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pucever.GIF (255 octets) LA PAILLADE A MONTPELLIER – HÉRAULT Retour au sommaire chantiers verts

OPTIMISER LE TRI ET VALORISER LES DÉCHETS

 Ce "chantier vert" de réhabilitation a porté sur l’optimisation de la qualité et du coût du tri des déchets. Celui-ci est réalisé à la source afin d’augmenter la proportion de déchets valorisables. La possibilité d’implanter une vaste aire de tri (1000 m2) au cœur du chantier et l’existence de filières locales de traitement et de valorisation des déchets, générés en quantités importantes sur un chantier de cette taille, ont favorisé cet objectif.

Situé dans une cité "difficile" (taux de chômage important, dégradation de l’environnement, etc.), ce chantier a également été l’occasion d’une opération d’insertion par l’économique et de formation de personnes en difficulté.

Chantier vert en cours de réalisation (septembre 1996).

• 9 bâtiments réhabilités, situés au nord-ouest de Montpellier.

• 574 logements sociaux, R+4, répartis en 69 cages d’escalier.

• SHOB environ 70 000 m2.

• SHA 42 238 m2.

  

A partir de l’identification et de la quantification des déchets prévisibles de dépose et de construction, une analyse approfondie des filières locales de traitement et de valorisation a été conduite par type de déchets. Un cahier des charges relatif au tri, induisant les méthodes de préparation et de tri des déchets à mettre en œuvre sur le chantier, ainsi que des outils d’estimation et de suivi des coûts de traitement de ces déchets ont également été étudiés dès l’origine du projet. Ce travail réalisé par l’entreprise générale (Auxial) est devenu, en phase de préparation de chantier, la clé d’un dialogue professionnel et constructif avec la société prestataire de services en matière de déchets (Nicollin).

Les entreprises sous-traitantes ont dû évacuer les déchets issus de leurs travaux de réhabilitation et les stocker provisoirement au bas des cages d’escalier. L’entreprise générale a ensuite pris, techniquement et financièrement, à sa charge la gestion de ces déchets. Les entreprises sous-traitantes n’avaient pas de budget "déchets" à prévoir dans le montant des travaux, la négociation de leurs contrats tenant compte de cette hypothèse.

 

• Collecte des déchets

Les déchets, déposés au bas des cages d’escaliers et préalablement conditionnés si nécessaire par les entreprises sous-traitantes (utilisation par exemple de "big bags" pour les "inertes" produits par le sablage des façades), ont été collectés, deux fois par jour, par une équipe de deux personnes de l’entreprise générale avec un camion. Les accès et abords des cages d’escalier étaient nettoyés lors de ces collectes.

 

• Tri optimisé des déchets à la source

Afin d’optimiser le tri des déchets, une aire de 1000 m2, clôturée par des tôles opaques, a été installée par l’entreprise générale à proximité immédiate des immeubles à réhabiliter.

Trois personnes en insertion par l’économique ont été affectées, par l’entreprise générale, à la collecte des déchets au bas des escaliers, à leur préparation et à leur tri. L’une d’elles, co-responsable, avec le chef de chantier, de la zone de tri, a assuré un rôle d’encadrement des deux autres.

Des ateliers de travail ont été aménagés sur l’aire de tri pour la préparation de certains déchets. Ainsi, l’installation d’un atelier de "démastiquage" a permis, au moyen d’une disqueuse, de déposer les vitrages des portes-fenêtres en bois tout en éliminant le mastic. Les portes-fenêtres démontées ont été "dévitrées" sur une table de travail spécifique, située à portée de la benne "verre". Elles ont ensuite été débarrassées de leurs paumelles, ferrures et autres objets métalliques. Enfin, le bois a été cassé pour diminuer le foisonnement et placé dans la benne adéquate.

Par ailleurs, un démontage des tableaux électriques, afin de séparer le bois et la céramique, et un démontage des persiennes, afin de séparer le bois et les éléments métalliques, ont été effectués.

L’aire de tri comprenait sept bennes de différents cubages, pour le stockage des diverses catégories de déchets triés en fonction des filières d’élimination retenues. La location, l’évacuation et le transport de ces bennes, vers les différents centres de traitement, ont été réalisés par une société prestataire de services (Nicollin) qui disposait elle-même d’un centre de tri de déchets d’emballages industriels, artisanaux et commerciaux. Cette société s’est avérée être un partenaire efficace, pour cette réalisation expérimentale, en s’impliquant fortement dans le choix des filières locales d’élimination, la négociation des coûts de traitement et la formation des ouvriers au tri des déchets à déposer dans les bennes

 

• Valorisation des déchets

Les déchets, triés sur l’aire de tri du chantier puis éventuellement hors chantier, ont suivi les filières d’élimination suivantes :

Bois (benne de 15 m3)

Les palettes en bois et les déchets de bois exempts d’éléments métalliques ont été évacués vers un centre de tri (Nicollin), où ils ont été mélangés avec des déchets de bois brut afin de limiter le taux d’impuretés à 5 % environ, puis broyés. Ce broyat a ensuite été transporté (vers les Ramassages des Bois du Midi) pour être valorisé dans l’industrie du panneau de particules. Seuls les déchets de bois des portes palières (isoplanes) n’ont pu suivre cette filière de valorisation (problème des colles).

