).
9 bâtiments réhabilités, situés au nord-ouest de Montpellier.
574 logements sociaux, R+4, répartis en 69 cages descalier.
SHOB environ 70 000 m2.
SHA 42 238 m2.
La gestion des déchets
A partir de lidentification et de la quantification des déchets prévisibles de dépose et de construction, une analyse approfondie des filières locales de traitement et de valorisation a été conduite par type de déchets. Un cahier des charges relatif au tri, induisant les méthodes de préparation et de tri des déchets à mettre en uvre sur le chantier, ainsi que des outils destimation et de suivi des coûts de traitement de ces déchets ont également été étudiés dès lorigine du projet. Ce travail réalisé par lentreprise générale (Auxial) est devenu, en phase de préparation de chantier, la clé dun dialogue professionnel et constructif avec la société prestataire de services en matière de déchets (Nicollin).
Les entreprises sous-traitantes ont dû évacuer les déchets issus de leurs travaux de réhabilitation et les stocker provisoirement au bas des cages descalier. Lentreprise générale a ensuite pris, techniquement et financièrement, à sa charge la gestion de ces déchets. Les entreprises sous-traitantes navaient pas de budget "déchets" à prévoir dans le montant des travaux, la négociation de leurs contrats tenant compte de cette hypothèse.
Collecte des déchets
Les déchets, déposés au bas des cages descaliers et préalablement conditionnés si nécessaire par les entreprises sous-traitantes (utilisation par exemple de "big bags" pour les "inertes" produits par le sablage des façades), ont été collectés, deux fois par jour, par une équipe de deux personnes de lentreprise générale avec un camion. Les accès et abords des cages descalier étaient nettoyés lors de ces collectes.
Tri optimisé des déchets à la source
Afin doptimiser le tri des déchets, une aire de 1000 m2, clôturée par des tôles opaques, a été installée par lentreprise générale à proximité immédiate des immeubles à réhabiliter.
Trois personnes en insertion par léconomique ont été affectées, par lentreprise générale, à la collecte des déchets au bas des escaliers, à leur préparation et à leur tri. Lune delles, co-responsable, avec le chef de chantier, de la zone de tri, a assuré un rôle dencadrement des deux autres.
Des ateliers de travail ont été aménagés sur laire de tri pour la préparation de certains déchets. Ainsi, linstallation dun atelier de "démastiquage" a permis, au moyen dune disqueuse, de déposer les vitrages des portes-fenêtres en bois tout en éliminant le mastic. Les portes-fenêtres démontées ont été "dévitrées" sur une table de travail spécifique, située à portée de la benne "verre". Elles ont ensuite été débarrassées de leurs paumelles, ferrures et autres objets métalliques. Enfin, le bois a été cassé pour diminuer le foisonnement et placé dans la benne adéquate.
Par ailleurs, un démontage des tableaux électriques, afin de séparer le bois et la céramique, et un démontage des persiennes, afin de séparer le bois et les éléments métalliques, ont été effectués.
Laire de tri comprenait sept bennes de différents cubages, pour le stockage des diverses catégories de déchets triés en fonction des filières délimination retenues. La location, lévacuation et le transport de ces bennes, vers les différents centres de traitement, ont été réalisés par une société prestataire de services (Nicollin) qui disposait elle-même dun centre de tri de déchets demballages industriels, artisanaux et commerciaux. Cette société sest avérée être un partenaire efficace, pour cette réalisation expérimentale, en simpliquant fortement dans le choix des filières locales délimination, la négociation des coûts de traitement et la formation des ouvriers au tri des déchets à déposer dans les bennes
Valorisation des déchets
Les déchets, triés sur laire de tri du chantier puis éventuellement hors chantier, ont suivi les filières délimination suivantes :
Bois (benne de 15 m3)
Les palettes en bois et les déchets de bois exempts déléments métalliques ont été évacués vers un centre de tri (Nicollin), où ils ont été mélangés avec des déchets de bois brut afin de limiter le taux dimpuretés à 5 % environ, puis broyés. Ce broyat a ensuite été transporté (vers les Ramassages des Bois du Midi) pour être valorisé dans lindustrie du panneau de particules. Seuls les déchets de bois des portes palières (isoplanes) nont pu suivre cette filière de valorisation (problème des colles).
Ferraille (benne de 15 m3)
Les métaux (radiateurs, garde-corps, accessoires de menuiserie démontés, etc.) ont été triés et conditionnés (société St-Pierre), puis valorisés dans lindustrie sidérurgique.
Verre blanc (benne de 12 m3)
Le verre blanc des portes-fenêtres a été conditionné sous forme de calcin (société Solover) et recyclé dans la production du verre.
Emballages (benne de 10 m3)
Les emballages ont été triés dans un centre de tri (Nicollin). Les papiers et cartons propres y ont été déchiquetés et mis en balles, puis recyclés par une papeterie (Etienne), et les housses plastiques PE (polyéthylène) valorisées (société Sopave) pour la fabrication de sacs en plastique. Les emballages non valorisables (souillés ou en mélange) ont été stockés en installation de classe II, en labsence de filière de valorisation économiquement viable.
"Inertes" (benne de 5 m3)
Les "inertes" (gravats, "inertes" issus du sablage des façades, faïence déposée, etc.) ont été évacués vers un centre de stockage d"inertes" (Groupement Bec Nicollin), où ils ont été concassés puis réutilisés en sous-couche et remblai routier.
Les coûts (en F HT et valables au 20/04/96) sont les suivants
Bois |
Métaux |
Verre |
Emballage |
"Inerte" |
DIB non valorisable |
DIS |
|
Cubage benne (m3) |
15 |
15 |
12 |
12 |
5 |
10 |
18 |
1re mise en place /benne |
300 |
300 |
300 |
300 |
300 |
300 |
300 |
Location mensuelle /benne |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
488 |
Enlèvement /benne |
350 |
350 |
350 |
350 |
350 |
350 |
3000 |
Frais traitement /tonne |
150 |
0 |
0 |
250 |
10 si < 300 mm 40 si > 300 mm |
300 |
5500 |
Vente matériau (1) |
50 |
200 |
80 |
0 |
0 |
0 |
0 |
DIB non valorisables (benne de 10 m3)
Les DIB non valorisables (chutes détanchéité, petits éléments composites non démontables, copeaux, emballages souillés, etc.) ont été stockés en installation de classe II.
DIS (benne fermée et étanche de 18 m3)
Les DIS (pots de peinture et de colle) ont été incinérés avec récupération énergétique (société Solamat-Merex). Les déchets ultimes ont ensuite été enfouis en installation de classe I.
Suivi des bennes
Des fiches de suivi des bennes de déchets, simples à remplir, ont été conçues.
A chaque enlèvement de benne correspondait une fiche où étaient inscrits le type de benne évacuée, le numéro de bon, la date, les noms et signatures dun représentant de lentreprise générale et du chauffeur.
Après le passage du camion sur les bascules des différents centres de traitement, la fiche était complétée par le résultat de la pesée et renvoyée à lentreprise générale.
Les fiches de suivi des bennes et les bons de pesée figurant avec les factures ont été rapprochés en fin de mois. Lensemble de ces données a permis de réaliser un suivi économique des filières délimination des déchets pendant le chantier.
Bilan et reproductibilité
Le système de collecte des déchets a été loccasion de maintenir globalement le chantier plus propre, à la satisfaction des locataires. Pour être reproductible, il nécessite une véritable volonté du maître douvrage, du maître duvre, de lentreprise générale et de la conduite de chantier.
De nombreuses filières de valorisation ont pu être retenues, limitant ainsi la mise en installation de stockage et générant dans certains cas des recettes liées à la vente des déchets. La reproductibilité dépend alors fortement de lexistence de filières délimination des déchets dans la région. Elle demande un recensement préalable des déchets, sous certains aspects plus aisé à réaliser pour les déchets dun chantier de réhabilitation que pour ceux dun chantier de construction neuve ( cf. gestion des déchets et relations avec les occupants en réhabilitation.), ainsi quune analyse des filières locales délimination.
La simplicité des fiches de suivi des bennes favorise leur reproductibilité. Lefficacité du système requiert toutefois une certaine rigueur et la participation des différents intervenants.
Linstallation de tri, qui a constitué le point central de cette réalisation expérimentale, sest révélée efficace. La qualité du tri améliore celle du contenu des bennes. La proportion de déchets valorisables est ainsi augmentée doù une réduction des quantités de déchets mis en installation de stockage.
Les ouvriers présents sur laire de tri étaient disponibles pour préparer les déchets, ce qui nest pas forcément le cas dans un centre de tri spécialisé car certaines opérations de démontage nécessitent du temps (séparation des éléments métalliques des persiennes par exemple). Spécifiquement formés au tri, ils ont réalisé seuls le remplissage des différentes bennes ce qui a limité les erreurs. Le soin quils ont apporté au dépôt des déchets dans les bennes a permis, en diminuant le foisonnement, de réduire le nombre de bennes à évacuer. Leur disponibilité a assuré le maintien de la propreté de la zone.
Plusieurs aspects sont à étudier pour envisager la reproductibilité du tri optimisé à la source :
taille du chantier,
espace disponible pour le tri,
contexte dinsertion par léconomique,
existence de filières locales de traitement et de valorisation des déchets.
Une réflexion poussée est donc à mener au démarrage du projet afin dévaluer le niveau et la faisabilité du tri à la source. Le coût de la main-duvre en particulier peut influer sur sa reproductibilité.
La démarche dinsertion par léconomique
Les trois personnes affectées à la zone de tri ont été embauchées, ainsi que quinze autres, à la suite dun recrutement effectué parmi les habitants du site. La mise en place de ces mesures a été décidée dun commun accord par lOffice HLM Hérault et lentreprise générale (Auxial), dans le cadre du marché de travaux. Les entretiens des candidats, menés par lentreprise et la Direction Départementale du Travail et de lEmploi, ont abouti à lembauche de neuf adultes bénéficiant dun Contrat à Durée Déterminée ou dun Contrat-Initiative-Emploi et de neuf jeunes de moins de 26 ans sous contrats de qualification.
Les personnes chargées de la collecte des déchets ont formé un relais dinformation important avec les responsables du chantier. Habitant le quartier, elles ont largement participé aux bonnes relations avec les locataires et à la réduction des dégradations.
Les aides financières associées aux contrats de type insertion ont permis de limiter le coût de main-duvre et ont participé à la viabilité économique de la démarche (collecte et traitement de proximité).
Nature des travaux
Ravalement des façades, réfection des étanchéités, modification des halls dentrée.
Dépose et remplacement des menuiseries extérieures, des radiateurs, des portes palières et des tableaux électriques.
DÉROULEMENT - Début des travaux : février 1996
- Réception des travaux : prévue en avril 1997INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : Office HLM Hérault
M. MELIN - Tél. : 04 67 84 75 00
- Architecte : S.C.P. CAREMOLI MIRAMOND
- Entreprise générale : AUXIAL Construction Montpellier M. CORNETTE - Tél. : 04 67 22 50 51Autres partenaires
- DDTE
Direction Départementale du Travail et de lEmploi
Mme MIFSUD
- Filières délimination des déchets :
S.M.N. Groupe NICOLLINPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DRE Languedoc-Roussillon
- DDE HéraultSuivi local : ADATIRE - ARCHEVIE Environnement
M. OLIVE - Tél. : 04 67 95 01 02Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél : 01 40 50 28 60
RÉSIDENCE QUEBEC A BORDEAUX GIRONDE
![]()
Pour une réduction des NUISANCES ACOUSTIQUES
Sur ce "chantier vert", situé îlot St-Louis, dans un nouveau quartier entre Bordeaux Chartrons et Bordeaux Lac, une réflexion particulière a été menée sur la lutte contre le bruit généré par le chantier, afin de protéger à la fois le personnel de chantier et les riverains.
Cette expérimentation a également porté sur les déchets, en visant la réduction de leur production et, suite à lanalyse des filières locales délimination, leur pré-tri sur le chantier et leur valorisation.
6 bâtiments.
115 logements neufs, R+4.
Fondations sur pieux forés.
Façades en poteaux poutres et en panneaux en béton préfabriqué ou maçonnerie de remplissage.
Refends en béton banché.
SHON 11 495 m2.
SHA 9 030 m2.
La réduction des nuisances acoustique
AudiométrieUne audiométrie systématique de tous les ouvriers de gros uvre a été réalisée, dans une cabine insonorisée, par la Médecine du Travail en collaboration étroite avec lentreprise, afin détablir un déficit moyen propre à chaque ouvrier et davoir une vue densemble de la perte moyenne globale du personnel en fonction de lâge.
Des explications individualisées et une réunion dinformation, organisée sur le chantier avec la Médecine du Travail, ont permis de sensibiliser chacun à la nécessité de lutter contre le bruit et de sen protéger.
Cette sensibilisation sest avérée dans lensemble efficace, des protections auditives ont même été réclamées par certains ouvriers au chef de chantier. Des casques antibruit ont été portés par les ouvriers sur postes fixes, exposés plus intensément et plus longtemps au bruit. Moins portés par les ouvriers travaillant en équipe en raison de difficultés de communication, ils lont été cependant davantage sur ce chantier que sur dautres. Pour lever le frein lié à lisolement auditif de la personne, lentreprise teste actuellement, sur dautres chantiers, des protections propres à chaque ouvrier, qui laissent passer les fréquences de la voix.
Ces actions ont favorisé ladhésion du personnel aux mesures de réduction des nuisances acoustiques et à celles de protection de laudition. Elles sont facilement reproductibles dans le cadre dun partenariat avec la Médecine du Travail.
Mesures acoustiquesVoisinage
Après avoir dressé la liste des activités au voisinage du chantier, les niveaux sonores du site ont été mesurés avant le démarrage des travaux et à certaines plages horaires, aux points définis sur un plan de situation. Les niveaux sonores, mesurés au sonomètre sur 4 et 30 secondes, étaient inférieurs à 70 dB(A) dans le voisinage du chantier et inférieurs à 60 dB(A) sur le site du chantier. Des niveaux sonores ont à nouveau été mesurés en phase gros uvre. Les résultats des mesures au voisinage, réalisées avant et pendant le chantier, ont été visualisés sur des cartographies. Ils nindiquent pas une augmentation notable du niveau de bruit, quelques dB(A).
Postes de travail
La démarche a visé essentiellement lidentification et la quantification des nuisances sonores auxquelles sont soumis les compagnons à leur poste de travail, en vue de les réduire.
Une cartographie du bruit a également été réalisée.
24 mesures, correspondant à 13 sources identifiées, ont été faites sur différents postes de travail émetteurs de bruit. Une ou plusieurs mesures ont été effectuées pour les machines fixes, les engins mobiles, les outils portatifs et les bruits dimpact. Par exemple pour la centrale à béton, les mesures ont concerné le chargement du sable et du gravier avec les rayons raclant, ainsi quun cycle complet de fabrication dune gâchée au poste de travail du bétonnier.
Un sonomètre intégrateur fourni par la Médecine du Travail, permettant un enregistrement dune courbe de niveau sonore en dB(A) sur une durée de poste, a été utilisé. Les données enregistrées ont été ensuite dépouillées à laide dun programme informatique qui a tracé la courbe et calculé le niveau moyen Leq (1). Les mesures ont été réalisées pendant lémission dun bruit, soit à une distance déterminée du poste de travail, soit directement sur lopérateur sy trouvant. Elles ont presque toutes été filmées, puis lheure indiquée sur le film a été calée sur celle du sonomètre pour pouvoir retrouver a posteriori lorigine de fluctuations importantes et indiquer ainsi, sur les courbes, des repères intermédiaires correspondant à un changement dactivité ou des conditions de la mesure. Par exemple, pour la mesure du cycle complet de fabrication du béton, la courbe indique que le bruit maximal est atteint lors du chargement du gravier (Leq = 90,7 dB(A)).
Des mesures de courte durée ont déterminé le niveau sonore émis par la source. Les doses de bruit, reçues au cours de la journée de travail par chaque opérateur, ont pu ensuite être évaluées.
Lanalyse des courbes a permis didentifier des phases plus bruyantes que dautres et a donné loccasion de repérer les outils non conformes à la réglementation acoustique.
Le bruit observé aux points de mesure est considéré comme résultant dun champ direct, les mesures étant effectuées pendant les travaux de fondations, avec peu dobstacles présents sur le chantier. Pour un champ direct, la zone où, selon le code du travail, une protection ou une réduction du temps dexposition est nécessaire car le niveau sonore dépasse 85 dB(A), est assimilée à une surface circulaire, dont le rayon est dénommé r 85.
Sources de bruit principales |
r 85 dB(A)* |
Chargement du gravier dans la centrale à béton |
11,7 m |
Marteau piqueur pneumatique (piquage de réservation) |
17,2 m |
Tronçonneuse avec disque diamant |
24,6 m |
Coups de marteau sur les banches |
> 100 m |
* Distance à laquelle la source de bruit provoque un niveau de bruit = 85 dB(A).