Ferraille (benne de 15 m3)

Les métaux (radiateurs, garde-corps, accessoires de menuiserie démontés, etc.) ont été triés et conditionnés (société St-Pierre), puis valorisés dans l’industrie sidérurgique.

Verre blanc (benne de 12 m3)

Le verre blanc des portes-fenêtres a été conditionné sous forme de calcin (société Solover) et recyclé dans la production du verre.

Emballages (benne de 10 m3)

Les emballages ont été triés dans un centre de tri (Nicollin). Les papiers et cartons propres y ont été déchiquetés et mis en balles, puis recyclés par une papeterie (Etienne), et les housses plastiques PE (polyéthylène) valorisées (société Sopave) pour la fabrication de sacs en plastique. Les emballages non valorisables (souillés ou en mélange) ont été stockés en installation de classe II, en l’absence de filière de valorisation économiquement viable.

"Inertes" (benne de 5 m3)

Les "inertes" (gravats, "inertes" issus du sablage des façades, faïence déposée, etc.) ont été évacués vers un centre de stockage d’"inertes" (Groupement Bec Nicollin), où ils ont été concassés puis réutilisés en sous-couche et remblai routier.

Les coûts (en F HT et valables au 20/04/96) sont les suivants

 

Bois

Métaux

Verre

Emballage

"Inerte"

DIB non valorisable

DIS

Cubage benne (m3)

15

15

12

12

5

10

18

1re mise en place /benne

300

300

300

300

300

300

300

Location mensuelle /benne

0

0

0

0

0

0

488

Enlèvement /benne

350

350

350

350

350

350

3000

Frais traitement /tonne

150

0

0

250

10 si < 300 mm 40 si > 300 mm

300

5500

Vente matériau (1)

50

200

80

0

0

0

0

DIB non valorisables (benne de 10 m3)

Les DIB non valorisables (chutes d’étanchéité, petits éléments composites non démontables, copeaux, emballages souillés, etc.) ont été stockés en installation de classe II.

DIS (benne fermée et étanche de 18 m3)

Les DIS (pots de peinture et de colle) ont été incinérés avec récupération énergétique (société Solamat-Merex). Les déchets ultimes ont ensuite été enfouis en installation de classe I.

 

• Suivi des bennes

Des fiches de suivi des bennes de déchets, simples à remplir, ont été conçues.

A chaque enlèvement de benne correspondait une fiche où étaient inscrits le type de benne évacuée, le numéro de bon, la date, les noms et signatures d’un représentant de l’entreprise générale et du chauffeur.

Après le passage du camion sur les bascules des différents centres de traitement, la fiche était complétée par le résultat de la pesée et renvoyée à l’entreprise générale.

Les fiches de suivi des bennes et les bons de pesée figurant avec les factures ont été rapprochés en fin de mois. L’ensemble de ces données a permis de réaliser un suivi économique des filières d’élimination des déchets pendant le chantier.

 

• Bilan et reproductibilité

Le système de collecte des déchets a été l’occasion de maintenir globalement le chantier plus propre, à la satisfaction des locataires. Pour être reproductible, il nécessite une véritable volonté du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre, de l’entreprise générale et de la conduite de chantier.

De nombreuses filières de valorisation ont pu être retenues, limitant ainsi la mise en installation de stockage et générant dans certains cas des recettes liées à la vente des déchets. La reproductibilité dépend alors fortement de l’existence de filières d’élimination des déchets dans la région. Elle demande un recensement préalable des déchets, sous certains aspects plus aisé à réaliser pour les déchets d’un chantier de réhabilitation que pour ceux d’un chantier de construction neuve ( cf. gestion des déchets et relations avec les occupants en réhabilitation.), ainsi qu’une analyse des filières locales d’élimination.

La simplicité des fiches de suivi des bennes favorise leur reproductibilité. L’efficacité du système requiert toutefois une certaine rigueur et la participation des différents intervenants.

L’installation de tri, qui a constitué le point central de cette réalisation expérimentale, s’est révélée efficace. La qualité du tri améliore celle du contenu des bennes. La proportion de déchets valorisables est ainsi augmentée d’où une réduction des quantités de déchets mis en installation de stockage.

Les ouvriers présents sur l’aire de tri étaient disponibles pour préparer les déchets, ce qui n’est pas forcément le cas dans un centre de tri spécialisé car certaines opérations de démontage nécessitent du temps (séparation des éléments métalliques des persiennes par exemple). Spécifiquement formés au tri, ils ont réalisé seuls le remplissage des différentes bennes ce qui a limité les erreurs. Le soin qu’ils ont apporté au dépôt des déchets dans les bennes a permis, en diminuant le foisonnement, de réduire le nombre de bennes à évacuer. Leur disponibilité a assuré le maintien de la propreté de la zone.

Plusieurs aspects sont à étudier pour envisager la reproductibilité du tri optimisé à la source :

– taille du chantier,

– espace disponible pour le tri,

– contexte d’insertion par l’économique,

– existence de filières locales de traitement et de valorisation des déchets.

Une réflexion poussée est donc à mener au démarrage du projet afin d’évaluer le niveau et la faisabilité du tri à la source. Le coût de la main-d’œuvre en particulier peut influer sur sa reproductibilité.

 

La démarche d’insertion par l’économique

Les trois personnes affectées à la zone de tri ont été embauchées, ainsi que quinze autres, à la suite d’un recrutement effectué parmi les habitants du site. La mise en place de ces mesures a été décidée d’un commun accord par l’Office HLM Hérault et l’entreprise générale (Auxial), dans le cadre du marché de travaux. Les entretiens des candidats, menés par l’entreprise et la Direction Départementale du Travail et de l’Emploi, ont abouti à l’embauche de neuf adultes bénéficiant d’un Contrat à Durée Déterminée ou d’un Contrat-Initiative-Emploi et de neuf jeunes de moins de 26 ans sous contrats de qualification.

Les personnes chargées de la collecte des déchets ont formé un relais d’information important avec les responsables du chantier. Habitant le quartier, elles ont largement participé aux bonnes relations avec les locataires et à la réduction des dégradations.

Les aides financières associées aux contrats de type insertion ont permis de limiter le coût de main-d’œuvre et ont participé à la viabilité économique de la démarche (collecte et traitement de proximité).

Nature des travaux

Ravalement des façades, réfection des étanchéités, modification des halls d’entrée.

Dépose et remplacement des menuiseries extérieures, des radiateurs, des portes palières et des tableaux électriques.

DÉROULEMENT

- Début des travaux : février 1996
- Réception des travaux : prévue en avril 1997

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
-
Maître d’ouvrage : Office HLM Hérault 
M. MELIN - Tél. : 04 67 84 75 00
- Architecte : S.C.P. CAREMOLI MIRAMOND
- Entreprise générale : AUXIAL Construction Montpellier M. CORNETTE - Tél. : 04 67 22 50 51

Autres partenaires
-
  DDTE
Direction Départementale du Travail et de l’Emploi
Mme MIFSUD
- Filières d’élimination des déchets :
S.M.N. Groupe NICOLLIN

Partenaires financiers
-
Plan Construction et Architecture
- DRE Languedoc-Roussillon
- DDE Hérault

Suivi local : ADATIRE - ARCHEVIE Environnement
M. OLIVE - Tél. : 04 67 95 01 02

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) RÉSIDENCE QUEBEC A BORDEAUX – GIRONDE Retour au sommaire chantiers verts

Pour une réduction des NUISANCES ACOUSTIQUES

Sur ce "chantier vert", situé îlot St-Louis, dans un nouveau quartier entre Bordeaux Chartrons et Bordeaux Lac, une réflexion particulière a été menée sur la lutte contre le bruit généré par le chantier, afin de protéger à la fois le personnel de chantier et les riverains.

Cette expérimentation a également porté sur les déchets, en visant la réduction de leur production et, suite à l’analyse des filières locales d’élimination, leur pré-tri sur le chantier et leur valorisation.

• 6 bâtiments.

• 115 logements neufs, R+4.

• Fondations sur pieux forés.

• Façades en poteaux poutres et en panneaux en béton préfabriqué ou maçonnerie de remplissage.

• Refends en béton banché.

• SHON 11 495 m2.

• SHA 9 030 m2.

 

Audiométrie

Une audiométrie systématique de tous les ouvriers de gros œuvre a été réalisée, dans une cabine insonorisée, par la Médecine du Travail en collaboration étroite avec l’entreprise, afin d’établir un déficit moyen propre à chaque ouvrier et d’avoir une vue d’ensemble de la perte moyenne globale du personnel en fonction de l’âge.

Des explications individualisées et une réunion d’information, organisée sur le chantier avec la Médecine du Travail, ont permis de sensibiliser chacun à la nécessité de lutter contre le bruit et de s’en protéger.

Cette sensibilisation s’est avérée dans l’ensemble efficace, des protections auditives ont même été réclamées par certains ouvriers au chef de chantier. Des casques antibruit ont été portés par les ouvriers sur postes fixes, exposés plus intensément et plus longtemps au bruit. Moins portés par les ouvriers travaillant en équipe en raison de difficultés de communication, ils l’ont été cependant davantage sur ce chantier que sur d’autres. Pour lever le frein lié à l’isolement auditif de la personne, l’entreprise teste actuellement, sur d’autres chantiers, des protections propres à chaque ouvrier, qui laissent passer les fréquences de la voix.

Ces actions ont favorisé l’adhésion du personnel aux mesures de réduction des nuisances acoustiques et à celles de protection de l’audition. Elles sont facilement reproductibles dans le cadre d’un partenariat avec la Médecine du Travail.

 

Mesures acoustiques

Voisinage

Après avoir dressé la liste des activités au voisinage du chantier, les niveaux sonores du site ont été mesurés avant le démarrage des travaux et à certaines plages horaires, aux points définis sur un plan de situation. Les niveaux sonores, mesurés au sonomètre sur 4 et 30 secondes, étaient inférieurs à 70 dB(A) dans le voisinage du chantier et inférieurs à 60 dB(A) sur le site du chantier. Des niveaux sonores ont à nouveau été mesurés en phase gros œuvre. Les résultats des mesures au voisinage, réalisées avant et pendant le chantier, ont été visualisés sur des cartographies. Ils n’indiquent pas une augmentation notable du niveau de bruit, quelques dB(A).

Postes de travail

La démarche a visé essentiellement l’identification et la quantification des nuisances sonores auxquelles sont soumis les compagnons à leur poste de travail, en vue de les réduire.

Une cartographie du bruit a également été réalisée.