Pour la plupart des sources de bruit mesurées, cette zone est dune surface telle quelle englobe dautres postes de travail où le personnel nest pas protégé. La protection individuelle, nétant pas assurée sur la totalité des personnes exposées, savère insuffisante.
Ce type de démarche, dont les coûts associés nont pas été facturés à lentreprise générale, est techniquement facile à réaliser, mais demande du temps et un appui sur des compétences spécifiques, comme ici celles de lOPPBTP et de la Médecine du Travail. Les résultats ont été exploités par lentreprise générale, en collaboration avec lOPPBTP, pour mettre en place des actions de prévention.
Il serait intéressant détablir ce type de cartographie pour dautres techniques de réalisation, sur des sites plus sensibles ou pour dautres types de construction.
(1) Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité dénergie que le signal fluctuant réellement mesuré.
Adaptation des modes opératoires
Pour la réalisation des fondations, la technique des pieux forés a été préférée à celle des pieux battus, afin de réduire les nuisances sonores. Lors de la phase de recépage des têtes de pieux, seule la présence de deux opérateurs a été autorisée dans la zone de travail : le conducteur de la mini pelle mécanique pour le terrassement et louvrier chargé du recépage, les deux portant obligatoirement un casque antibruit.
Afin de réduire les nuisances acoustiques liées à la vibration du béton, un vibreur à aiguilles a été utilisé au lieu dun vibreur fixé au coffrage.
Par ailleurs, la réalisation du piquage des défauts du béton dans des délais courts, le lendemain de la mise en uvre, a réduit la puissance de limpact et les temps de piquage, donc le temps dutilisation du marteau piqueur.
Autres solutions expérimentéesEngagement des entreprises
Un chapitre spécial consacré au bruit a été intégré au Plan Hygiène et Sécurité. Il comprend des tableaux décrivant, pour chaque phase de travaux, la source sonore prévisible et les mesures de corrections pouvant être apportées.
Par ailleurs, une annexe au contrat de sous-traitance spécifiait lengagement des entreprises à respecter les sujétions de léquipe concernant la maîtrise du bruit.
Marteau piqueur insonorisé
Lors du recépage des têtes de pieux forés, un marteau piqueur pneumatique insonorisé a été utilisé avec un abaissement de la nuisance acoustique de 130 dB(A) à 100 dB(A). Mais le coût de location dun marteau piqueur insonorisé peut être six fois supérieur à celui dun marteau piqueur non insonorisé, de 6 à 35 F par jour.
Compresseur électrique
Un compresseur à moteur électrique a remplacé le compresseur à moteur thermique, plus bruyant. Le niveau sonore lié à lutilisation dun compresseur a ainsi été notablement réduit. Des matériels et engins pneumatiques, plus fiables et moins chers que leurs équivalents électriques, peuvent alors être utilisés.
Calfeutrement de la centrale à béton
Des plaques en néoprène ont été collées et rivetées au niveau des godets chargeurs et de lentonnoir de la centrale en béton, afin de réduire les émissions sonores. Linstallation de ce système (environ 5000 F) a été réalisée sur le chantier. Il sest détérioré au bout de 4 jours. Son installation lors de la fabrication de la centrale serait sans doute plus efficace.
Banches
Afin de supprimer les bruits dimpact générés par les coups de marteau pour le serrage des écrous à ailettes, un système vis/écrou, serré à laide de clés a été utilisé. Pour lefficacité du système, les tiges à vis doivent être nettoyées, après chaque usage.
La gestion des déchets
Réduction de la productionLes modes opératoires ont été analysés en collaboration avec les entreprises sous-traitantes, afin de réaliser un inventaire des mesures destinées à réduire les déchets, à en assurer une gestion plus fine ou à les supprimer. Ainsi, la société (Guysanit) chargée des lots plomberie sanitaire, chauffage à eau chaude gaz et vmc, a reconditionné les différents équipements nécessaires par appartement dans une boîte en carton, qui a servi ensuite à collecter les déchets dans les étages. La quantité demballage sur le chantier a ainsi été réduite à une seule boîte en carton par appartement et aux films plastiques des radiateurs.
TraitementUn prestataire de services (Onyx Aquitaine) a été chargé de la gestion des déchets triés sur le chantier.
Les déchets "inertes"ont servi à réaliser des aménagements divers désignés par la Communauté Urbaine de Bordeaux, sous réserve quils soient "propres".
Les déchets de bois propre, non peint et non traité ont été évacués dans une benne "monoproduit" placée en fin de gros uvre, puis broyés par le prestataire et vendus pour une valorisation en panneaux de particules.
Type de déchets triés et coûts associés
Transport |
Traitement |
|
"Inertes" |
400 F HT/benne de 6 m3 |
0 |
Ordures ménagères |
204,90 F HT (y compris location de 75 F HT/mois) conteneur roulant de 7 |
223,03 F HT/conteneur, forfait mensuel (stockage de classe II) |
Bois propre, non peint, non traité |
450 F HT/benne de 11 m3 |
80 F HT/tonne (broyage) |
DIB valorisables |
450 F HT/benne de 11 m3 |
150 F HT/tonne (tri et conditionnement des déchets valorisables) - 497 F HT/tonne (stockage de classe II pour les refus de tri) |
DIB |
450 F HT/benne de 11 m3 |
497 F HT/tonne (stockage de classe II) |
Une benne, placée au démarrage du second uvre, était réservée aux déchets demballages propres et valorisables. Un tri plus fin a ensuite été effectué dans un centre de tri, les déchets valorisables étant alors conditionnés et vendus à des sociétés de négoce international ou aux papeteries locales.
Les pots de peinture (DIS) ont été évacués par lentreprise de peinture. Repris ensuite par le fournisseur, ils ont été dirigés vers un centre de traitement des DIS.
Par rapport à dautres chantiers comparables, le tri entre les "inertes" et les DIB a fonctionné. Les quantités de déchets valorisés restent néanmoins limitées sur ce chantier.
Le développement de filières locales de valorisation, par le biais de Plans départementaux notamment, devrait faciliter la reproduction et lefficacité dune telle action.
Information et sensibilisationUne information a été menée, auprès du personnel de chantier, sur les nouveaux modes opératoires liés à lexpérimentation afin de sensibiliser, responsabiliser et modifier les habitudes. Une formation en nombre plus restreint a été dispensée sur le degré de propreté et les différents types de déchets à trier.
Des panneaux signalétiques, placés sur les bennes, informaient les ouvriers sur le type de déchets à déposer dans les bennes, dont les emplacements, évoluant au fur et à mesure des travaux, ont été étudiés en préparation de chantier.
La démarche a été efficace en gros uvre mais a nécessité, en second uvre, lintervention de lencadrement de chantier afin de faire respecter la qualité du tri. Le personnel dencadrement a réagi de façon plutôt positive, bien que le manque dintérêt des compagnons leur ait donné un surcroît de travail, de motivation et de surveillance.
Cette action nécessiterait une plus forte sensibilisation des responsables des entreprises sous-traitantes à motiver leur personnel.
DÉROULEMENT - Début des travaux : décembre 1994
- Réception des travaux : février et avril 1996INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
-Entreprise générale : SOCAE Atlantique
M. PONS - Tél. : 05 56 44 77 19
- Maître douvrage : AQUITANIS
(Office Public dAménagement et de Construction
de la Communauté Urbaine de Bordeaux),
M. FARGE - Tél. : 05 56 11 87 00
- Architecte : RODRIGUEZ
- BET : SEET CECOBA AquitaineAutres partenaires
- OPP BTP Aquitaine
- CSTB
- IUT de lUniversité de Bordeaux I,
Département Hygiène et Sécurité
- Médecine du travail
- Onyx AquitainePartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE GirondeSuivi local : CETE du Sud Ouest
M. SAINT-JEAN - Tél. : 05 56 70 66 40Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
LA CITE PARC A NEVERS NIÈVRE
![]()
Maîtrise des nuisances pour les LOCATAIRES
et VALORISATION des DÉCHETSCe "chantier vert" a eu lieu dans des immeubles occupés.
Une attention particulière a donc été portée aux relations avec les locataires et à la maîtrise des nuisances provoquées par la réhabilitation.
Ces précautions étaient dautant plus importantes que les occupants étaient en majorité âgés et pour la plupart présents depuis la construction de la cité (1951).
Cette expérimentation a également porté sur le tri et la valorisation des déchets, en visant un surcoût nul à léchelle globale du chantier.
Ce pari était difficile car certains déchets étaient générés en faibles quantités et le nombre de filières, situées dans un rayon géographique économiquement viable, était pour ceux-ci limité.
4 grands immeubles linéaires R+4 existants + 2 groupes de garages implantés autour dun vaste espace vert à proximité du centre ville et de la Loire.
124 logements sociaux et 55 garages.
SHOB 15 348 m2.
SHON 10 732 m2.
SHA 7 754 m2.
La maîtrise des nuisances vis-à-vis des locataires
Des actions de communication ont été menées, avec les locataires, durant toute lopération. Au démarrage du projet, les logements ont été visités et une réunion dinformation, par bâtiment, a été organisée. Ces démarches ont permis de connaître létat des logements, de présenter le projet et den débattre, ainsi que de consulter les occupants sur leurs attentes et contraintes.
Avant de procéder aux travaux, une enquête a été réalisée, auprès de 60 % des foyers, afin didentifier et de hiérarchiser les nuisances, tant psychologiques que physiques, susceptibles dêtre engendrées par la réhabilitation. Puis, une analyse a été effectuée par cage descalier afin de cibler les moyens à mettre en place. Des méthodes de travail originales et adaptées ont ensuite été envisagées.
Principales nuisances perçues par les locatairesLes principales nuisances perçues par les locataires ne correspondent pas toujours aux idées reçues. Par ordre dimportance, il sagit de :
la crainte dintrusion dun "faux" ouvrier (65 %),
lentrée du froid (33 %),
le dégagement de poussières et le déplacement des meubles (29 %).
Les odeurs, le bruit (préféré à la poussière) et la perturbation de lintimité se sont avérés être des nuisances de moindre importance pour les locataires.
InsécuritéBadges uniformes identifiant tous les intervenants du chantier
Les compagnons ont accepté sans problème de porter un badge, comportant leur identité et leur photo ainsi que le nom de la société. Ils le gardaient sur eux sans laccrocher en cas de gêne pour certains travaux de manutention. Ils ont pris conscience de leur importance vis à vis des locataires et sen sont sentis valorisés. Les craintes des locataires ont ainsi été apaisées.
Simplicité et facilité garantissent lefficacité du port du badge. Son coût est limité mais nécessite pour lentreprise un investissement en temps : préparation des badges et obtention des photos didentité.
Les aspects suivants sont à prendre en compte en vue dune reproductibilité :
mise à jour des badges en fonction de lavancement des travaux et de lévolution du personnel,
engagement des entreprises sous-traitantes à fournir identité et photo de chaque compagnon appelé à intervenir sur le chantier,
sensibilisation des compagnons au port permanent du badge.
Des badges souples, adhérents au vêtement, peuvent améliorer leur mise en pratique.
Présence permanente dun interlocuteur sur le chantier
Le conducteur de travaux sest installé dans un appartement de la cité. Il pouvait ainsi répondre aux questions des locataires, si possible immédiatement et au plus tard sous huit jours lorsquune question nécessitait un examen en réunion hebdomadaire de chantier.
Cette permanence, très appréciée par les locataires, a permis quotidiennement de les informer et dêtre en relation avec eux, ainsi que dassurer une liaison avec les autres acteurs.
Cette action est reproductible mais doit être bien préparée et ajustée à chaque cas. Son intérêt est dautant plus important sil sagit de locataires très sensibles aux nuisances. Elle représente un coût dinvestissement élevé, estimé à environ 50 000 F par lentreprise. Néanmoins, cette dernière a bénéficié dun avancement plus rapide du chantier, de moins de reprises et de travaux supplémentaires, dun bouclage plus rapide et plus favorable aux comptes de chantier, etc. Une telle présence peut de plus parfois être prise en charge ou assurée avec la maîtrise douvrage.
Entrée du froidCondamnation des ouvertures par un système de blocage par plaque pendant la dépose des claustras. Il assurait une fermeture rapide de la partie de façade déposée.
Planification des travaux pour limiter la durée dintervention dans les logements et prévision de tout le matériel et des matériaux nécessaires aux travaux, afin de réduire les entrées et sorties.
Autres mesuresSensibilisation des entreprises aux nuisances perçues par les locataires, dès létablissement des contrats de sous-traitance. Une clause prévoyait lélimination au fur et à mesure des gravats et poussières.
Diffusion dun bulletin mensuel par le maître douvrage afin dinformer les locataires sur la nature des travaux à réaliser, les intervenants du chantier, les dates de visite de lappartement témoin, les points daccueil... et surtout le planning des travaux par appartement (intérêt manifesté par une large majorité des locataires pendant lenquête).
Bilan global et reproductibilitéLes actions de communication et les mesures visant à maîtriser les nuisances prioritaires ont été bien ressenties par les locataires. Elles ont contribué aux bonnes relations avec les habitants, leur ont permis de mieux vivre les travaux, ont favorisé leur adhésion aux enjeux et par conséquent le succès final dune telle opération.
Pour être crédible et efficace, lenquête préalable auprès des locataires nécessite la mise en uvre de moyens humains conséquents et compétents, donc onéreux, pour la préparation du questionnaire, le déroulement des entretiens et lexploitation des informations. Son opportunité doit donc être étudiée.
Pour être reproductibles, ces initiatives doivent être élaborées dès lorigine du projet, dans le cadre dun plan structuré de communication, et mises en uvre le plus en amont possible. Elles doivent aussi être bien ciblées afin datteindre efficacement les objectifs. Les supports de communication utilisés doivent être compréhensibles et adaptés au public visé. Un équilibre doit être trouvé entre la nature des prestations offertes et leur coût ; les badges didentification sont un bon exemple.
La gestion des déchets
Pour une valorisation des déchetsDès lorigine du projet, à partir de lanalyse des prestations contractuelles, les déchets de dépose ont été quantifiés et répertoriés : gravats, bois traité, verre blanc, faïence/porcelaine, cuivre, laiton, acier, plastique. Les déchets, issus de la phase construction, étaient principalement composés demballages (cartons et plastiques), de chutes et rebuts divers.
NATURE DES TRAVAUX
Travaux de réhabilitation extérieurs
reprise partielle des façades,
dépose de claustras et pose de menuiseries et
de claustras neufs,
création de locaux communs,
remplacement des garde-corps et des boîtes aux lettres.
Travaux de réhabilitation intérieurs
modifications du cloisonnement du séchoir,
reprise de linstallation électrique,
reprise des faïences,
travaux de plomberie.
Lanalyse des filières locales de valorisation et de traitement a conduit à retenir une société spécialisée dans le recyclage des métaux (C.G.R.N., Compagnie Générale de Récupération Nivernaise) pour la valorisation des métaux et à déposer les autres déchets en installation de stockage de classe II.
Autres filières retenues :
utilisation de briques, issues de la dépose des claustras, pour la réfection de chemins ruraux (besoins limités),
reprise des pots vides de colle et peinture par lentreprise utilisatrice,
retour à lexpéditeur des palettes en bois (toutes consignées).
Les filières identifiées dans dautres régions ne savéraient pas rentables, vu les faibles quantités des déchets concernés et les coûts de transport associés.
Le travail de réflexion, réalisé en amont, a permis une meilleure connaissance des filières de valorisation et de traitement existantes, pour les quantités et les types de déchets identifiés, et une meilleure prise en compte de la réglementation. Il est reproductible mais nécessite un investissement humain important de lentreprise générale.
La recherche des filières peut être facilitée par lexistence dun plan départemental de gestion des déchets ou de travaux de recherche dune organisation professionnelle locale ou dorganismes compétents tels que les délégations régionales de lAdeme, les DRIRE, etc.
Logistique associée au tri des déchetsLes entreprises ont assuré le tri et le dépôt des déchets, au bas des cages descalier, dans des contenants clôturés et déplacés au fur et à mesure de lavancement des travaux. Ont été mis à disposition des entreprises :
une benne pour les déchets destinés au stockage en classe II (claustras, éviers, bidets, portes en bois, emballages en labsence de filières de valorisation locales, etc.). Ils ont été évacués des étages au moyen dune goulotte ou dun treuil électrique (portes).
deux caissons cadenassés : lun pour les déchets valorisables de plomberie (robinetteries, tubes en cuivre, chutes déléments métalliques) et lautre pour les déchets valorisables délectricité (ensemble des déchets de linstallation électrique). Les déchets y ont été placés après regroupement quotidien et descente manuelle.
Le coût forfaitaire pour la location, lenlèvement et le stockage en classe II a été facturé
1 300 F HT par benne de 8 m3 ; au total 40 bennes ont été évacuées, représentant 304 m3 de déchets.