24 mesures, correspondant à 13 sources identifiées, ont été faites sur différents postes de travail émetteurs de bruit. Une ou plusieurs mesures ont été effectuées pour les machines fixes, les engins mobiles, les outils portatifs et les bruits d’impact. Par exemple pour la centrale à béton, les mesures ont concerné le chargement du sable et du gravier avec les rayons raclant, ainsi qu’un cycle complet de fabrication d’une gâchée au poste de travail du bétonnier.

Un sonomètre intégrateur fourni par la Médecine du Travail, permettant un enregistrement d’une courbe de niveau sonore en dB(A) sur une durée de poste, a été utilisé. Les données enregistrées ont été ensuite dépouillées à l’aide d’un programme informatique qui a tracé la courbe et calculé le niveau moyen Leq (1). Les mesures ont été réalisées pendant l’émission d’un bruit, soit à une distance déterminée du poste de travail, soit directement sur l’opérateur s’y trouvant. Elles ont presque toutes été filmées, puis l’heure indiquée sur le film a été calée sur celle du sonomètre pour pouvoir retrouver a posteriori l’origine de fluctuations importantes et indiquer ainsi, sur les courbes, des repères intermédiaires correspondant à un changement d’activité ou des conditions de la mesure. Par exemple, pour la mesure du cycle complet de fabrication du béton, la courbe indique que le bruit maximal est atteint lors du chargement du gravier (Leq = 90,7 dB(A)).

Des mesures de courte durée ont déterminé le niveau sonore émis par la source. Les doses de bruit, reçues au cours de la journée de travail par chaque opérateur, ont pu ensuite être évaluées.

L’analyse des courbes a permis d’identifier des phases plus bruyantes que d’autres et a donné l’occasion de repérer les outils non conformes à la réglementation acoustique.

Le bruit observé aux points de mesure est considéré comme résultant d’un champ direct, les mesures étant effectuées pendant les travaux de fondations, avec peu d’obstacles présents sur le chantier. Pour un champ direct, la zone où, selon le code du travail, une protection ou une réduction du temps d’exposition est nécessaire car le niveau sonore dépasse 85 dB(A), est assimilée à une surface circulaire, dont le rayon est dénommé r 85.

Sources de bruit principales

r 85 dB(A)*

Chargement du gravier dans la centrale à béton

11,7 m

Marteau piqueur pneumatique (piquage de réservation)

17,2 m

Tronçonneuse avec disque diamant

24,6 m

Coups de marteau sur les banches

> 100 m

* Distance à laquelle la source de bruit provoque un niveau de bruit = 85 dB(A).

Pour la plupart des sources de bruit mesurées, cette zone est d’une surface telle qu’elle englobe d’autres postes de travail où le personnel n’est pas protégé. La protection individuelle, n’étant pas assurée sur la totalité des personnes exposées, s’avère insuffisante.

Ce type de démarche, dont les coûts associés n’ont pas été facturés à l’entreprise générale, est techniquement facile à réaliser, mais demande du temps et un appui sur des compétences spécifiques, comme ici celles de l’OPPBTP et de la Médecine du Travail. Les résultats ont été exploités par l’entreprise générale, en collaboration avec l’OPPBTP, pour mettre en place des actions de prévention.

Il serait intéressant d’établir ce type de cartographie pour d’autres techniques de réalisation, sur des sites plus sensibles ou pour d’autres types de construction.

(1) Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité d’énergie que le signal fluctuant réellement mesuré.

 

Adaptation des modes opératoires

Pour la réalisation des fondations, la technique des pieux forés a été préférée à celle des pieux battus, afin de réduire les nuisances sonores. Lors de la phase de recépage des têtes de pieux, seule la présence de deux opérateurs a été autorisée dans la zone de travail : le conducteur de la mini pelle mécanique pour le terrassement et l’ouvrier chargé du recépage, les deux portant obligatoirement un casque antibruit.

Afin de réduire les nuisances acoustiques liées à la vibration du béton, un vibreur à aiguilles a été utilisé au lieu d’un vibreur fixé au coffrage.

Par ailleurs, la réalisation du piquage des défauts du béton dans des délais courts, le lendemain de la mise en œuvre, a réduit la puissance de l’impact et les temps de piquage, donc le temps d’utilisation du marteau piqueur.

 

Autres solutions expérimentées

Engagement des entreprises

Un chapitre spécial consacré au bruit a été intégré au Plan Hygiène et Sécurité. Il comprend des tableaux décrivant, pour chaque phase de travaux, la source sonore prévisible et les mesures de corrections pouvant être apportées.

Par ailleurs, une annexe au contrat de sous-traitance spécifiait l’engagement des entreprises à respecter les sujétions de l’équipe concernant la maîtrise du bruit.

Marteau piqueur insonorisé

Lors du recépage des têtes de pieux forés, un marteau piqueur pneumatique insonorisé a été utilisé avec un abaissement de la nuisance acoustique de 130 dB(A) à 100 dB(A). Mais le coût de location d’un marteau piqueur insonorisé peut être six fois supérieur à celui d’un marteau piqueur non insonorisé, de 6 à 35 F par jour.

Compresseur électrique

Un compresseur à moteur électrique a remplacé le compresseur à moteur thermique, plus bruyant. Le niveau sonore lié à l’utilisation d’un compresseur a ainsi été notablement réduit. Des matériels et engins pneumatiques, plus fiables et moins chers que leurs équivalents électriques, peuvent alors être utilisés.

Calfeutrement de la centrale à béton

Des plaques en néoprène ont été collées et rivetées au niveau des godets chargeurs et de l’entonnoir de la centrale en béton, afin de réduire les émissions sonores. L’installation de ce système (environ 5000 F) a été réalisée sur le chantier. Il s’est détérioré au bout de 4 jours. Son installation lors de la fabrication de la centrale serait sans doute plus efficace.

Banches

Afin de supprimer les bruits d’impact générés par les coups de marteau pour le serrage des écrous à ailettes, un système vis/écrou, serré à l’aide de clés a été utilisé. Pour l’efficacité du système, les tiges à vis doivent être nettoyées, après chaque usage.

 

Réduction de la production

Les modes opératoires ont été analysés en collaboration avec les entreprises sous-traitantes, afin de réaliser un inventaire des mesures destinées à réduire les déchets, à en assurer une gestion plus fine ou à les supprimer. Ainsi, la société (Guysanit) chargée des lots plomberie sanitaire, chauffage à eau chaude gaz et vmc, a reconditionné les différents équipements nécessaires par appartement dans une boîte en carton, qui a servi ensuite à collecter les déchets dans les étages. La quantité d’emballage sur le chantier a ainsi été réduite à une seule boîte en carton par appartement et aux films plastiques des radiateurs.

 

Traitement

Un prestataire de services (Onyx Aquitaine) a été chargé de la gestion des déchets triés sur le chantier.

Les déchets "inertes"ont servi à réaliser des aménagements divers désignés par la Communauté Urbaine de Bordeaux, sous réserve qu’ils soient "propres".

Les déchets de bois propre, non peint et non traité ont été évacués dans une benne "monoproduit" placée en fin de gros œuvre, puis broyés par le prestataire et vendus pour une valorisation en panneaux de particules.

Type de déchets triés et coûts associés

 

Transport

Traitement

"Inertes"

400 F HT/benne de 6 m3

0

Ordures ménagères

204,90 F HT (y compris location de 75 F HT/mois) conteneur roulant de 7

223,03 F HT/conteneur, forfait mensuel (stockage de classe II)

Bois propre, non peint, non traité

450 F HT/benne de 11 m3

80 F HT/tonne (broyage)

DIB valorisables

450 F HT/benne de 11 m3

150 F HT/tonne (tri et conditionnement des déchets valorisables) - 497 F HT/tonne (stockage de classe II pour les refus de tri)

DIB

450 F HT/benne de 11 m3

497 F HT/tonne (stockage de classe II)

Une benne, placée au démarrage du second œuvre, était réservée aux déchets d’emballages propres et valorisables. Un tri plus fin a ensuite été effectué dans un centre de tri, les déchets valorisables étant alors conditionnés et vendus à des sociétés de négoce international ou aux papeteries locales.

Les pots de peinture (DIS) ont été évacués par l’entreprise de peinture. Repris ensuite par le fournisseur, ils ont été dirigés vers un centre de traitement des DIS.

Par rapport à d’autres chantiers comparables, le tri entre les "inertes" et les DIB a fonctionné. Les quantités de déchets valorisés restent néanmoins limitées sur ce chantier.

Le développement de filières locales de valorisation, par le biais de Plans départementaux notamment, devrait faciliter la reproduction et l’efficacité d’une telle action.

Information et sensibilisation

Une information a été menée, auprès du personnel de chantier, sur les nouveaux modes opératoires liés à l’expérimentation afin de sensibiliser, responsabiliser et modifier les habitudes. Une formation en nombre plus restreint a été dispensée sur le degré de propreté et les différents types de déchets à trier.

Des panneaux signalétiques, placés sur les bennes, informaient les ouvriers sur le type de déchets à déposer dans les bennes, dont les emplacements, évoluant au fur et à mesure des travaux, ont été étudiés en préparation de chantier.

La démarche a été efficace en gros œuvre mais a nécessité, en second œuvre, l’intervention de l’encadrement de chantier afin de faire respecter la qualité du tri. Le personnel d’encadrement a réagi de façon plutôt positive, bien que le manque d’intérêt des compagnons leur ait donné un surcroît de travail, de motivation et de surveillance.

Cette action nécessiterait une plus forte sensibilisation des responsables des entreprises sous-traitantes à motiver leur personnel.

DÉROULEMENT

- Début des travaux : décembre 1994
- Réception des travaux : février et avril 1996

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
-
Entreprise générale : SOCAE Atlantique
M. PONS - Tél. : 05 56 44 77 19
- Maître d’ouvrage : AQUITANIS
(Office Public d’Aménagement et de Construction
de la Communauté Urbaine de Bordeaux),
M. FARGE - Tél. : 05 56 11 87 00
- Architecte : RODRIGUEZ
- BET : SEET CECOBA Aquitaine

Autres partenaires
- OPP BTP Aquitaine
- CSTB
- IUT de l’Université de Bordeaux I,
Département Hygiène et Sécurité
- Médecine du travail
- Onyx Aquitaine

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE Gironde

Suivi local : CETE du Sud Ouest
M. SAINT-JEAN - Tél. : 05 56 70 66 40

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) LA CITE PARC A NEVERS – NIÈVRE Retour au sommaire chantiers verts

Maîtrise des nuisances pour les LOCATAIRES
et VALORISATION des DÉCHETS

Ce "chantier vert" a eu lieu dans des immeubles occupés.