Une sensibilisation des entreprises aux déchets a été maintenue tout au long du chantier :
précisions sur les actions à mener en matière de déchets indiquées en annexe des contrats de sous-traitance ; par exemple sur le type des déchets à placer dans la benne et les caissons plomberie et électricité,
assistance particulière pour le tri, assurée par le conducteur de travaux de lentreprise générale,
évaluation avec les entreprises sous-traitantes en fin de chantier, afin de renforcer les messages passés et dajuster la méthode pour les chantiers futurs.
Les entreprises sous-traitantes ont reconnu être satisfaites du système de collecte mis en place par lentreprise générale, qui avait pris financièrement et techniquement à sa charge la logistique et le traitement des déchets sans instauration de compte interentreprises : la gestion des déchets a fait lobjet de négociations non formalisées. La recette liée à la vente des déchets valorisés, environ 9 tonnes, sest élevée à environ 3 650 F HT, ce qui correspond à un écart positif pour lentreprise générale entre la gestion des déchets avec tri et sans tri, dans lhypothèse dun même nombre de bennes évacuées en installation de stockage de classe II.
Le tri des déchets, assez simple sur ce chantier, est reproductible si lespace disponible pour lemplacement de la zone de stockage des déchets
est suffisant, si les quantités de déchets générées ne sont pas trop importantes et restent dans un contexte de tri limité. Laccompagnement des entreprises sous-traitantes, en matière de gestion des déchets, est nécessaire depuis leur sélection jusquà la réception des travaux. Il permet dappréhender les pratiques habituelles contraires et de capitaliser les enseignements tirés.
DÉROULEMENT - Début des travaux : juillet 1995
- Réception des travaux : avril 1996INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage :
NIEVRE HABITAT
(Office public des HLM de la NIEVRE),
MM. VASSILOPOULOS et DURET - Tél. : 03 86 21 67 00
- Architecte :
Cabinet LOTIRON
- Entreprise générale :
BOURGOGNE TRAVAUX
M. CORDIER - Tél. : 03 80 31 84 46Autres partenaires
- Analyse des filières locales délimination des déchets : participation du CSTB et de la délégation régionale de lAdeme
- Réflexion sur la sécurité des compagnons
et des locataires : OPP BTPPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE NièvreSuivi local : M. JOLY (Consultant)
Tél. : 03 81 59 93 00Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU Tél. : 01 40 50 28 60
RÉSIDENCE FAIDHERBE A TOURCOING NORD
![]()
Réduction des pollutions
induites par les HUILES DE DÉCOFFRAGELobjectif de ce "chantier vert" était de réduire les pollutions induites par les huiles de décoffrage, la ressource souterraine en eau étant abondante mais très vulnérable dans le Nord-Pas-de-Calais. La principale ressource aquifère est souvent à laffleurement et perméable aux pollutions en surface. Limportante densité de population, lindustrialisation et le développement de logements et dinfrastructures aiguisent le problème de la pollution par les hydrocarbures utilisés dans la construction.
En outre, le site de cette réalisation est bordé de jardins et dhabitations anciennes, souvent pourvues de puits peu profonds exploitant une nappe superficielle principalement alimentée par les précipitations.
Immeuble neuf en centre ville.
61 logements R+6 et R+7.
Parkings enterrés.
Façade avant en briques et panneaux préfabriqués.
Façade arrière en maçonnerie.
Refends et planchers en béton armé.
SHOB 6 256 m2.
SHON 4 882 m2.
SHA 3 558 m2.
La réduction des consommations dhuile
La consommation de produits décoffrant dépend, entre autres causes, des conditions matérielles de mise en uvre. Aussi, une formation simple dune ou deux heures des compagnons, en présence des différents acteurs du chantier, rappelant les règles et les méthodes dapplication des huiles de décoffrage, a été réalisée. Ce genre de formation influe immédiatement sur les consommations. Pour rester efficace, elle doit être renouvelée tous les 3 à 6 mois.
Lors de cette séance de formation, une documentation technique du produit mis en uvre a été distribuée et les points suivants ont été plus particulièrement examinés :
la distance à respecter par rapport à la surface coffrante,
le type de pulvérisateur à employer,
le matériel à utiliser et le type de becs à positionner sur le pulvérisateur pour éviter leur obstruction,
les conditions de remplissage des cartouches pour éviter le désamorçage,
les conditions de stockage des huiles,
la présentation du produit et ses caractéristiques,
les précautions à prendre et les dispositifs de sécurité.
Cette formation a permis de diviser par trois les consommations et de limiter notablement lécoulement des huiles sur les banches, vers le sol. A la suite de cette séance et en utilisant un pulvérisateur équipé dune buse adaptée, la consommation moyenne dhuile minérale haut de gamme sur le chantier a été de 0,043 l/m2. Les ratios des chantiers de référence, sur lesquels lapplication se fait avec un pulvérisateur doté dune buse classique directrice, sont en moyenne de 0,14 l/m2 et les ratios annoncés par le fabricant dhuile, dans des conditions optimales (banches neuves...), sont de 0,025 l/m2.
Les compagnons, sensibles à la réduction de la pollution des sols et des nappes aquifères, adhèrent plutôt aisément à ce type daction.
Cette démarche est économiquement intéressante puisquune information succincte permet daboutir à un coût de 0,15 F/m2, pour la consommation maîtrisée dune huile minérale haut de gamme, contre un coût de 0,35 à 0,80 F/m2, pour la consommation traditionnelle de ces mêmes huiles.
Elle est entièrement reproductible. Lintégration dun "aide-mémoire" de lutilisateur, prescrivant la méthodologie de mise en uvre des huiles de décoffrage, peut être envisagée dans les procédures qualité dune entreprise.
Lutilisation dune huile moins nocive
La mise en uvre dune huile de décoffrage, à base végétale et exempte de produits dorigine pétrolière, permet de concilier sécurité de lutilisateur et réduction de la pollution des sols et des nappes aquifères. Elle est également moins salissante et moins odorante pour les compagnons et, de ce fait, très appréciée. Néanmoins le port de lunettes, lors de lapplication, et le port dun masque et de gants, en cas de concentrations supérieures aux limites dexposition et de contacts prolongés ou répétés, sont préconisés dans sa fiche de données sécurité.
Cette huile est largement moins nocive pour lenvironnement quune huile traditionnelle et non rémanente dans le milieu naturel après une pollution éventuelle : sa partie non volatile est biodégradable à 98 % en 21 jours. Il faut cependant empêcher sa pénétration dans les égouts et les cours deau.
Lhuile végétale utilisée est conçue pour les bétonnages par temps froid, en cas de risque daccrochages importants et de conditions de vibration difficiles. Elle accroche mieux sur la banche quune huile minérale haut de gamme et offre une meilleure qualité de surface de parement, facilitant létalement du béton et la résorption du bullage, notamment par beau temps. Par temps de pluie et de froid, les résultats obtenus avec les deux types dhuile sont comparables.
Les huiles végétales sont plus chères à lachat, mais des études sur la maîtrise des consommations montrent que leur utilisation aboutit à de meilleurs résultats que celle des huiles minérales haut de gamme. Le surcoût final est alors négligeable.
Ce choix, qui réduit notablement la pollution par les huiles sur le chantier, tout en améliorant les conditions de travail des compagnons, est tout à fait reproductible et doit être préconisé (Cf. tableau ci-dessous).
Indications sur différentes huiles proposées par le fabricant
Prix catalogue en FHT/l
Consommation maîtrisée en l/m2
Coût total en F HT/m2
Huile minérale haut de gamme
6,10*
0,043
0,15** - 0,26***
Huile à base végétale
7,20
0,038
0,17** - 0,27***
* Le prix catalogue de la gamme la plus économique proposée par ce fabricant est environ 5 F HT/litre.
** Coût total calculé à partir du prix dachat négocié au départ par lentreprise.
*** Coût total calculé à partir du prix catalogue.
HUILE MINÉRALE OU VÉGÉTALE : PHYTOTOXICITE COMPARÉE
Des essais de phytotoxicité comparée dune huile minérale haut de gamme et dune huile végétale ont été réalisés sur des sols limoneux, la géologie régionale se caractérisant par une épaisse formation de craie surmontée localement par des alternances de formations argileuses et sableuses, recouvertes par des limons. Ils ont consisté en des tests de germination sur lavoine et le trèfle selon une méthode bien définie.
Il ressort de ces tests effectués en laboratoire quà des concentrations élevées, la toxicité de lhuile minérale haut de gamme se fait sentir de façon plus forte que celle de lhuile à base végétale. A faible concentration, ce qui nest pas le cas sur une zone denhuilage et de stockage, la différence de comportement des deux huiles nest en revanche pas significative. Cependant, il est établi que lhuile à base végétale testée est biodégradable à plus de 95 % en 21 jours alors que lhuile minérale haut de gamme lest peu dans ce même délai.
La collecte dhuile en excédent
Une aire de rétention en béton (4 m x 6 m) a été placée sur le sol au pied du mât de grue. Elle était équipée de bacs étanches galvanisés pour récupérer lhuile excédentaire et les lessivats, qui coulent des banches huilées au-dessus, et éviter quils sinfiltrent dans le sol. Des lests en béton stabilisaient les banches. A une extrémité, un orifice permettait lécoulement des huiles et lessivats récupérés vers un bac de stockage des eaux de ruissellement. Le chevalet-support des fûts dhuile, pour le remplissage des pulvérisateurs, a été installé sur un bac de rétention.
Il est préférable que le matériel de collecte soit positionné au niveau du plateau de travail horizontal des compagnons, pour limiter le nombre de coups de grue nécessaire à la manutention des coffrages. Sur ce chantier, la majoration du temps doccupation de la grue, du fait de lhuilage des banches avec collecte du surplus dhuile, a été évaluée à 50 % quand le bac métallique est sur le plateau de travail des compagnons et à 65 % quand il reste au sol sur laire bétonnée. Dans ce dernier cas, il faudrait également évaluer le temps passé par les compagnons et prendre en compte la fatigue en résultant, pour effectuer les aller-retours du plateau de travail jusquà laire en béton.
Cependant, le déplacement du bac métallique nécessite une grue. Son positionnement, au niveau du plateau de travail, est conditionné par lespace disponible. Enfin ce système de rétention doit saffranchir des inconvénients liés au remplissage par la pluie.
La collecte est donc efficace, du point de vue de la limitation des pollutions induites par les huiles de décoffrage, indépendamment dune maîtrise des consommations, mais le temps alloué à la manutention des coffrages (multiplié par trois) a dimportantes répercussions économiques et organisationnelles (main-duvre duvre et matériel). Aussi, semble-t-elle très difficilement généralisable, même si une réflexion amont poussée permet de minimiser les temps doccupation de la grue et le temps passé par les compagnons à ce poste et même si on ne lapplique quaux bâtiments de peu détages (les temps de manutention se démultiplient avec le nombre de niveaux).
Par conséquent, il est plus aisé et moins coûteux dagir sur les consommations dhuile, les quantités sécoulant en bas des banches deviennent alors négligeables, ou de choisir lapplication dhuiles moins nocives, à la fois pour les compagnons et lenvironnement.
PEAU COFFRANTE SANS HUILE
Un produit expérimental, une surface coffrante à base de résine ne nécessitant pas lemploi dhuile de décoffrage, a été utilisé pour la réalisation des murs en béton banché, des gaines techniques et des planchers de couloirs. Il est composé de plaques rigides, de faible épaisseur, de surface 1,25 m x 2,60 m. Pour lexpérimentation, celles-ci ont été fixées sur la peau coffrante métallique de la banche, à laide de boulons et décrous et assemblées entre elles au moyen de rainures et de languettes qui réduisent les désaffleurements entre plaques.
La mise en uvre de ce produit, encore actuellement au stade de la recherche, a montré quil est a priori mieux adapté à la réalisation des ouvrages horizontaux. La qualité de parement obtenue est la même quavec des coffrages en plaques de contreplaqué. Aucune information économique nest encore disponible.
Les recherches sur les peaux coffrantes doivent en particulier se poursuivre sur les points suivants : le problème daccrochage de la laitance du ciment à la paroi coffrante,
le moyen de fixer les inserts sur la peau coffrante,
la résistance à lusure.
DÉROULEMENT - Début des travaux : mars 1995
- Réception des travaux : début 1996
- Expérimentations : mai à août 1995INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : Immobilière Nord-Artois (Groupe 3F)
M. RODIER - Tél. : 03 20 47 45 96
- Entreprise générale : Génie Civil de Lens (filiale de CBC)
M. WESSE - Tél. : 03 21 78 21 41
- Suivi technique : Caroni Construction (filiale de CBC)
MM. LOUISET et COUSIN - Tél. : 03 20 99 78 78
- Suivi scientifique-géologiste :
BET ERE (Etudes Recherche Environnement)
Mons en BarulAutres partenaires
- Maître duvre : GP Architectes - CambraiPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du NordSuivi local : CETE du Nord-Picardie
M. DEMONT : Tél. : 03 20 49 60 00Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
AVENUE DE BASSENS A CHAMBÉRY SAVOIE
![]()
Maîtrise et valorisation des DÉCHETS DE CHANTIER
Les objectifs de ce "chantier vert" étaient de maîtriser la production de déchets à la source et de trier les déchets sur le chantier en vue de les valoriser, après avoir analysé les filières locales existantes.
Dautres actions ponctuelles, comme la déconstruction du bâtiment préexistant, lutilisation dune colle sans solvant, la réduction des nuisances visuelles et la protection du chantier ont été par ailleurs menées.
Immeuble neuf en zone périurbaine.
40 logements R+5 et R+6.
Garages et caves en sous-sol.
Façades : blocs coffrants en PSE (polystyrène expansé).
SHOB 4 770 m2.
SHON 3 076 m2.
SHA 2 557 m2.
La réduction des déchets à la source
La réduction de la production de déchets, par rapport à des chantiers de référence conduits en entreprise générale, étudiés par léquipe, a été denviron 20 %, ce qui correspond à un ratio de production de déchets sur lopération de 0,112 m3/m2 hab (habitable) au lieu de 0,141 m3/m2 hab.
Pour arriver à ce résultat, les actions suivantes ont été mises en uvre.
Systèmes coffrantsLes façades ont été coffrées avec des blocs en PSE emboîtés à sec, sur la hauteur dun étage, dans lesquels un voile porteur en béton armé a été coulé. Ce procédé assure une isolation sur les faces intérieure et extérieure et supprime les ponts thermiques. Il permet un calepinage sur plans et une optimisation du nombre de modules mis en place, doù une réduction notable des déchets produits en phase gros uvre. Cette réduction a été estimée, sur ce chantier, à 23 % (0,027 m3/m2 hab, contre 0,035 sur un chantier traditionnel de référence ne mettant pas en uvre ce système coffrant). Les seuls déchets générés résultent de casse et des rabotages, par le façadier, des excroissances formées par le gonflement du PSE suite au coulage du béton. Les grains de PSE mélangés en pied de façade avec les chutes importantes du PUR (polyuréthanne), bouchant les trous des blocs coffrants, donnent un aspect assez sale au chantier. Les chutes de pose ont représenté 2,79 % du volume approvisionné, soit 5,86 dm3/m2 hab.
La facilité de manipulation (une palette de 1 m3 de blocs pèse 14 kg et un module de base 640 g) et de pose des blocs réduit également les erreurs, donc les déchets produits. Cette technique est moins pénible que celle des banches traditionnelles et, le personnel dencadrement ayant sensibilisé les compagnons sur son intérêt, elle a été vite assimilée et globalement appréciée, sauf lors de lexécution des finitions de façades (rabotages).
Lemploi dhuile de décoffrage est limité aux ouvrages particuliers irréalisables avec les blocs. Le bruit des travaux est sensiblement réduit du fait de labsence de contact de vibreurs avec des banches métalliques par rapport à une solution traditionnelle. De plus, les quatre façades réalisées avec ce coffrage isolant forment une enceinte qui limite la propagation du bruit vers le voisinage, lors du coulage des murs banchés à lintérieur. Les coups de marteau pour la mise en place des banches disparaissent aussi.
A qualité thermique équivalente, ce choix est un peu moins cher que le béton armé pour un bâtiment à isolation extérieure (denviron 3 %) et un peu plus cher pour une isolation intérieure (denviron 5 %). Cette solution technique est reproductible, avec des limites comme la réalisation de décrochés de façade, la hauteur des ouvrages... et moyennant une réflexion préalable entre le concepteur et lentreprise pour le calepinage.
Cloisons et doublagesLe calepinage, les modes opératoires de pose des niveaux les plus hauts vers les plus bas, pour réutiliser les chutes au lieu de les jeter au sol, et la motivation des équipes du lot cloisons-doublages ont réduit notablement les déchets produits. Les compagnons dépendent de lentreprise générale et sont bien sensibilisés. Ils ont pris linitiative de limiter les chutes.
Il ny a quasiment pas eu de chutes de grande taille, hormis les plaques demballage. La production moyenne de déchets à base de plâtre a été de 80 dm3/logt et a contribué largement au ratio de 0,085 m3/m2 hab de déchets obtenu en second uvre au lieu de 0,103 en moyenne sur les chantiers de référence mettant en uvre le même système constructif, soit un gain de 17,5 % de déchets.