Une attention particulière a donc été portée aux relations avec les locataires et à la maîtrise des nuisances provoquées par la réhabilitation.

Ces précautions étaient d’autant plus importantes que les occupants étaient en majorité âgés et pour la plupart présents depuis la construction de la cité (1951).

Cette expérimentation a également porté sur le tri et la valorisation des déchets, en visant un surcoût nul à l’échelle globale du chantier.

Ce pari était difficile car certains déchets étaient générés en faibles quantités et le nombre de filières, situées dans un rayon géographique économiquement viable, était pour ceux-ci limité.

• 4 grands immeubles linéaires R+4 existants + 2 groupes de garages implantés autour d’un vaste espace vert à proximité du centre ville et de la Loire.

• 124 logements sociaux et 55 garages.

• SHOB 15 348 m2.

• SHON 10 732 m2.

• SHA 7 754 m2.

 

Des actions de communication ont été menées, avec les locataires, durant toute l’opération. Au démarrage du projet, les logements ont été visités et une réunion d’information, par bâtiment, a été organisée. Ces démarches ont permis de connaître l’état des logements, de présenter le projet et d’en débattre, ainsi que de consulter les occupants sur leurs attentes et contraintes.

Avant de procéder aux travaux, une enquête a été réalisée, auprès de 60 % des foyers, afin d’identifier et de hiérarchiser les nuisances, tant psychologiques que physiques, susceptibles d’être engendrées par la réhabilitation. Puis, une analyse a été effectuée par cage d’escalier afin de cibler les moyens à mettre en place. Des méthodes de travail originales et adaptées ont ensuite été envisagées.

 

Principales nuisances perçues par les locataires

Les principales nuisances perçues par les locataires ne correspondent pas toujours aux idées reçues. Par ordre d’importance, il s’agit de :

– la crainte d’intrusion d’un "faux" ouvrier (65 %),

– l’entrée du froid (33 %),

– le dégagement de poussières et le déplacement des meubles (29 %).

Les odeurs, le bruit (préféré à la poussière) et la perturbation de l’intimité se sont avérés être des nuisances de moindre importance pour les locataires.

 

Insécurité

Badges uniformes identifiant tous les intervenants du chantier

Les compagnons ont accepté sans problème de porter un badge, comportant leur identité et leur photo ainsi que le nom de la société. Ils le gardaient sur eux sans l’accrocher en cas de gêne pour certains travaux de manutention. Ils ont pris conscience de leur importance vis à vis des locataires et s’en sont sentis valorisés. Les craintes des locataires ont ainsi été apaisées.

Simplicité et facilité garantissent l’efficacité du port du badge. Son coût est limité mais nécessite pour l’entreprise un investissement en temps : préparation des badges et obtention des photos d’identité.

Les aspects suivants sont à prendre en compte en vue d’une reproductibilité :

– mise à jour des badges en fonction de l’avancement des travaux et de l’évolution du personnel,

– engagement des entreprises sous-traitantes à fournir identité et photo de chaque compagnon appelé à intervenir sur le chantier,

– sensibilisation des compagnons au port permanent du badge.

Des badges souples, adhérents au vêtement, peuvent améliorer leur mise en pratique.

Présence permanente d’un interlocuteur sur le chantier

Le conducteur de travaux s’est installé dans un appartement de la cité. Il pouvait ainsi répondre aux questions des locataires, si possible immédiatement et au plus tard sous huit jours lorsqu’une question nécessitait un examen en réunion hebdomadaire de chantier.

Cette permanence, très appréciée par les locataires, a permis quotidiennement de les informer et d’être en relation avec eux, ainsi que d’assurer une liaison avec les autres acteurs.

Cette action est reproductible mais doit être bien préparée et ajustée à chaque cas. Son intérêt est d’autant plus important s’il s’agit de locataires très sensibles aux nuisances. Elle représente un coût d’investissement élevé, estimé à environ 50 000 F par l’entreprise. Néanmoins, cette dernière a bénéficié d’un avancement plus rapide du chantier, de moins de reprises et de travaux supplémentaires, d’un bouclage plus rapide et plus favorable aux comptes de chantier, etc. Une telle présence peut de plus parfois être prise en charge ou assurée avec la maîtrise d’ouvrage.

 

Entrée du froid

Condamnation des ouvertures par un système de blocage par plaque pendant la dépose des claustras. Il assurait une fermeture rapide de la partie de façade déposée.

Planification des travaux pour limiter la durée d’intervention dans les logements et prévision de tout le matériel et des matériaux nécessaires aux travaux, afin de réduire les entrées et sorties.

 

Autres mesures

Sensibilisation des entreprises aux nuisances perçues par les locataires, dès l’établissement des contrats de sous-traitance. Une clause prévoyait l’élimination au fur et à mesure des gravats et poussières.

Diffusion d’un bulletin mensuel par le maître d’ouvrage afin d’informer les locataires sur la nature des travaux à réaliser, les intervenants du chantier, les dates de visite de l’appartement témoin, les points d’accueil... et surtout le planning des travaux par appartement (intérêt manifesté par une large majorité des locataires pendant l’enquête).

 

Bilan global et reproductibilité

Les actions de communication et les mesures visant à maîtriser les nuisances prioritaires ont été bien ressenties par les locataires. Elles ont contribué aux bonnes relations avec les habitants, leur ont permis de mieux vivre les travaux, ont favorisé leur adhésion aux enjeux et par conséquent le succès final d’une telle opération.

Pour être crédible et efficace, l’enquête préalable auprès des locataires nécessite la mise en œuvre de moyens humains conséquents et compétents, donc onéreux, pour la préparation du questionnaire, le déroulement des entretiens et l’exploitation des informations. Son opportunité doit donc être étudiée.

Pour être reproductibles, ces initiatives doivent être élaborées dès l’origine du projet, dans le cadre d’un plan structuré de communication, et mises en œuvre le plus en amont possible. Elles doivent aussi être bien ciblées afin d’atteindre efficacement les objectifs. Les supports de communication utilisés doivent être compréhensibles et adaptés au public visé. Un équilibre doit être trouvé entre la nature des prestations offertes et leur coût ; les badges d’identification sont un bon exemple.

 

Pour une valorisation des déchets

Dès l’origine du projet, à partir de l’analyse des prestations contractuelles, les déchets de dépose ont été quantifiés et répertoriés : gravats, bois traité, verre blanc, faïence/porcelaine, cuivre, laiton, acier, plastique. Les déchets, issus de la phase construction, étaient principalement composés d’emballages (cartons et plastiques), de chutes et rebuts divers.

NATURE DES TRAVAUX

Travaux de réhabilitation extérieurs

– reprise partielle des façades,

– dépose de claustras et pose de menuiseries et

de claustras neufs,

– création de locaux communs,

– remplacement des garde-corps et des boîtes aux lettres.

Travaux de réhabilitation intérieurs

– modifications du cloisonnement du séchoir,

– reprise de l’installation électrique,

– reprise des faïences,

– travaux de plomberie.

 

L’analyse des filières locales de valorisation et de traitement a conduit à retenir une société spécialisée dans le recyclage des métaux (C.G.R.N., Compagnie Générale de Récupération Nivernaise) pour la valorisation des métaux et à déposer les autres déchets en installation de stockage de classe II.

Autres filières retenues :

– utilisation de briques, issues de la dépose des claustras, pour la réfection de chemins ruraux (besoins limités),

– reprise des pots vides de colle et peinture par l’entreprise utilisatrice,

– retour à l’expéditeur des palettes en bois (toutes consignées).

Les filières identifiées dans d’autres régions ne s’avéraient pas rentables, vu les faibles quantités des déchets concernés et les coûts de transport associés.

Le travail de réflexion, réalisé en amont, a permis une meilleure connaissance des filières de valorisation et de traitement existantes, pour les quantités et les types de déchets identifiés, et une meilleure prise en compte de la réglementation. Il est reproductible mais nécessite un investissement humain important de l’entreprise générale.

La recherche des filières peut être facilitée par l’existence d’un plan départemental de gestion des déchets ou de travaux de recherche d’une organisation professionnelle locale ou d’organismes compétents tels que les délégations régionales de l’Ademe, les DRIRE, etc.

 

Logistique associée au tri des déchets

Les entreprises ont assuré le tri et le dépôt des déchets, au bas des cages d’escalier, dans des contenants clôturés et déplacés au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Ont été mis à disposition des entreprises :

– une benne pour les déchets destinés au stockage en classe II (claustras, éviers, bidets, portes en bois, emballages en l’absence de filières de valorisation locales, etc.). Ils ont été évacués des étages au moyen d’une goulotte ou d’un treuil électrique (portes).

– deux caissons cadenassés : l’un pour les déchets valorisables de plomberie (robinetteries, tubes en cuivre, chutes d’éléments métalliques) et l’autre pour les déchets valorisables d’électricité (ensemble des déchets de l’installation électrique). Les déchets y ont été placés après regroupement quotidien et descente manuelle.

Le coût forfaitaire pour la location, l’enlèvement et le stockage en classe II a été facturé

1 300 F HT par benne de 8 m3 ; au total 40 bennes ont été évacuées, représentant 304 m3 de déchets.

Une sensibilisation des entreprises aux déchets a été maintenue tout au long du chantier :

– précisions sur les actions à mener en matière de déchets indiquées en annexe des contrats de sous-traitance ; par exemple sur le type des déchets à placer dans la benne et les caissons plomberie et électricité,

– assistance particulière pour le tri, assurée par le conducteur de travaux de l’entreprise générale,

– évaluation avec les entreprises sous-traitantes en fin de chantier, afin de renforcer les messages passés et d’ajuster la méthode pour les chantiers futurs.

Les entreprises sous-traitantes ont reconnu être satisfaites du système de collecte mis en place par l’entreprise générale, qui avait pris financièrement et techniquement à sa charge la logistique et le traitement des déchets sans instauration de compte interentreprises : la gestion des déchets a fait l’objet de négociations non formalisées. La recette liée à la vente des déchets valorisés, environ 9 tonnes, s’est élevée à environ 3 650 F HT, ce qui correspond à un écart positif pour l’entreprise générale entre la gestion des déchets avec tri et sans tri, dans l’hypothèse d’un même nombre de bennes évacuées en installation de stockage de classe II.