Cette action, qui sest avérée efficace, est entièrement reproductible, moyennant une phase de préparation poussée du chantier.
RéservationsLes équipes de gros uvre et de plomberie-chauffage ont fait les réservations avec des boîtes en contreplaqué bakélisé utilisables au moins trois fois et qui évitent la présence de PSE, générateur de salissures sur le chantier et difficile à valoriser après extraction des réservations.
Le chef de chantier a dû prévoir des boîtes en nombre et dimensions exactes pour chaque dalle. La fabrication et la mise en uvre des boîtes sont aisées pour les compagnons, de plus le retrait difficile du PSE par piquage et grattage est évité. Sur une autre réalisation expérimentale, à Voglans, les boîtes ont été améliorées : pyramidales, biseautées et emballées de plastique pour optimiser le délai de décoffrage et favoriser leur réutilisation.
Le coût de ces boîtes et celui des réservations en PSE sont comparables. Cette technique est reproductible, avec la mise en place dun cache étanche pour la sécurité du personnel et la protection des réservations de la pluie après le retrait de la boîte. Il faut empêcher lobstruction du fond des réservations par la laitance.
ApprovisionnementPendant la période de transition entre la fin du gros uvre et le début du second uvre, la grue a été laissée en place pour approvisionner les grosses quantités de matériaux des corps détat secondaires à chaque niveau. Les risques de casse et de gaspillage sont ainsi limités et les matériaux sensibles sont entreposés à labri des intempéries. Les compagnons bénéficient dun travail moins pénible. Une attention particulière doit être portée à la sécurité car cette option nécessite de travailler sur des balcons difficiles à protéger. Une bonne gestion logistique est requise pour la mise à disposition de la grue.
La présence de la grue, à cette étape du chantier, a un réel intérêt économique car les pertes et les déchets sont réduits. Lécart entre le coût de location et dutilisation de la grue et celui de lapprovisionnement humain est largement bénéficiaire.
Elle doit être prévue dès la préparation du chantier.
La valorisation des déchets pré-triés
Les matériaux faciles à identifier, assez nombreux pour justifier un tri, pouvant être correctement stockés et disposant dune filière locale viable de valorisation, ont été triés sur le chantier. Les déchets valorisables produits en petite quantité ont été collectés dans une même benne et triés par un prestataire de services (Trialp). 66 % du volume de déchets ont été valorisés au total.
Produits à base de plâtreQuantités de déchets de cloisons et doublages triés en phase second uvre
Volume trié en m3
Poids trié en kg
% du volume total de déchets
Phase second uvre
14
3 570
7
Totalité du chantier
14
3 570
5
La société Placoplâtre, qui dispose à Chambéry dune usine de recyclage pour ses chutes de fabrication de cloisons et plaques de plâtre, envisage à terme de recycler les déchets de chantier. Elle a accepté, à titre expérimental, de mettre en place une benne pour collecter les chutes de cloisons et plaques de plâtre (de marque Placoplâtre strictement) sur ce chantier.
Pour être recyclés, les déchets doivent être triés avec précaution. La benne doit être clairement identifiée, isolée des autres pour éviter les dépôts dautres déchets et correctement abritée des intempéries par un capotage.
Pour lexpérimentation, seul a été facturé le transport de la benne, 32 F HT/m3. Le coût de stockage étant évité, le gain obtenu a été de 2 000 F HT pour 3 570 kg, soit 0,56 F HT/kg, représentant 0,5 % du montant du marché "plaques de plâtre" sur ce chantier. Ces coûts de reprise doivent être négociés sur chaque chantier.
Cette action est reproductible dans les régions où sont implantés soit des usines de recyclage des cloisons et plaques de plâtre, moyennant lacceptation des déchets de chantier de même marque, soit un centre de regroupement avant envoi dans des installations de recyclage.
Emballages en PE (polyéthylène)Quantités demballages PE triés en phase gros uvre et second uvre
Volume trié en m3
% du volume total de déchets
Origine des emballages
Phase gros uvre
7,8
11
Blocs coffrants en PSE
Phase second uvre
8
4
Produits des divers corps détat
Totalité du chantier
15,8
6
Le PE emballant les blocs coffrants est souvent souillé par du ruban adhésif, les intempéries ou des projections de béton. Le PE non souillé, moins de 50 % du volume trié, a été collecté (par Valespace), granulé et réutilisé comme matière première. La location, le transport et la valorisation des "big bags" de 3 m3 ont été facturés 50 F HT/m3.
PSE (polystyrène expansé)Les chutes de blocs coffrants et les emballages de portes propres, en PSE, ont été collectés puis enlevés (par Valespace), en "big bags" loués 80 F/mois, ainsi que les déchets souillés dans une benne "incinérables/valorisables" pour un coût forfaitaire de 50 à 77 F HT/m3.
Quantités de déchets de PSE triés en phase gros uvre et second uvre
Volume trié en m3
% du volume total de déchets
Origine des déchets
Phase gros uvre
18
23,9
Chutes de blocs coffrants en PSE
Phase second uvre
5
2,4
Protection des portes de placard
Totalité du chantier
23
8
Le PSE non souillé est traité par densification à froid. Puis, les blocs compactés sont envoyés chez des plasturgistes, où ils sont broyés et injectés directement dans les lots de PSE vierge pour réaliser des plaques disolation. Le PSE restant est incinéré.
Le traitement des autres déchets pré-triés
DIS (déchets industriels spéciaux)
Quantités de DIS triés en phase gros uvre et second uvre
Volume trié en m3 |
% du volume total de déchets |
Nature des déchets |
|
Phase gros uvre |
0,20 |
0,27 |
Cartouches (silicone...), emballages daérosols, |
Phase second uvre |
0,10 |
0,05 |
petits récipients de brasure du plombier... |
Totalité du chantier |
0,30 |
0,10 |
Les DIS ont été collectés dans un conteneur roulant de 120 l et repris à 18 F HT/kg par une déchetterie (exploitée par Trialp). Les aérosols sont percés, le gaz propulseur et le jus sont récupérés et traités séparément. Les DIS restants ont été traités dans un autre centre (Sarp Industries Rhône Alpes).
Les déchetteries en France nacceptent pas souvent les déchets des entreprises, même artisanales ; aussi cette action nest pas systématiquement reproductible.
Déchets potentiellement valorisablesAutres quantités de déchets collectés en phase gros uvre et second uvre
Phase gros uvre |
Phase gros uvre |
Phase second uvre |
Phase second uvre |
Totalité du chantier |
Totalité du chantier |
Coût forfaitaire |
|
Volume m3 |
% du total |
Volume-m3 |
% du total |
Volume-m3 |
% du total |
en F HT/m3 |
|
Incinérable-Valorisable |
7 |
9,3 |
81 |
38,4 |
88 |
30,7 |
GO : 50, SO : 77 |
Métaux |
9,5 |
12,6 |
/ |
/ |
9,5 |
3,3 |
0 |
Bois |
7 |
9,3 |
17,4 |
8,2 |
24,4 |
8,5 |
45 |
Palettes |
/ |
/ |
16,7 |
7,9 |
16,7 |
5,8 |
0 |
Décharge de classe II |
25,8 |
34,3 |
69 |
32,7 |
94,8 |
33,1 |
110 |
Un récupérateur (Fonlupt) a repris les ferrailles et sest chargé de leur valorisation. Les gravats minéraux, exempts de DIB, ont été utilisés en remblai sur le site, solution conditionnée par la "propreté" de ces matériaux. Les palettes perdues en bois sont stockées en casier. 100 % du bois repris (par Valespace) ont été réemployés ou recyclés en panneaux de particules. Les déchets "incinérables/ valorisables" étaient principalement des papiers et cartons (22 % du volume en second uvre), triés, déchiquetés et mis en balles (par Somapa), puis envoyés en papeterie. 90 à 95 % des papiers et cartons ont ainsi été valorisés. Les bois, papiers, cartons... souillés ont été incinérés dans une chaufferie industrielle (sans récupération dénergie).
DÉROULEMENT - Début des travaux : juillet 1994 INTERVENANTS DE LA REX Partenaires de léquipe Autres partenaires Partenaires financiers Suivi local : BETREC Suivi national : CSTB |
EMILE-DECORPS A VILLEURBANNE RHÔNE
![]()
Réduction des nuisances ACOUSTIQUES
et gestion des DÉCHETS
Ce "chantier vert" est situé le long dun axe à fort développement de circulation, principale nuisance du quartier où peu de chantiers ont été conduits jusquà celui-ci.
Son objectif a été de réduire lensemble des nuisances générées par un chantier en site urbain (poussières, circulations...) et plus particulièrement de limiter les nuisances sonores et de gérer les déchets.
Il a également cherché à améliorer les conditions de travail du personnel, en termes de moyens logistiques et de sécurité.
Immeuble situé à lest de Villeurbanne.
113 logements neufs R+8.
Garages en sous-sol.
SHOB 13 500 m2.
SHON 9 480 m2.
SHA 7 788 m2.
La réduction du bruit
Mesures acoustiques
Lobjectif fixé pour le seuil de Leq1 en limite demprise, suite à des relevés sur des chantiers courants, a été de 75 dB(A). Aux abords de cette réalisation expérimentale, le Leq initial sur une journée a été de 52 à 58 dB(A). Des Leq de 66 à 77 dB(A) en terrassements et de 60 à 67 dB(A) en gros uvre y ont été mesurés. Le terrassement a été de loin le plus bruyant, malgré un choix vigilant des matériels.
Un principe de mesures à partir dune grue, à 25 mètres de hauteur, a été établi. Elle permet de comparer les chantiers comme des sources sonores uniques, constantes dans leur niveau acoustique moyen et dans leur "centre de gravité démission". Des résultats relativement homogènes de lordre de 68 dB(A) ont été obtenus sur cette opération.
Des mesures, en limite de propriété et au pied des grues, ont montré une dispersion sensible due à linfluence directe des activités du chantier. En gros uvre, des pics sonores ont été notés pendant la livraison du ciment et le fonctionnement dune scie circulaire dans les environs du sonomètre. Il savère que la perception dune même émission est sensiblement différente selon le positionnement des riverains (réverbération du site, bruit de fond urbain).
1 Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité dénergie que le signal fluctuant réellement mesuré.
Choix des matériels
Centrale à béton (Prix au Concours Décibel dOr)
Loption étant prise de fabriquer le béton sur le chantier, la centrale a été installée loin du voisinage et son isolation a été améliorée par :
le capotage du groupe hydraulique avec des plaques de néoprène,
le capitonnage des godets raclants et goulottes inférieures et supérieures avec du néoprène,
lemploi dune masse en caoutchouc pour décoller le béton de la cuve ou trémie, si besoin.
Lisolation de la centrale a engendré une réduction des émissions de 10 dB(A). Les masses en caoutchouc évitent, à lopérateur et au voisinage, dentendre un bruit métallique "sec". La réduction de lusure, a priori rapide, du néoprène isolant les godets raclants et les goulottes et un système daération permettant de laisser le capotage en permanence sur le moteur de la centrale, sans surchauffe, devront être étudiés. Les livraisons sont deux fois moins fréquentes quavec du béton prêt à lemploi et le bruit du chantier nest pas "exporté" en ville : les granulats ont été livrés en semi-remorques et le ciment en camions-silo avec un système de rétention des poussières et un compresseur isolé acoustiquement (83 dB(A) à 1 m au lieu de plus de 100 dB(A) sur certains camions). Les fonds de toupie ont été supprimés, les quantités de béton étant produites de façon ajustée.
Cette isolation a coûté environ 50 000 F HT, dont 32 000 F HT de coûts directs et 18 000 F HT de coûts indirects (analyse, conception et suivi). Intégrer cette option dès la fabrication de la centrale devrait limiter son surcoût à 20 000 F HT environ, soit à 5 % de son prix de vente. Cette action est reproductible sur les chantiers où les mêmes choix technologiques sont faits, conditionnés par lespace disponible.
Prédalles
Le choix étant demployer des prédalles et de les fabriquer sur le chantier, brider la table de fabrication sur ses supports a réduit les bruits émis. Par ailleurs, la durée de vibration a été optimisée à 15 à 20 secondes.
Cette technique est moins bruyante quun coffrage traditionnel, avec la résonance du contreplaqué. La vibration ne durait quenviron 1 min/j et générait 100 à 105 dB(A), seule source de bruit. Avec une centrale à béton sur le site, pré-fabriquer sur le chantier a limité les livraisons à celles des granulats et du ciment, effectuées par grandes quantités.
Elle est reproductible sur les chantiers aux mêmes choix technologiques, conditionnés par lespace disponible sur le chantier. Elle comprend un surcoût en hiver à cause du chauffage. Comparer les coûts de fabrication des prédalles sur le chantier et du coffrage traditionnel est par contre difficile car cela dépend de nombreux facteurs.
Banches (Prix au Concours Décibel dOr)
Pour serrer les banches, remplacer les écrous à ailettes traditionnels par des écrous vissés avec des clés a supprimé les bruits dimpact des coups de marteau.
Lassimilation du procédé par les compagnons a été rapide et facilitée par du matériel neuf ou en très bon état et lemploi de clés dynamométriques ; celles-ci limitent la déformation des banches. Ce système est aussi performant que les écrous serrés au marteau et nettement moins bruyant. Le temps de serrage est un peu plus long mais sans impact sur le cycle journalier de coulage.
Linvestissement initial est important, mais les écrous à vis, ne subissant pas les chocs du marteau, ont une plus longue durée de vie. Ils sont cependant plus petits et faciles à perdre. Ce procédé est totalement reproductible.
Vibreurs
Quatre vibreurs électriques ont été utilisés pour éviter le compresseur. La réduction sonore au poste de travail était de 5 à 6 dB(A) par unité, un vibreur pneumatique émettant 90 dB(A).
Ni les vitesses dusure des systèmes électrique et pneumatique, ni leurs consommations dénergie ne sont connues. Les vibreurs à convertisseur intégré sont plus fragiles et dentretien plus coûteux. Bien que très maniables, la préférence du personnel pour les vibreurs électriques nest pas nette : problèmes de poids et dutilisation par temps de pluie (nécessité de prises électriques étanches à leau...).
Le coût dun vibreur électrique à convertisseur intégré est de 12 000 F HT et celui dun vibreur pneumatique de 3 500 F HT. Toutefois avec une économie de 23 100 F HT sur la location de compresseurs pendant 7 mois, le bilan pour 113 logements est un gain de 6 100 F HT. Cette option est à retenir, en prenant des précautions contre les risques de vol.
Modes de travail aménagés
Doublage des engins et matériels
Ajouter deux sources sonores de même niveau réduit dautant les durées démission et naccroît le niveau que de 3 dB(A). Les recettes détages, bancs de pré-dalles, grues... ont été doublés. La durée du gros uvre a été réduite de 12 semaines, sur 13 mois de chantier. Ce principe, à prévoir dès la préparation du chantier, est reproductible sur les sites assez spacieux.
Comportement du personnel dexécution
Une utilisation inadaptée dun matériel peut augmenter le niveau de bruit généré. Exemple : un conducteur de toupie faisant tourner son moteur à pleine puissance, trois fois plus longtemps, pour un même volume livré. Une sensibilisation du personnel dexécution doit être effectuée par un encadrement lui-même averti, action aisée sans surcoût mesurable.
La réduction des déchets
Le volume de déchets a été limité à 4,3 m3/logt (0,063 m3/m2 habitable), dont 29 % en volume et 65 % en poids générés en gros uvre, au lieu de 7,5 m3/logt sur les chantiers traditionnels, cest-à-dire sans recherche particulière de réduction de la production de déchets.
Réservations
Des cylindres métalliques, spiralés prédécoupés, ont été intégrés comme réservation dès la
préfabrication de la dalle. Avec un diamètre de réservation voisin de celui de rebouchage, le blocage a été réalisé avec un joint mousse.
Ce mode de réservation, efficace et approuvé par les contrôleurs techniques, exige de lattention mais le rebouchage est ensuite plus aisé. Un marquage de couleur limite les erreurs. Le coffrage est perdu et ne génère pas de déchets. Le clouage et déclouage des réservations en bois et le repiquage au marteau piqueur sont supprimés ainsi que le bruit et les déchets associés. La sécurité et la mise hors deau des étages inférieurs sont assurées par les couvercles étanches posés sur les cylindres. Le surcoût des 1 700 cylindres pour 485 passages de gaines a été de 15 995 F HT, mais les temps de mise en uvre ont été très réduits.
Il est reproductible, avec une grande cohérence des plans, une préparation et une coordination importantes en amont, facilitées par une démarche qualité. Il est surtout intéressant pour des opérations importantes, afin doptimiser les temps de préparation et dorganisation.
Maintien des aciers en attente
(Prix dinnovation GTM)
Les aciers en attente ont été protégés de la pénétration de laitance de béton, par une boîte métallique perdue dans louvrage et une bande plastique aimantée utilisable environ 100 fois, au lieu de la boîte en plastique usuelle, arrachée lors du décoffrage pour dégager les attentes, souillée et stockée en classe II. Aucun déchet nest produit et le système est efficace.
Le surcoût à lachat, de lordre de 230 F HT/ml, au lieu denviron 25 F HT/ml, devrait être compensé par un gain sur la gestion des déchets et la réutilisation de la bande en plastique, surtout si sa durabilité saccroît.
La quantification et le pré-tri des déchets
Pendant le gros uvre, les déchets "inertes", le bois, lacier et les plastiques propres ont été triés, auxquels se sont ajoutés en second uvre les cartons et les déchets de plaques et doublages à base de plâtre. Les DIS ont été récupérés par les sous-traitants.
Répartition des quantités de déchets produites sur la totalité du chantier
"Inertes" |
Bois |
Déchets à base de plâtre |
Déchets souillés et indissociables |
Petits résidus |
Autres |
|
% en volume |
16 |
16 |
20 |
22 |
/ |
26 |
% en poids |
54 |
8 |
9 |
12 |
10 |
7 |
Le bois et lacier sont faciles à identifier et trier. Le tri du bois, peu coûteux en main-duvre, permet une valorisation maximale, surtout avec des coffrages traditionnels générant beaucoup de déchets de bois. La mise en remblai des "inertes" sur place, conditionnée par leur "propreté", a un coût de stockage en benne et délimination nul et limite le transport de déblais et de remblais. Aucune filière reproductible na été trouvée pour les plastiques propres, produits en trop faible quantité. Les cartons et plastiques souillés sont stockés en classe II, lusine dincinération étant à plus de 100 km. Le PSE (polystyrène expansé) et les plaques de plâtre des doublages ont été séparés avec le système de fil chaud (conçu par Placoplâtre), transportable dun logement à lautre, pour être valorisés.
Pour favoriser le succès de la collecte, encadrement (1/4 à 1/2 heure par jour), sensibilisation, information, pictogrammes sur les bennes et création dune "zone déchets", se sont imposés. En second uvre, les multiples matériaux constituant les déchets compliquent le tri et la participation des entreprises a été moindre, malgré un engagement dans les contrats de sous-traitance.
88 % en poids et 90 % en volume de déchets ont été triés. Le coût de gestion est de 1 316 F HT/t, soit 220 F/m3, contre 75 F HT/m3 pour la collecte usuelle par des prestataires de service. Il comprend le tri des plastiques, plaques de plâtre et PSE, la collecte, le transport (44 % du coût, dont 44 % sont imputables aux emballages souillés) et lélimination des déchets.
Ne trier que les déchets valorisables de façon viable (quantité, existence de filière) limiterait notablement ce surcoût. Vis-à-vis de ce chantier, le tri suivant savère reproductible :
en gros uvre : "inertes", bois, acier, emballages (valorisation obligatoire selon le Décret du 13/07/1994), déchets restants,
en second uvre : emballages, cloisons de plâtre, PSE, déchets restants. Les DIS sont récupérés par leur producteur. Ce type de collecte fait appel à un nombre limité de bennes permanentes sur le chantier, mais nécessite tout de même un minimum despace.
DÉROULEMENT - Début des travaux : juin 1994 INTERVENANTS DE LA REX Partenaires de léquipe Autres partenaires Partenaires financiers Suivi local : CETE de Lyon Suivi national : CSTB |
RÉSIDENCE LAMARTINE A LILLE NORD
![]()
MAÎTRISE et PRE-TRI des DÉCHETS de chantier
Ce "chantier vert" a visé la gestion des déchets, avec une réduction de leur production à la source, lorganisation du tri et la modification des comportements des opérateurs, thèmes abordés sous des angles technique, économique et humain.
Les rues daccès à lopération étaient étroites mais peu encombrées.
Les matériaux de construction ont été choisis en fonction des traditions lilloises et de laspect des immeubles environnants : enduit, brique, tuile.
La structure est en béton armé.
Immeuble dans un quartier destiné à être redynamisé.
40 logements, R+3 avec combles.
36 parkings en sous-sol.
Terrain de plus de 4 000 m2.
SHOB 4 387 m2.
SHON 3 246 m2.
SHA 2 702 m2.
La démarche
Une réflexion a dabord été menée sur lensemble des matériaux utilisés sur le chantier. Elle a concerné leur quantité et les déchets quils génèrent. Elle a fait le point des connaissances préalables de lentreprise en la matière et lexpérimentation a permis de valider ces estimations et den vérifier lenjeu économique.
Une fiche descriptive par déchet a été établie, afin de préciser chaque fois :
les quantités,
les filières possibles de valorisation,
les éventuels traitements préalables,
les possibilités de stockage,
les avantages de la gestion de ce déchet, en distinguant les coûts de transport et en tenant compte des spécificités locales de traitement.
Limplication des responsables du chantier a été nécessaire. Lentreprise générale, qui réalise le gros uvre, a ainsi responsabilisé le directeur des études, le directeur des travaux et le conducteur de travaux. Le premier est intervenu en amont, les deux autres ont effectué un suivi réel, le conducteur étant tous les jours sur le chantier en gros uvre et sy rendant plusieurs fois par semaine en second uvre. Les entreprises sous-traitantes ont été engagées par contrat à lobligation de pré-tri des déchets sur ce chantier. Des réunions dinformation ont été organisées lors du démarrage des interventions.
Les intervenants du gros uvre nont pas eu de réaction hostile lors de la réunion de présentation de cette démarche, considérée comme une nouvelle façon de travailler. Les entreprises du second uvre ont montré davantage denthousiasme une fois informées. Il a toutefois été constaté ponctuellement des mélanges de matériaux dune benne à lautre en second uvre, dus à de la négligence, le conducteur de travaux nétant plus présent en permanence sur le chantier. Cette négligence sexplique également par lorganisation de certains intervenants du second uvre, comme les tâcherons du lot cloisons-doublages.
Léquipe de lentreprise générale qui a travaillé sur ce chantier a acquis une expérience et elle est désormais sensibilisée à la problématique des déchets et au tri sur chantier. Cette formation sera capitalisée, transmise et améliorée, puisque lentreprise compte intégrer ces nouvelles façons de travailler dans son cahier des charges "Qualité". Elles font désormais partie de son savoir-faire en phase gros uvre.
Le pré-tri des déchets
Organisation et logistique
Quatre bennes ont été installées sur le chantier, jusquà la fin des travaux de couverture pour les déchets "inertes" et en permanence pour les bois traités et non traités, les aciers et les DIB non valorisés. Chaque emplacement de benne a été matérialisé par une séparation en treillis soudé de 1 mètre de hauteur et le type de déchet collecté était représenté sur un portique encadrant la benne. Cette signalisation a été bien comprise par les opérateurs. Les bennes ont été louées et évacuées par un prestataire de services (Derichebourg). Les cartons ont été pliés et stockés à labri des intempéries dans un local au rez-de-chaussée du bâtiment et évacués en fin de chantier dans la dernière benne de bois. Lentreprise délectricité intervenant pendant la phase gros uvre a séparé les chutes de fourreaux, emportées avec les DIB, des chutes de filerie quelle a récupérées. Les DIS, essentiellement des bidons de peintures et de colle pour les revêtements de sols, ont été évacués par leurs producteurs.
Les DIB non valorisés ont représenté 2/3 du volume de déchets générés. Lentreprise, qui a effectué le cloisonnage, a été une utilisatrice majeure de la benne de DIB puisque sur 19 évacuées, dont 17 en second uvre, elle en a mobilisé environ 8. Ceci met en évidence lintérêt quil y aurait à calculer la participation des corps détat à la gestion des déchets en fonction du coût réel affectable à chacun, en cas de compte interentreprises.
Pendant le gros uvre, une benne disposée sur la dalle a servi de contenant intermédiaire pour lacheminement des déchets vers les bennes. Elle était vidée par le grutier dans la benne idoine ou réceptionnée dans la zone réservée aux déchets par un manuvre, qui affinait le tri du contenu de la benne et contrôlait de temps en temps le contenu des bennes. Le temps quil a passé au tri na pas été comptabilisé, mais il devrait être réduit puisque le tri était fait en grande partie sur la dalle.
Caractéristiques des bennes
Bennes |
Tonnage |
Transport en F HT/benne |
Élimination en F HT/t |
Coût total en F HT |
Type élimination |
|
"Inertes" |
GO* 6x7 m3 SO**3x7 m3 |
50,8 |
600 |
50 |
7940 |
Stockage classe III |
Bois |
GO 1x15 m3 SO 2,7x15 m3 |
8 |
750 |
120 |
3735 |
Broyage pour panneaux de particules |
Carton |
SO 0,3x15 m3 |
0,5 |
750 |
0 |
225 |
Papeteries |
Aciers |
GO 1x7 m3 SO 2x7 m3 |
3,25 |
750 |
185*** |
1650 |
Recyclage |
DIB |
GO 2x15 m3 SO 17x15 m3 |
41,34 |
750 |
272 |
25500 |
Stockage classe II taxe Ademe comprise |
Total GO |
94 m3 |
|||||
Total SO |
335 m3 |
* GO : gros uvre, ** SO : second uvre, *** les aciers ont été vendus.
Motiver les sous-traitants
Pendant le second uvre, le tri en lui même a été accepté car simple, mais lobligation de nettoyer et dévacuer chaque jour manuellement (la grue étant démontée) les déchets dans les bennes, surtout depuis les étages, a été considérée comme une perte de temps. La pénibilité de cette tâche, accrue par léloignement des bennes en raison des particularités constructives du bâtiment, a été relevée par les compagnons du second uvre. Leurs habitudes étaient demporter leurs propres déchets en fin de tâche. Pour le couvreur sest posé en outre le problème du stockage des déchets sur le toit avant de les descendre, du fait de labsence de chéneaux.
La gestion des déchets en second uvre sest ainsi avérée plus délicate et lentreprise générale devra améliorer ses procédures sur ce point. Une consultation préalable des sous-traitants sur ce sujet aurait permis lexamen des solutions quils auraient pu proposer eux-mêmes. Ces difficultés mettent en évidence la nécessité dune connaissance très précise du mode de fonctionnement et des moyens des corps détat secondaires pour organiser un tri correct des déchets. Pour ce faire, ce tri ne doit pas être imposé par lentreprise générale (qui ne réalise souvent que le gros uvre) mais faire lobjet dune concertation avec les entreprises de second uvre dès la préparation de chantier. Des sanctions en cas de non suivi des directives par les entreprises sous-traitantes sont à envisager.
Il ressort de cette expérimentation que le tri des déchets est plus une question de coût de traitement après évacuation quune question de temps de tri sur chantier. Il na pas été considéré que le fait de jeter un déchet dans une benne ou une autre était une perte de temps.
Bilan
Bien quils soient destinés à des filières de valorisation, le coût de transport et délimination par benne de 15 m3 du bois et des cartons a été de 1 000 F HT, alors que lentreprise générale paye habituellement 650 F HT lenlèvement des ben-nes de 6 m3 non triées allant en classe II. Léconomie est de 42 F HT/m3. Les aciers ont été vendus 185 F HT/t mais les coûts de location et denlèvement des bennes ont été facturés. Le coût de stockage en classe III des inertes triés est de 50 F HT/t au lieu de 272 F HT/t pour le stockage de classe II sils étaient mélangés aux DIB. Léconomie sur lélimination, pour 50,8 t, est denviron 11 300 F HT. En ce qui concerne les DIB, le prix denviron 1 350 F HT/benne de 15 m3 rend nécessaire une optimisation du remplissage des bennes. Cependant, les coûts de rotation des bennes ont été très élevés et lentreprise générale, compte tenu de lexpérience acquise, devrait maintenant être à même de mieux négocier les coûts de gestion des déchets sur ses prochains chantiers.
Le coût total de gestion des déchets (hors temps de tri) a été de 39 050 F HT. En labsence de tri, la gestion des déchets aurait coûté 46 475 F HT, soit 650 F HT/benne de 6 m3 stockée en classe II. Léconomie générée par le tri est denviron 16 %. Aussi, le bilan économique est dans le cas présent positif, malgré des améliorations à apporter.
Cette action est reproductible si un espace suffisant est disponible sur le chantier pour accueillir plusieurs bennes et dans la mesure où des filières de valorisation économiquement viables existent. La situation sur ce chantier était du point de vue de lespace particulièrement favorable mais les filières sont encore peu nombreuses dans la région : ainsi, un dépôt pour le plâtre, situé dans lOise, était beaucoup trop éloigné pour pouvoir être utilisé et rien na été trouvé pour les plastiques.
La réduction de la production de déchets
Mannequins de baies
Les mannequins de baies nécessaires aux réservations des ouvertures dans les voiles de façade étaient en métal au lieu dêtre en bois ; ils ont été réemployés à chaque rotation des banches jusquau dernier niveau. Préfabriqués sur mesure, ils ont été découpés et déposés dans la benne à ferrailles en fin dutilisation pour être valorisés.
Ils ont procuré une meilleure qualité de finition et des ébrasements nets. Il est difficile de comparer les temps de mise en uvre des mannequins en acier, dune part et en bois, dautre part. Le prix dun mannequin en acier, en revanche, est deux fois plus cher. Il en a été utilisé une quinzaine sur ce chantier et compte tenu de leur durabilité, on estime quil aurait fallu environ trois fois plus de mannequins en bois. En effet, leur réutilisation se limite à une dizaine de fois au maximum car ils absorbent moins bien les chocs dus aux contacts avec les banches, les vibreurs et le béton.
Les dimensions des ouvertures variant dun bâtiment à lautre, ces mannequins ne peuvent le plus souvent être employés sur un autre chantier. Leur emploi est donc plus particulièrement intéressant dans le cas de grands chantiers, où ils pourront être utilisés de nombreuses fois. La rationalisation des ouvertures permettrait leur utilisation dun chantier sur lautre.
Préfabrication des pointes de pignon
Pour la réalisation des murs mitoyens, les pointes de pignon ont été préfabriquées sur le chantier au fur et à mesure de lavancement, au lieu dêtre réalisées en maçonnerie de parpaings, technique génératrice de nombreuses coupes.
La quantité de déchets produits par lélaboration de ces ouvrages a ainsi été très limitée.
La mise en uvre de cette action implique que suffisamment despace soit disponible sur le chantier.
DÉROULEMENT - Début des travaux : mai 1995
- Réception des travaux : mai 1996INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : OPAC DU NORD
M. STACKOWIAK - Tél. : 03 20 78 57 04
- Entreprise générale : SUPAE
M. LAVOGIEZ - Tél. : 03 20 43 94 70
- Maître duvre : M. BOSSAN, ArchitecteAutres partenairesµ
- CEBTP
- CSTB
- CRAM du Nord-Picardie
- Derichebourg-Nord Environnement ServicePartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du NordSuivi local : CETE du Nord-Picardie
M. DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
RUE FAIDHERBE A HELLEMMES NORD
![]()
Réduire les NUISANCES avec les RIVERAINS
Les objectifs de ce "chantier vert" étaient la réduction des nuisances, notamment acoustiques, et une meilleure acceptation, par le voisinage, du chantier. A cet effet, une identification des nuisances et une réflexion destinée à les limiter ont été menées avec les riverains.
Il faut préciser que cette réalisation est située en ville, dans un quartier résidentiel constitué de maisons anciennes avec des jardinets et de petits immeubles.
Une école maternelle, dans laquelle les élèves font la sieste laprès-midi, jouxte lun des côtés du chantier. Des centres de soins sont à proximité immédiate.
Les rues sont peu larges, la circulation et le stationnement posaient déjà quelques problèmes, aux heures de pointe et les jours de marché, avant loccupation par le chantier dun terrain auparavant utilisé comme parking.
Immeuble neuf en proche banlieue de Lille.
37 logements R+3.
SHOB = 3 238 m2.
SHON = 4 013 m2.
SHA = 2 595 m2.
Lopinion des riverains
Quelques mois avant le démarrage des travaux, une enquête a été menée auprès des riverains, afin de connaître leurs appréhensions vis-à-vis du futur chantier. Ce fut loccasion de les informer sur cette opération et de cerner leur perception du quartier.
Cette enquête préalable a mis en évidence limportance daborder le problème des nuisances de chantier vis-à-vis du voisinage dans sa globalité, sans se focaliser sur un aspect, par exemple le bruit. Il sest avéré que celui-ci était considéré comme une fatalité et une gêne passagère, tandis que la sécurité était davantage un objet de préoccupation, de même que les perturbations que la grue risquait de provoquer dans la réception des programmes de télévision. Les riverains se souciaient également de lécran visuel que constituerait le bâtiment et de lapparition dun nouveau voisinage.
Une boîte aux lettres a été installée, à lentrée du chantier, pour recueillir leurs remarques et suggestions, tout au long de lopération. Celles-ci devaient être ensuite discutées lors dune séance du "groupe dintervention", composé de riverains. La boîte aux lettres na jamais été utilisée mais, en revanche, lOPAC, lentreprise et la mairie ont reçu plusieurs courriers.
Pendant les travaux, la réunion de riverains, qui a pourtant eu lieu au moment le plus bruyant (phase terrassements-fondations), a montré que le mécontentement lié au bruit était très limité. Lutilisation occasionnelle dun marteau-piqueur est notée et perçue comme gênante mais sa quasi-absence a aussi été remarquée. Quelques personnes ont été gênées, lors de la dernière phase du chantier, par des compagnons travaillant sur le bâtiment et regardant dans leurs jardins.
Plus que le bruit, les riverains appréhendaient les difficultés de circulation, de stationnement, ainsi que la présence dun immeuble bouchant la vue, après le chantier.
La communication a permis aux habitants de se rencontrer, dévoquer la vie du quartier et les problèmes qui y sont liés, de poser des questions à lOPAC sur lintégration des nouvelles familles... mais linformation sur ce sujet est restée insuffisante. Le soin apporté à linformation des riverains a amélioré leur perception du chantier et a aidé à une meilleure acceptation des changements du quartier. Des nuisances prévues et annoncées ont été mieux supportées.
Il est donc important dappréhender lensemble des nuisances, sans travailler uniquement laspect acoustique, car elles forment un tout dans la réalité du chantier comme dans lesprit des gens.
Le travail avec les habitants doit débuter bien avant le démarrage des travaux pour pouvoir mettre en uvre certaines de leurs idées. Les personnes consultées se sentent ensuite partie prenante et contribuent aux bonnes relations entre le chantier et le quartier.
Lamélioration de la sécurité et de la circulation
En sortie de chantier, un passage piétonnier et des panneaux ont été installés pour réduire la vitesse des véhicules. Un feu rouge a été mis en place mais, étant plus perturbateur que régulateur dans cette rue à sens unique, il a été enlevé au bout dun mois.
Les livraisons sur le chantier ont été planifiées et effectuées en dehors des jours de marché. Les livreurs ont signé une "charte de bonne conduite".
Mais, globalement, la coordination avec la municipalité a été insuffisante. Des solutions simples auraient pu être mises en uvre. Par exemple pour le stationnement, alors quil était difficile de se garer autour du chantier, un parking situé à proximité na pas été utilisé car insuffisamment aménagé, daccès difficile et mal signalé.
Pour les habitants des parcelles privatives voisines du chantier, le risque dintrusion, par le chantier, dans les jardins a constitué au départ une crainte importante, qui sest avérée non fondée. La garde du chantier la nuit, pendant la dernière phase du chantier, pour éviter les vols de matériaux et matériels les a rassurés.
La perte dintimité sur larrière des immeubles, en raison de la présence des ouvriers en hauteur, a en revanche été mal vécue par certains riverains.
Le gros uvre étant achevé pour lhiver et les abords du chantier nettoyés quotidiennement, les poussières et salissures ont été limitées. Les riverains considèrent dailleurs comme normale la génération d"un peu de poussière" pendant un chantier.
La réduction des nuisances acoustiques
La prise en compte de lacoustique a exigé plus de rigueur et de temps dans la préparation de chantier. Les matériels et les techniques ont été évalués en fonction de leurs émissions sonores. La consultation des entreprises sous-traitantes sest effectuée bien en amont et de manière approfondie. Les mesures décidées ont figuré dans le plan qualité de lentreprise générale et dans les contrats de sous-traitance. La sensibilisation du personnel par lentreprise générale, sur les enjeux de lexpérimentation, a dû être renouvelée. Le travail pédagogique a été plus difficile avec les sous-traitants.
Des mesures acoustiques
ont été réalisées sur deux points fixes en limite du chantier
(dont un en limite de lécole). Leurs principaux enseignements sont repris dans ce
tableau :
Phase de travaux |
Leq* en dB(A) |
Lieu de mesure |
Niveaux de pointe en dB(A) |
Situation initiale |
53 et 55 (7h30 16h00) |
2 points fixes |
75 à 80 |
Terrassements- Fondations |
67 et 71,5 (8h00 17h00) |
2 points fixes |
90 |
Pelle hydraulique |
83 (sur 60 s) chargement 85 (sur 60 s) terrassement |
A 3 m. A 3 m. |
/ / |
Toupie (recul) |
84 (sur 60 s), fluctuant de 20 à 30 dB(A) |
A 4 m. de laxe du déplacement |
98 |
Infrastructures :recépage des pieux et fabrication des longrines |
68 et 70 (8h00 18h00) |
2 points fixes |
90 |
Toupie (déchargement) |
76 (sur 5 mn) |
Point fixe en limite décole. Toupie à 10 m. |
/ |
Gros uvre |
68 et 72 (9h00 17h00) |
2 points fixes |
88 en limite décole |
Martelage benne à béton |
90 (sur 60 s) |
A 10 m. |
100 |
Sciage de briques |
90 (sur 60 s) |
A 3 m. |
95 |
Déchargement de palettes de parpaings |
76 (sur 60 s) |
A 15 m. |
90 |
Installation d'échafaudage mural |
69 (sur 40 s) |
A 10 m. |
80 |
Second uvre |
57 et 56 (8h00 16h30) |
2 points fixes |
/ |
* Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité dénergie que le signal fluctuant réellement mesuré.
Organisation du chantier
Surélever le mur mitoyen entre lécole et le chantier nétait satisfaisant ni économiquement, ni acoustiquement. Pour les sources de bruit situées près du sol, des mesures simples et efficaces ont été prises. Les équipements logistiques, tels que les baraques de chantier ou même les stockages de matériaux sur palettes à certaines phases, ont été placés de telle façon quils servent décran acoustique entre le chantier et le voisinage.
Il avait aussi été envisagé dadapter les horaires du chantier pour respecter la sieste des enfants de lécole mitoyenne, ce qui na pas été nécessaire au vu des niveaux de bruit émis.
Pour réduire les coups de klaxon de recul et les manuvres sur la voie publique, les entrées en marche arrière des camions sur le chantier ont au départ été limitées. En cours de chantier, la zone de stockage (notamment de treillis soudés) a été agrandie pour réduire les rotations de camions, limitant les demi-tours sur le site. Ce choix sest avéré correspondre aux attentes des riverains.
Un talkie-walkie a été utilisé pour communiquer avec le grutier, limitant ainsi les cris.
Matériels
Des marteaux-piqueurs pneumatiques, initialement bannis du chantier, nont été utilisés que ponctuellement ou remplacés par des marteaux-piqueurs électriques. Notamment, le recépage des têtes de pieux à la pince hydraulique a permis de ne pas utiliser de marteaux-piqueurs. Cette solution coûteuse devra plutôt être préconisée sur des chantiers où un plus grand nombre de pieux est à recéper, de façon à réaliser une économie déchelle.
Les banches ont été équipées décrous serrés à la clé, aussi efficaces que ceux à ailettes serrés à coups de marteau. Veiller à la propreté des tiges filetées a pris un peu de temps mais na pas induit de surcoût, cette tâche étant comprise dans le cycle de bétonnage par ailleurs inchangé.
Le bilan de ces actions est globalement très positif si lon se réfère aux enquêtes réalisées auprès des riverains en fin de chantier. Toutefois, il est très difficile dévaluer dans quelle mesure linformation préalable a favorisé lacceptation des nuisances causées par le chantier.
En revanche, les entreprises sous-traitantes sont réticentes, peu motivées par un plan qualité et une démarche a priori sans retombées pour elles. Les conséquences sur le bruit émis sont néanmoins limitées car elles travaillent dans le bâtiment couvert.
La maîtrise douvrage, qui gère habituellement les relations avec les riverains, juge intéressante lamélioration ou la systématisation de cette démarche qui limite les plaintes.
Encore des idées
Globalement, le périmètre dinfluence acoustique dun bâtiment de peu détages est inférieur à 50 mètres. Le site était initialement peu bruyant en journée, exceptions faites de passages de véhicules (principalement des bus), de cris denfants...
Pendant la phase de terrassement-fondations qui a eu lieu lété, lorsque les gens profitaient de leur jardin et ouvraient leurs fenêtres, la pelle hydraulique particulièrement bruyante a causé beaucoup de désagréments. En contrepartie, les enfants étaient en vacances et nen ont donc pas souffert. Le klaxon de recul des camions entrant sur le chantier, même limité, a été mal ressenti.
En phase gros uvre, le martelage de la benne à béton, les livraisons des palettes de parpaings avec un camion équipé dun moteur thermique deux temps, le sciage des briques et linstallation de léchafaudage mural ont été des opérations bruyantes. Dans lensemble, les sources de bruit sont nombreuses, de courte durée, mais dintensité importante et sont situées près des limites de chantier. Installer le poste de sciage et marteler la benne à béton dans une zone telle que le bâtiment fasse écran aux émissions sonores aurait permis de limiter les niveaux de bruit. Reste le problème de la maîtrise des bruits des engins de livraison des différents fournisseurs.
En second uvre, les émissions sonores sont faibles. Dès que le bâtiment est clos, après la pose des menuiseries extérieures, quasiment aucun bruit provenant des travaux intérieurs nest perçu.
Il nexiste donc pas de recette unique pour traiter la gêne acoustique. Chaque point particulier a priori bruyant doit être étudié mais il sera toujours spécifique à un chantier donné.
Les niveaux de bruit dépendent de lenvironnement du chantier, de son avancement, de la différence notable entre la puissance acoustique théorique des engins et matériels et sa valeur réelle (selon lentretien, le mode dutilisation, lâge...). On peut tout au plus se fixer un niveau donné en limite de chantier.
DÉROULEMENT - Début des travaux :juin 1995
- Réception des travaux : avril 1996
- Durée de lexpérimentation : septembre 1994 à juin 1996INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : OPAC du NordM. DESPLANCKE - Tél. : 03 20 78 57 20
- Entreprise générale :
NORPAC (Villeneuve dAscq)
MM. DUBOUT et SEPTIER - Tél. : 03 20 64 40 00
- Mesures acoustiques :
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées
- Information et enquêtes sociologiques : CSTBAutres partenaires
- Maître duvre : Architecte E. BoyeldieuPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du NordSuivi local : CETE du Nord-Picardie
M.DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
A VOGLANS SAVOIE
![]()
PRE-TRI des DÉCHETS de chantier
Ce "chantier vert" a approfondi le thème de la gestion des déchets de chantier. Il a veillé à lorganisation du tri des déchets sur le chantier en vue dune valorisation optimale. Au préalable, une action de démontage et de pré-tri des déchets en phase démolition a également été expérimentée. En effet, d'anciens ateliers ont été démolis avant la construction de ces bâtiments aux importantes toitures en ardoises, selon larchitecture traditionnelle savoyarde.
Le chantier a été conduit en groupement dentreprises, organisation régionale fréquente ; le mandataire, réalisant par ailleurs le gros uvre et la peinture, a piloté les travaux.
3 groupes de bâtiments situés au centre de Voglans.
40 logements neufs R+3 avec sous-sols.
SHOB 5 700 m2.
SHON 3 332 m2.
SHA 2 835 m2.
Le pré-tri en phase démolition
Démontage de la toiture
Pour limiter le stockage de déchets en classe III et les coûts associés, les plaques en amiante-ciment couvrant les ateliers à démolir ont été démontées manuellement et récupérées par un particulier. Des protections pour les compagnons montant sur le toit sont nécessaires.
95 % des 1 000 m2 de plaques ont été ôtés et récupérés à coût nul, le particulier ayant pris à sa charge les frais du démontage. Lannonce de la disponibilité de matériaux, avant le démarrage dun chantier, peut être faite dans certaines régions par le biais des bourses régionales de déchets industriels. Cette action est reproductible pour les éléments faciles à démonter quand on dispose dun peu de temps avant la démolition, mais la réutilisation des produits contenant de lamiante ne sera plus autorisée à compter du 1er janvier 19971.
1 Date à partir de laquelle prend effet linterdiction gouvernementale de fabrication, dimportation et de cession des produits contenant de lamiante.
Tri après démolition
Après le démontage de la toiture, le bâtiment, constitué dune charpente métallique et de murs en briques, a été démoli. Puis lacier, le bois, les gravats et les déchets divers ont été séparés avec une pelle mécanique.
Gestion des déchets de démolition
Quantité en tonnes |
Destination |
Coûts (HT) |
traitement |
|
Aciers |
16,8 |
Récupérateur |
Vente des aciers : 350 F/t Gain 5 880 F |
Fabrication de fers à béton |
Bois |
Environ 1 |
Décharge |
Aucun |
Habituellement brûlés NON RÉGLEMENTAIRE |
Gravats volumineux (béton armé) |
270 |
Installation de concassage |
Concassage 15 F/t. Transport 0,70 F/t/km Coût 4 050F |
Concassage en granulats 0/120 |
Gravats propres de petites dimensions |
Environ 800 |
Remblai privé |
Régalage : 3 000 F Transport : 1 500 F |
Aucun si propres |
Le tri du bois, souvent séparé des gravats et celui, courant, des aciers ont été correctement effectués. En revanche, les DIB restant dans les gravats ont illustré les limites du tri à la pelle mécanique et la nécessité dun tri complémentaire. Le recyclage na concerné que les matériaux trop volumineux pour la mise en remblai, moins chère, mais exclusivement envisageable pour les matériaux minéraux exempts de plâtre, amiante-ciment, DIB et DIS. Le brûlage du bois est interdit hors incinérateur autorisé. Aussi lintérêt de le trier repose sur lexistence de filières de valorisation réglementaires. Les opérations de tri demandent du temps et rendent lopération de démolition plus pénible et plus contraignante, en terme de sécurité, pour les compagnons.
Le coût global de traitement (hors temps de tri) des déchets de démolition a été très réduit. La reproductibilité de cette action dépend de la facilité de séparation des matériaux constitutifs du bâtiment et des délais accordés pour la démolition.
Le pré-tri en phase construction
Une étude préalable sur la gestion des déchets de bâtiment dans le sillon alpin a démontré lintérêt de trier les déchets à la source pour améliorer leur gestion. Des dispositions pratiques et des mesures incitatives doivent pour ce faire être mises en uvre.
Sensibilisation du personnel
Le mandataire du groupement, assisté de stagiaires (ESIGEC), a informé les responsables des entreprises sur lobjectif de cette réalisation expérimentale. Lors dune réunion sur la qualité, les compagnons du gros uvre ont été formés sur la gestion des déchets et ont reçu un document développant cet aspect. Les compagnons des corps détat secondaires qui interviennent en phase gros uvre varient ; ils ont donc bénéficié dune sensibilisation individuelle. La formation doit être simple, pratique, montrer limplication de chacun dans laction, tenir compte des diverses nationalités dans les équipes (langue, mode de travail...). En second uvre, les stagiaires ont formé oralement les compagnons déjà sensibilisés pendant le gros uvre, au moins une fois par semaine, étant donné leur mobilité. Les autres corps détat se sont formés à partir dun fascicule, établi après consultation des chefs dentreprises et du responsable du chantier. Des affiches ont été collées et des panneaux amovibles de différentes couleurs, illustrant le type de déchets acceptés, apposés sur les bennes pour faciliter le tri.
Les compagnons du gros uvre ont eu des idées pertinentes. Des notions économiques sur le tri ont été données face à la crainte de perte de rentabilité. Le personnel dencadrement a été le plus réticent à cause du respect des délais, des surcoûts potentiels... Le non-mélange des déchets triés a beaucoup reposé sur le chef de chantier, bien informé et motivé. La formation dure une heure, payée aux compagnons et au chef de chantier sans travail effectif, mais les mélanges excessifs et la facturation maximale des bennes du fait derreurs ont été évités.
En second uvre, changer les habitudes est difficile. Le suivi des stagiaires a souvent été perçu comme une sanction ou une surveillance, ce qui montre la difficulté dinciter à un tri correct et de le contrôler. En groupement dentreprises, le chef de chantier du mandataire ne peut faire exécuter les dispositions aussi efficacement quen entreprise générale. Cependant, des prescriptions sur le tri avaient été notées en annexe à lacte dengagement des entreprises; annexe reprise dans la convention du compte interentreprises, signalant notamment limputation des éventuelles erreurs de tri au prorata des lots des entreprises.
Pré-tri en gros uvre
En gros uvre, les matériaux minéraux ont été triés et utilisés en remblai autour du bâtiment, solution conditionnée par leur "propreté"2 . Le bois a été stocké sur un emplacement avant dêtre incinéré en chaufferie. Les DIS ont été évacués par leur producteur, disposant dune liste des déchets admis dans la déchetterie la plus proche. Les DIB ont été stockés en classe II. Les bennes ont été disposées à mi-chemin des extrémités du chantier et près des bâtiments, pour faciliter leur accès aux compagnons et aux camions qui les enlèvent (Ets Vignier).
Caractéristiques des bennes en gros uvre
Rotations
Quantité en tonnes
Coût forfaitaire en F HT/benne
% du total en t**
Ferrailles
3 bennes de 7 m3
2,88
/*
31
Bois
1 benne de 30 m3
5,06
1 209,60
53
DIB
2 bennes de 7 m3
1,36
650
15
* Rotation des bennes gratuite, ferraille reprise au cours du jour.
** Moins de 1 % de DIS sont également générés.
Le gros uvre produit, en grande quantité, des déchets aisés à identifier. Une benne à terre dun m3, déplacée à la grue, a servi de contenant intermédiaire entre étages et bennes. Facilement accessible, elle a réduit le temps de transport des déchets. Les compagnons isolaient succinctement, lors du balayage, les ferrailles, le bois... et les déchets mélangés. Ils étaient évacués par la benne à terre jusquaux bennes où un compagnon affecté au nettoyage complétait le tri des déchets mélangés. Cet ouvrier-trieur a limité les coûts de main duvre qualifiée, passant environ 1h30 par jour au tri. Gérer les déchets a coûté 2 509,60 F HT en gros uvre (hors gravats), contre 5 200 F HT pour le stockage en classe II au tarif forfaitaire de 650 F HT la benne de 7 m3. Le gain représente environ 50 %, hors temps de tri.
Reproduire ce pré-tri nécessite de la place sur le chantier pour les bennes et dépend des filières locales de valorisation. Les compagnons doivent être sensibilisés par un le personnel dencadrement motivé ; un ouvrier-trieur doit être présent pour affiner le tri.
Pré-tri en second uvre Cloisons et doublages
N°1 - Caractéristiques des bennes en second uvre
Rotations (bennes de 10 m3) |
Quantité en tonnes |
Coût forfaitaire en F HT/benne |
Coût total en F HT |
% du total en t* |
|
Doublages |
6 |
2,82 |
350 |
2 100 |
7 |
Cloisons |
Déchets "propres" : 4 Déchets "souillés" : 2 |
7,22 3,3 |
350 650** |
2 700 |
25 |
* % des déchets générés en second uvre.
** Tarif forfaitaire correspondant au stockage en classe II des DIB.
Une usine de plaques de plâtre recyclant les chutes de fabrication (Plâtres Lafarge à Ottmarsheim (68)) a accepté les déchets propres de ce chantier. Le PSE (polystyrène expansé) a été séparé de la plaque des doublages et recyclé dans une autre usine (à Loriol (07)). Une benne a collecté les plaques, carreaux et cloisons de plâtre, une autre les doublages. Les conditions économiques très favorables, notamment de transport, fixées dans le cadre de la réalisation expérimentale, ne sont probablement pas reproductibles et devront être négociées sur chaque chantier.
Des panneaux signalétiques et la détermination précise des déchets admis dans chaque benne ont limité les erreurs initiales de tri. Les déchets de doublage ont été correctement triés car leur pose génère peu de types de déchets, ils sont légers, faciles à transporter et le nettoyage est inévitable avant le traçage des cloisons. Le tri des déchets de cloisons a été plus délicat à cause déquipes mal structurées dartisans/tâcherons difficiles à contrôler, de la variété des déchets (boîtes de spits, sacs de ciment...) et de la difficulté de circuler dans le bâtiment pour les évacuer après la pose des cloisons.
Le tri des chutes de cloisons requiert un encadrement et une organisation appropriés aux comportements, habitudes et cycles dexécution des plaquistes, pour être économiquement viable. Il serait intéressant de réfléchir, avec les industriels, à lemploi de petits broyeurs dans les étages et à la mise en sacs manuportables des déchets. La grande quantité de déchets issue de ce lot nécessite de les réduire en priorité (calepinage...). Ce lot produit 1/3 du tonnage de déchets de second uvre et ne contribue au compte interentreprises quà hauteur de 10 % (montant du marché). Ainsi, il serait plus juste et motivant, pour les entreprises, que le prorata soit établi selon le coût de traitement et la quantité de déchets générés.
Reproduire cette démarche implique la présence soit dune usine acceptant de recycler de tels déchets, à proximité du chantier, soit dun centre de regroupement de ces déchets avant envoi en usine de recyclage. Il est intéressant de poursuivre la coopération sur ce point avec les industriels du plâtre.
Tous déchets
Le tri des plastiques, envisagé au départ, na pas été retenu car trop complexe (diversité, degré de propreté exigé). Le tri des cartons a été assez aisé, hormis quelques confusions rectifiées après contrôle.
En second uvre, beaucoup dentreprises sont intervenues et le mandataire était moins présent. Chacune étant responsable du tri de ses déchets, il a été plus aléatoire ; notamment, le tri et la valorisation du bois nont pas pu être négociés avec le charpentier. Le mandataire, exécutant les travaux de peinture, a envoyé les pots vides à la déchetterie (Trialp), pour 6,20 F/kg. Le coût est négligeable par rapport au souci de collecte et transport. Il est difficile dobtenir un chantier propre, sauf avec les lots déquipements habitués à évacuer proprement leurs déchets.
Le tri a pris très peu de temps supplémentaire. Collecter, transporter et éliminer les déchets a coûté environ 23 020 F HT, contre 19 500 F HT pour le stockage en classe II au tarif forfaitaire de 650 F HT la benne de 7 m3. Les erreurs de tri des cloisons ont coûté 600 F HT.
Cette expérimentation montre la nécessité dune recherche commune, de lencadrement et des compagnons, sur la logistique à définir précisément et à adapter aux besoins des hommes pour chaque corps détat, pour que le tri soit correct. Des blocages incontournables surgissent quand les entreprises refusent cette concertation. Par ailleurs, les flux de déchets à traiter doivent être hiérarchisés en termes de volume généré et de difficulté de tri. Le temps passé par les stagiaires et le personnel dencadrement du mandataire doit être pris en considération pour envisager la reproductibilité dune telle démarche, même si cela représente à terme un investissement rentable.
N° 2 - Caractéristiques des bennes en second uvre
Rotations |
Quantité en tonnes |
Rotation en F HT/benne |
Traitement en F HT/t |
Coût total en F HT |
% du total en tonnes* |
|
Carton |
2 x 7 m3 |
1,022 |
350 |
150 à 450 selon les cours |
982,12 |
2 |
DIB |
3 x 7 m3 13 x 7 m3 |
24,688 |
650 (forfaitaire)** 350 |
435 |
1 950 15 289,28 |
66 |
* % des déchets générés en second uvre.
** Le mode de facturation des bennes pour les DIB a changé en cours de chantier : elles ont alors été facturées au coût réel.
DÉROULEMENT - Démolition préalable : mai 1995
- Début des travaux de construction : juin 1995
- Réception des travaux : juin 1996INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : OPAC de la Savoie
M. PIN - Tél. : 04 79 96 60 60
- Mandataire du Groupement dEntreprises :
SPIE-TONDELLA - M. MICHEL - Tél. : 04 79 62 11 73
- Maître duvre : Cabinet GUILLERMONT
- Suiveur scientifique interne : ESIGEC
- Responsable de la proposition : SPIE CITRA
- Récupération des déchets : Ets VIGNIER & FilsPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE SavoieSuivi local : BETREC
M. MARTIN - Tél. : 04 76 42 17 27Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
RÉSIDENCE CAMILLE CLAUDEL A BESANÇON DOUBS
![]()
Un plan environnemental pour la GESTION DES NUISANCES
Ce "chantier vert", situé sur la ZAC de Planoise, au sud-ouest de Besançon, sest donné pour objectif daméliorer lenvironnement du chantier, par une réduction des nuisances (acoustique, gênes pour la circulation et les riverains, poussières, pollutions des sols et des eaux) et par la gestion des déchets.
Une méthodologie générale, applicable aux chantiers verts, a été définie et sest traduite par lélaboration dun Plan Environnement pendant la préparation de chantier et par celle dun Cahier des Charges "chantier vert".
Lintégration de ce dernier dans le Cahier des Prescriptions Communes Générales dopérations futures permettra de rendre contractuelles les actions expérimentées sur ce chantier, et den assurer une bonne reproduction.
Chantier vert en cours de réalisation (septembre 1996).
4 bâtiments en limite du parc urbain.
111 logements neufs et 87 places de parking.
R+5 sur 2 niveaux de parking ou un niveau de cave, R+3 sur 2 niveaux de parking, et R+2.
Parking : voiles extérieurs et intérieurs banchés.
Elévation : refends et pignons porteurs en béton banché, façades en maçonnerie.
Planchers : dalles pleines coulées en place.
SHOB 16 070 m2.
SHON 8 573 m2.
SHA 6 881 m2.
Le plan environnement
Un plan environnement, élaboré pendant la phase de préparation de chantier conjointement par le bureau de contrôle (CEP) et lentreprise générale (SNC Saintot), et en partenariat avec dautres intervenants, a permis danalyser, par thème de nuisances, les actions préventives et curatives pouvant être appliquées pendant les travaux. En parallèle, les nuisances et pollutions du chantier ont fait lobjet dune évaluation, en spécifiant par phase de travail, les méthodes et les postes de travail critiques.
La méthodologie délaboration de ce plan sest inspirée de celle utilisée pour le Plan Particulier de Sécurité et Santé et la méthodologie de traitement des dysfonctionnements sest appuyée sur une démarche qualité. Les préoccupations environnement, qualité et sécurité, sont très imbriquées sur ce chantier, une amélioration initiée pour un des domaines bénéficiant aux autres.
Le plan a été structuré par chapitre : mesures communes (circulation, stationnement), terrassement, gros uvre et second uvre, ce dernier intégrant des fiches spécifiques pour chaque corps détat, élaborées par lentreprise générale et lentreprise sous-traitante concernée, en partenariat. Le respect des dispositions mentionnées dans ces fiches était spécifié dans le contrat de sous-traitance.
Axé sur lapplication de la réglementation actuelle, le plan environnement est évolutif : ajout de fiches par corps détat et dactions non détectées pendant la préparation, et modifications suite à des actions insatisfaisantes ou des changements de méthode. Il a été traité dans un souci permanent de prévention et dévaluation de la reproductibilité.
Plusieurs étapes dinformation et de validation du plan ont été nécessaires, en particulier par le biais de présentations aux personnes encadrant les compagnons, à tout nouvel arrivant, à tout le personnel. Le projet et la maquette ont été présentés par larchitecte avec un développement des aspects environnementaux.
Ce plan, dont lapplication a été contrôlée par un "homme vert" de lentreprise générale, sest avéré être un outil de travail efficace. La connaissance générale du thème nuisances et déchets a demandé du temps, tandis que lanalyse du chantier a été assez rapide.
Une telle démarche est reproductible, le plan environnement se justifiant si chacune des actions a été bien préparée avant sa réalisation.
La communication avec les riverains
Un représentant du service Hygiène et Santé de la Ville a rencontré individuellement les habitants riverains au démarrage des travaux. Il leur a présenté le projet de construction et, à laide dun questionnaire ouvert, a recueilli leur perception des diverses nuisances environnementales : la pollution de lair, de leau, les nuisances acoustiques, les déchets, mais aussi les problèmes de sécurité.
Lobjectif de cette enquête était de hiérarchiser ces diverses nuisances, tout dabord dans un contexte général puis spécifiquement par rapport au chantier de construction. Il a également été demandé de formuler des observations ou propositions sur le projet.
Le même type denquête a été réalisé auprès demployés de France Télécom travaillant dans des bureaux situés à proximité du chantier.
Durant les travaux de terrassement et en raison de lutilisation de brise-roche mais surtout dun concasseur mobile, les réactions ont été vives de la part de ces employés. Elles ont disparu dès lors que la durée des différentes phases du chantier leur a été communiquée et quune maquette du projet leur a été présentée. Cette maquette a été exposée pendant un mois et demi, au démarrage du gros uvre, dans le hall du bâtiment de France Télécom avec une notice explicative comportant le numéro de téléphone du service Hygiène et Santé de la Ville en cas de remarques sur laspect réduction des nuisances. Cette notice na suscité aucun appel.
Une telle démarche savère donc importante et sera dautant plus efficace si elle est menée préalablement au démarrage effectif des travaux.
Sa mise en uvre peut être facilitée, comme ce fut le cas ici, par des relais dinformation locaux existants, notamment dans les services concernés des Villes et des entreprises.
La réduction des nuisances acoustiques
Réservations en deux temps dans les planchers
Une méthode de réservation en deux temps a été mise en place afin de réduire les erreurs, donc les bruits de marteau perforateur nécessaires lors des reprises. Elle consiste à réaliser, en première phase, des réservations maximales puis, en seconde phase, à effectuer un coulage avec des réservations précises, en dimensions et en position, grâce à lutilisation dun fil à plomb. Les risques dimprécisions, gênantes pour le passage et la verticalité des tuyaux, sont notamment évités. Ce système de coulage en deux temps nécessite un coffrage moins complexe et moins coûteux que celui dun coulage après mise en place des tuyaux. Les réservations sont coffrées avec des éléments de canalisations en PVC, réutilisés en cas de démoulage facile ou restant incorporés dans la dalle.
La mise en uvre de cette méthode implique une préparation et une coordination en amont avec les différents corps de métier concernés. Son coût global, a priori raisonnable, est difficile à évaluer précisément car lié à de nombreuses tâches.
Elle nécessite, pour être reproductible, un phasage précis lors de la deuxième phase et une attention particulière à la méthode employée par lentreprise de plomberie-vmc. Celle-ci ne doit pas laisser ouvertes les trémies entre les deux phases sur toute la hauteur du bâtiment, pour des problèmes de sécurité (chute de personne ou dobjet).
De plus, cette méthode permet de limiter la production de déchets, en particulier les coffrages bois réutilisables évitent les déchets de polystyrène.
Autres actions : mesures et matériels
Des mesures et analyses des niveaux de bruit, sur et aux abords du chantier, ont été effectuées par le service Hygiène et Santé de la ville de Besançon et la Médecine du Travail. Elles ont permis de détecter les sources principales de bruit et de réduire les nuisances sonores. Par exemple :
des banches équipées décrous serrables avec des clés ont été utilisées, pour supprimer les bruits dimpact générés par les coups de marteau sur les ailettes des autres types décrous,
le marteau, utilisé pour le réglage des poutrelles en aluminium, a été remplacé par un maillet en caoutchouc. Celui-ci a néanmoins présenté une gêne pour le maçon muni également dun marteau, pour certaines autres tâches, qui hésitait à utiliser lun ou lautre outil. Cette solution nécessite une modification des "réflexes" de travail,
les bruits de chocs métalliques, nuisance perçue comme importante par les riverains, ont été limités en agissant sur les comportements des compagnons afin quils prennent lhabitude de poser les éléments métalliques (treillis soudés, étais, potelets, tubes de garde corps, etc.) plutôt que de les jeter ou de les laisser tomber.
Les circulations
Décrottage des camions
Afin de maintenir la propreté de la voie publique et déviter les risques dus à une chaussée glissante, une rampe en matériaux propres rocheux issus des terrassements a été mise en place à la sortie du chantier. Elle a permis le décrottage des roues des camions avant leur engagement sur la voie. De plus, les sorties des camions ont été limitées les jours de pluie.
En cas de salissure des voies, un nettoyage manuel dans la journée ou, selon le degré de salissure, mécanique (balayeuse aspiratrice) dans les 24 heures a été effectué, à la charge de chaque entreprise qui réalise les travaux (terrassier pour le terrassement, entreprise générale pour le gros uvre, etc.) ou de lentreprise générale. La qualité de son exécution a été vérifiée quotidiennement par lencadrement de lentreprise générale.
Cette organisation, sans problèmes techniques particuliers, na recueilli aucune remarque des riverains ou usagers des voiries mais elle a bousculé les habitudes dun chantier "actif", donc salissant. Le nettoyage manuel, à renouveler sans cesse, est pénible, difficilement accepté et nécessite une surveillance régulière. Les balayages mécaniques, évalués entre 500 et 600 F par opération, ne peuvent être prescrits qu en nombre limité.
Ce type daction est reproductible sur dautres chantiers, selon la densité de circulation de camions et donc de la taille des chantiers. Une adaptation des choix pour le maintien de la propreté des voies publiques est nécessaire site par site.
Stockage à proximité de matériaux
En phase terrassement, environ 8 000 m3 de déblais ont été stockés sur un terrain limitrophe. Ils ont été utilisés à 50 % pour le remblai de ce terrain et à 50 % pour celui ultérieur du chantier. Les circulations des camions hors chantier ont ainsi été réduites, donc leurs nuisances, et les coûts associés (nettoyage des voies). 800 rotations de camions pour lenlèvement des déblais en phase terrassement et 400 rotations pour le remblai ont ainsi été évitées.
Cet emploi de déblais "propres" évite en outre leur dépôt en installation de stockage et les coûts associés.
Cette action nécessite suffisamment despace sur le chantier, ou sur un terrain vierge contigu, pour pouvoir être reproduite.
Le stationnement
Afin déviter le stationnement le long des rues avoisinantes, et donc les risques dinsécurité liés à lencombrement pour les piétons et les véhicule, un accord de principe a été passé avec la Ville permettant à lentreprise de disposer de 20 à 30 places dun parking gratuit situé à proximité du chantier.
Ce parking a été régulièrement utilisé par le personnel des différentes entreprises et les principaux acteurs du chantier. Toutefois, malgré un fléchage et la diffusion dun plan daccès et de localisation, certains véhicules de visiteurs stationnaient sur une plate-forme, bordant la route en face des bureaux de chantier.
Ce type daction est à étudier en amont dun chantier, en concertation avec la municipalité et les riverains. Le stationnement du personnel de chantier, y compris des fourgons des entreprises de second uvre, devrait faire lobjet dune réflexion, adaptée au contexte, sur tous les chantiers, en particulier en site urbain dense.
Les autres actions
Réduction des nuisances visuelles du chantier
Une clôture en panneaux grillagés galvanisés a été installée, permettant aux passants de voir le chantier et évitant le collage sauvage daffiches et les graffitis.
Une sensibilisation importante avait été faite sur la propreté du site, en particulier des accès principaux et au pied des bâtiments. Des circulations propres ont été mises en place et entretenues sur le chantier.
Réduction des pollutions des eaux et des sols
Lemploi dune huile de démoulage à base végétale, dont la partie non volatile est biodégradable à plus de 95 % en 21 jours, pour la réalisation des voiles a été comparé positivement à celui dune huile minérale de haute qualité, sur ce chantier. Les consommations dhuile ont de plus été limitées.
Gestion des déchets
Après lanalyse des filières locales délimination des déchets, un pré-tri des déchets a été réalisé sur le chantier. Il a permis de diminuer de façon importante le foisonnement, donc le nombre de bennes évacuées, et daugmenter la proportion de déchets valorisables.
Des actions spécifiques ont été menées afin de limiter les taux de chutes, donc les quantités de déchets à évacuer et éliminer.
Les chutes de bois et de contre-plaqué ont été stockées en tas et utilisées en coffrage, ce qui réduit la consommation de bois ou contre-plaqué neuf, les chutes et la production de déchets. Ponctuellement, le tas de bois a été trié afin de séparer les chutes de bois encore utilisables sur le chantier, le reste étant alors déposé dans une benne et évacué en vue dun broyage.
DEROULEMENT - Début des travaux : mai 1995
- Réception des travaux : prévue avril 1997INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : Office Public des HLM de Besançon
M. Chalas - Tél. : 03 81 41 42 43
- Architecte : A.R.T.
(Architecture et Réalisations Techniques)
- BET : SANTINI Ingénierie
- Entreprise générale : SNC SAINTOT
M. Henrion, M. VECILE - Tél. : 03 81 48 34 34
- CEP Contrôle et PréventionAutres partenaires
- Ville de Besançon, Service Hygiène et Santé
- Médecine du Travail
- Ademe Franche-Comté
- SEDD
(Société dEquipement du Département du Doubs)
- DIREN Franche-Comté
- DRE Franche-ComtéPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE DoubsSuivi local :
M. JOLY (Consultant) : Tél. : 03 81 59 93 00Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60
RUE DU PONT-LEVIS A WAMBRECHIES NORD
![]()
CALEPINAGE des doublages isolants et PRE-TRI des déchets
Ce "chantier vert", actuellement en cours de réalisation (mai 97), sest attaché à limiter en amont la production de déchets en optimisant la mise en uvre par le calepinage des doublages isolants. Il a en outre évalué les possibilités de valorisation des déchets à partir dun tri sélectif sur le chantier. Lutilisation de matériaux recyclés a par ailleurs été étudiée. Léquipe a eu le souci dassocier les petites et moyennes entreprises à lexpérimentation en rédigeant un cahier des charges "chantier vert" adapté à ce type de structure.
Cette opération, portée par la maîtrise douvrage, est réalisée en corps détat séparés.
Lotissement de 38 logements individuels R et R+1.
Façades en brique et enduit, selon lexposition.
Isolation intérieure par doublages isolants avec plaques de plâtre.
SHOB 4 131 m2.
SHON 2 960 m2.
SHA 2 526 m2.
Le calepinage des doublages isolants
Dans la phase de conception de lexpérimentation, le produit pour lequel la production de déchets devait être réduite, a été choisi selon plusieurs critères : difficulté de recyclage, volume, classe et nocivité des déchets générés... Ainsi léquipe a porté son choix sur des composants de grandes dimensions : les panneaux de doublage (plaques de plâtre avec isolant en PSE, polystyrène expansé).
Le calepinage1 est expérimenté sur 14 logements T3 et T4 et, selon les résultats observés, sera poursuivi sur les autres logements.
1 Le calepinage est la planification de la mise en uvre des produits de façon à limiter les chutes et la production de déchets.
Calepinage théorique et quantification des panneaux
Un cahier didentification et de comptabilisation des panneaux par type de logement a été élaboré. Il comprenait notamment :
le repérage par façade des panneaux sur les vues en plan par niveau et par type de logement,
les plans de calepinage par façade avec repéra-ge des panneaux standard et des découpes pour chaque niveau, et la représentation de ces découpes dans un nombre optimum de panneaux standard.
Ce cahier ainsi quun récapitulatif donnant la quantité totale de panneaux nécessaires (nombre de panneaux standard comprenant ceux issus du calepinage des découpes) ont été insérés dans le dossier technique de lexpérimentation : le cahier "chantier vert", joint au DCE (Dossier de Consultation des Entreprises), en annexe au CCAP.
Les ratios de chutes prévisibles, chiffrés à 20 % en moyenne dans les offres des entreprises, ont pu être ramenés, par le calepinage théorique figurant dans le DCE, à 12 % en moyenne.
Découpe et approvisionnement des panneaux
La méthode de travail pour la découpe des panneaux a été laissée au choix de lentreprise : découpe en atelier et approvisionnement en "kits" par logement dans les garages ou découpe sur chantier.
La découpe sur chantier a été retenue, aucun industriel nayant répondu favorablement à la découpe des panneaux en usine. Les principaux freins à la découpe en usine sont dus :
à la non répétitivité des logements sur cette opération, impliquant des types de découpes trop nombreux et des quantités insuffisantes par type,
et au risque de casses des panneaux prédécoupés au cours des livraisons.
Pendant la phase de préparation du chantier, le planning dapprovisionnement et de mise en uvre des matériaux, compte tenu du plan de calepinage (retenu dans le cahier "chantier vert") a été étudié par lentreprise chargée du lot plâtre-isolation, en collaboration avec le BET chargé du suivi et du contrôle de lexpérimentation. Une puis trois zones de locaux clos pour lapprovisionnement et la découpe des panneaux ont été délimitées, ceci dans un souci de confort et daccessibilité aux logements. Au cours de lex-périmentation, il sest avéré néanmoins quun approvisionnement direct par logement, à létage et au RdC, puis la découpe des panneaux dans une pièce par niveau, étaient plus adaptés ; les allers et retours et les salissures ont été ainsi évités. Un nettoyage quotidien (déchets de plaques et billes de PSE) a été effectué sur les lieux de découpe.
Evaluation de la mise en uvre du calepinage
Lors de lisolation des premiers logements, le BET a observé léquipe de pose des panneaux, qui comprend deux tâcherons, dans le cadre dun monitorat. Les premiers enseignements tirés ont conduit le BET à élaborer des plans de calepinage plus adaptés aux méthodes de travail, bien spécifiques, de léquipe de pose.
Le contrôle des cotes réelles du gros uvre, des tolérances sur les aplombs, et des cotes de pose des menuiseries, a permis de vérifier que la tolérance du gros uvre est acceptable. Il a été réalisé par le CETE Nord-Picardie, avec laide détudiants de la Faculté des Sciences Appliquées de Béthune, sur trois logements de type 3 à deux niveaux pour lesquels le calepinage théorique figure dans le DCE. La mise en uvre du calepinage théorique du DCE a également été évaluée sur ces trois logements. Il sest avéré par exemple quun seul panneau découpé était prévu pour les trumeaux, dans le calepinage théorique, alors que deux étaient nécessaires pour la mise en place des bords verticaux des panneaux dans les profilés des dormants des menuiseries. Autre exemple, le problème de la pose des découpes sans bords chanfreinés (ceux-ci étant nécessaires pour la pose des calicots2) na pas été pris en compte. Par ailleurs la réutilisation, non prévue, de chutes dun logement à lautre a été effectuée par léquipe de pose.
Léquipe de pose des panneaux de doublage sest lancé un véritable défi pour faire mieux que le calepinage théorique, elle na donc pas réellement utilisé les plans de calepinage en sa possession. Elle a été particulièrement soucieuse dutiliser un nombre minimal de panneaux. Le volume de déchets quelle a produit, sans pouvoir le chiffrer définitivement (le bilan nétant pas achevé en mai 97) devrait être inférieur à celui prévu par les plans de calepinage.
2 Les calicots sont des bandes en papier spécial noyées dans un enduit pour le recouvrement des joints entre panneaux.
Reproductibilité
Il serait intéressant de réaliser à nouveau un calepinage théorique de ce type de produits (et autres produits en plaques, en lés ou générant des chutes : revêtements de sols et murs, cloisons...) et den évaluer lefficacité, sur dautres chantiers, avec dautres équipes de pose. De plus, lintérêt de la découpe des produits en atelier, par rapport à celle sur chantier, devrait être étudié pour des logements de conception plus répétitive.
Une révision du calepinage théorique, suite à lobservation du mode dorganisation et des pratiques de la main duvre de pose, réalisée lors des travaux dans les premiers logements, peut savérer nécessaire. Pour être efficace, le calepinage théorique ne peut être réalisé que par une personne proche du chantier qui maîtrise dans le détail les pratiques des compagnons. Celui-ci pourrait être réalisé, en phase de préparation de chantier, par lentreprise du lot concerné.
La gestion des déchets
Les déchets devaient être triés tout au long du chantier sur lensemble des 38 logements. Ces obligations ont été rappelées dans le CCAP. Le cahier "chantier vert" précisait que chaque entreprise devait sensibiliser son personnel afin que le tri des déchets sur le site soit respecté.
Ce cahier prévoyait également que chaque entreprise devait assurer, comme elle lentendait, le relais entre les lieux de production et de stockage des déchets sur le chantier. Le contenu des bennes a été ensuite contrôlé de façon périodique et inopinée par le BET, qui tenait à jour un cahier de bord.
Les informations fournies ici sont le bilan de ce qui sest déjà réalisé. Elles ne prennent pas en compte les évolutions susceptibles dintervenir dici la fin du chantier.
Organisation et pré-tri
La zone de dépôt des déchets devait comprendre les bennes suivantes, identifiées par des panneaux signalétiques:
une benne pour les matériaux "inertes" (gravats, briques, tuiles, verre) jusquà la fin des travaux de couverture,
une benne pour les métaux, dès le début du gros uvre,
une benne pour les déchets de plâtrerie (déchets de panneaux de doublages, cloisons et plaques de plâtre), présente au second uvre,
une benne pour les DIB en mélange (cartons souillés, matières plastiques, etc.), dès le début du gros uvre,
une benne fermée pour les DIS, présente de la fin des travaux de couverture à la fin du chantier.
Le tri sur le chantier du bois non traité et sa récupération, initialement envisagés, nont pas été effectués, la différenciation bois traité et bois non traité étant difficile à réaliser par les compagnons. Compte tenu de plus de linterdiction de brûler sur le chantier (rappelée dans le cahier "chantier vert"), les déchets de bois, produits en quantités limitées sur ce chantier, ont été déposés en benne de DIB en mélange (évacués en centre de stockage de classe II).
Les papiers et cartons demballages propres, stockés durant le second uvre dans quelques garages, ont, à ce stade de lexpérimentation, été déposés dans la benne de DIB en mélange. Pour la suite de lexpérimentation, une filière de valorisation devrait être retenue.
Les déchets des lots plâtre-isolation et cloisonnement ont été déposés dans une benne spécifique, en vue dune quantification visant à comparer les quantités produites sur les 14 logements concernés par lexpérimentation sur le calepinage et celles produites sur les autres logements. Ces déchets ont été ensuite évacués en centre de stockage de classe II. La benne a été déplacée en cours dexpérimentation à proximité des lieux de production de déchets de lentreprise, compte tenu des distances à parcourir entre les logements à isoler et la zone de dépôt.
Les gravats du gros uvre ont été stockés sur les lieux de production (option possible sous réserve de sassurer quelle est sans risque vis-à-vis des pollutions des sols et des eaux), puis enlevés à la pelle mécanique et évacués en camion par lentreprise de gros uvre en vue dune valorisation en matériaux de remblais. Les autres matériaux "inertes", déposés en benne, ont été évacués en centre de stockage de classe III.
Il sest avéré difficile de faire respecter la mi-se en benne prévue des DIS (évacués en centre de stockage de classe I), les entreprises ayant lhabitude de récupérer leurs propres DIS (pots de peinture notamment) et de les retourner aux fournisseurs.
Il est revenu à lentreprise de gros uvre, chargée de la tenue du compte prorata, de gérer la rotation des bennes. Les coûts de gestion des déchets seront à la fin du chantier pris en charge dans ce compte. Pour plus de souplesse, lentreprise chargée des lots plâtrerie et cloisonnement a assuré à certains stades du chantier la gestion de la rotation de ses propres bennes.
Les bons de pesée de chaque benne évacuée (location et transport par le prestataire de services BTS, Bennes Transport Services) ont été communiqués au BET qui en fera lanalyse dans le bilan définitif de lexpérimentation.
Sensibilisation des compagnons
Linformation et la sensibilisation des compagnons au pré-tri des déchets par le BET, en particulier au moyen de fiches listant le type de déchets à déposer dans les bennes, se sont avérées nécessaires. Les conducteurs de travaux des entreprises intervenantes, eux-mêmes sensibilisés, nont pas forcément assuré le relais dinformation, notamment auprès des nouveaux arrivants.
Les compagnons, interrogés pour connaître leurs sentiments et leurs motivations vis-à-vis de lexpérimentation, ont semblé satisfaits : le pré-tri des déchets sur le chantier est bien perçu et ne leur apporte aucune contrainte insurmontable. Ils ont apprécié le fait de travailler sur un chantier propre.
Bilan intermédiaire et reproductibilité
Le maintien de la propreté du chantier et le pré-tri des déchets, stipulés dans le cahier "chantier vert", ont été effectifs, moyennant quelques rappels du BET, avec lappui du maître duvre et du maître douvrage, ce dernier étant particulièrement impliqué dans le suivi de lexpérimentation.
Le pré-tri des déchets est relativement simple à réaliser sur des chantiers de logements individuels mais doit prendre en compte les spécificités liées à létendue de ce type de chantier. Une réflexion plus poussée sur lemplacement des bennes au plus près des lieux de production des déchets doit être menée.
Lutilisation de matériaux recyclés
Une réflexion sur lutilisation, sur le chantier, de matériaux et produits issus du recyclage et susceptibles de se substituer à des matériaux "naturels" a été menée dans la phase dinvestigation de lexpérimentation. Parmi les différentes pistes envisagées, seule lutilisation de schistes rouges a été retenue.
Il était spécifié, dans le chapitre "gros uvre" du CCTP, que lentreprise de gros uvre devait réaliser les plates-formes sous les dallages des habitations, avec des matériaux en schistes rouges (sous-produits de lextraction minière). Quelques négociants propriétaires de terrils ont été indiqués mais le choix du fournisseur a été laissé aux entreprises.
Lutilisation de schistes rouges, courante dans la région, ninduit ni surcoût, ni contraintes ou précautions particulières. Lutilisation de tels sous-produits, reproductible, dépend néanmoins fortement du contexte local.
DEROULEMENT - Début des travaux : juillet 1996
- Réception des travaux : prévue en juillet 1997
(1re tranche) et novembre 1997 (2e tranche)INTERVENANTS DE LA REX
Partenaires de léquipe
- Maître douvrage : SLE, SA dHLM de Lille et Environs
M. PINTIAUX et Mme CAUX - Tél. : 03 20 42 44 67
- Maître duvre : Cabinet NICOL et THELOT
M. NICOL - Tél. : 03 20 21 99 77
- Pilotage et coordination de la REX :
BET OTH Nord-Ouest - M. VANLERBERGHE
et M. DELBART - Tél. : 03 20 72 31 09Autres partenaires
- Analyse des filières de valorisation
et utilisation de matériaux recyclés : FEDEREC
- Réflexion sur les filières de valorisation :
Agence Régionale pour lEnergie
- Aspects santé, sécurité et conditions de travail
du "chantier vert" : CERESTE
- Entreprises de BTP : SYLVAGREG (lot gros uvre) et EURO-CLOISONS (lots plâtre-isolation et cloisonnement)
- Entreprise de collecte des déchets : BTSPartenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du NordSuivi local : CETE Nord-Picardie
M. DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67
Faculté des Sciences Appliquées de Béthune
M. BOULEMIA - Tél. : 03 21 63 71 07Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60