Le tri des déchets, assez simple sur ce chantier, est reproductible si l’espace disponible pour l’emplacement de la zone de stockage des déchets

est suffisant, si les quantités de déchets générées ne sont pas trop importantes et restent dans un contexte de tri limité. L’accompagnement des entreprises sous-traitantes, en matière de gestion des déchets, est nécessaire depuis leur sélection jusqu’à la réception des travaux. Il permet d’appréhender les pratiques habituelles contraires et de capitaliser les enseignements tirés.

 

DÉROULEMENT

- Début des travaux : juillet 1995
- Réception des travaux : avril 1996

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
-
Maître d’ouvrage :
NIEVRE HABITAT
(Office public des HLM de la NIEVRE),
MM. VASSILOPOULOS et DURET - Tél. : 03 86 21 67 00
- Architecte :
Cabinet LOTIRON
- Entreprise générale :
BOURGOGNE TRAVAUX
M. CORDIER - Tél. : 03 80 31 84 46

Autres partenaires
- Analyse des filières locales d’élimination des déchets : participation du CSTB et de la délégation régionale de l’Ademe
- Réflexion sur la sécurité des compagnons
et des locataires : OPP BTP

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE Nièvre

Suivi local : M. JOLY (Consultant)
Tél. : 03 81 59 93 00

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) RÉSIDENCE FAIDHERBE A TOURCOING – NORD Retour au sommaire chantiers verts

Réduction des pollutions
induites par les HUILES DE DÉCOFFRAGE

L’objectif de ce "chantier vert" était de réduire les pollutions induites par les huiles de décoffrage, la ressource souterraine en eau étant abondante mais très vulnérable dans le Nord-Pas-de-Calais. La principale ressource aquifère est souvent à l’affleurement et perméable aux pollutions en surface. L’importante densité de population, l’industrialisation et le développement de logements et d’infrastructures aiguisent le problème de la pollution par les hydrocarbures utilisés dans la construction.

En outre, le site de cette réalisation est bordé de jardins et d’habitations anciennes, souvent pourvues de puits peu profonds exploitant une nappe superficielle principalement alimentée par les précipitations.

• Immeuble neuf en centre ville.

• 61 logements R+6 et R+7.

• Parkings enterrés.

• Façade avant en briques et panneaux préfabriqués.

• Façade arrière en maçonnerie.

• Refends et planchers en béton armé.

• SHOB 6 256 m2.

• SHON 4 882 m2.

• SHA 3 558 m2.

 

La consommation de produits décoffrant dépend, entre autres causes, des conditions matérielles de mise en œuvre. Aussi, une formation simple d’une ou deux heures des compagnons, en présence des différents acteurs du chantier, rappelant les règles et les méthodes d’application des huiles de décoffrage, a été réalisée. Ce genre de formation influe immédiatement sur les consommations. Pour rester efficace, elle doit être renouvelée tous les 3 à 6 mois.

Lors de cette séance de formation, une documentation technique du produit mis en œuvre a été distribuée et les points suivants ont été plus particulièrement examinés :

– la distance à respecter par rapport à la surface coffrante,

– le type de pulvérisateur à employer,

– le matériel à utiliser et le type de becs à positionner sur le pulvérisateur pour éviter leur obstruction,

– les conditions de remplissage des cartouches pour éviter le désamorçage,

– les conditions de stockage des huiles,

– la présentation du produit et ses caractéristiques,

– les précautions à prendre et les dispositifs de sécurité.

Cette formation a permis de diviser par trois les consommations et de limiter notablement l’écoulement des huiles sur les banches, vers le sol. A la suite de cette séance et en utilisant un pulvérisateur équipé d’une buse adaptée, la consommation moyenne d’huile minérale haut de gamme sur le chantier a été de 0,043 l/m2. Les ratios des chantiers de référence, sur lesquels l’application se fait avec un pulvérisateur doté d’une buse classique directrice, sont en moyenne de 0,14 l/m2 et les ratios annoncés par le fabricant d’huile, dans des conditions optimales (banches neuves...), sont de 0,025 l/m2.

Les compagnons, sensibles à la réduction de la pollution des sols et des nappes aquifères, adhèrent plutôt aisément à ce type d’action.

Cette démarche est économiquement intéressante puisqu’une information succincte permet d’aboutir à un coût de 0,15 F/m2, pour la consommation maîtrisée d’une huile minérale haut de gamme, contre un coût de 0,35 à 0,80 F/m2, pour la consommation traditionnelle de ces mêmes huiles.

Elle est entièrement reproductible. L’intégration d’un "aide-mémoire" de l’utilisateur, prescrivant la méthodologie de mise en œuvre des huiles de décoffrage, peut être envisagée dans les procédures qualité d’une entreprise.

 

La mise en œuvre d’une huile de décoffrage, à base végétale et exempte de produits d’origine pétrolière, permet de concilier sécurité de l’utilisateur et réduction de la pollution des sols et des nappes aquifères. Elle est également moins salissante et moins odorante pour les compagnons et, de ce fait, très appréciée. Néanmoins le port de lunettes, lors de l’application, et le port d’un masque et de gants, en cas de concentrations supérieures aux limites d’exposition et de contacts prolongés ou répétés, sont préconisés dans sa fiche de données sécurité.

Cette huile est largement moins nocive pour l’environnement qu’une huile traditionnelle et non rémanente dans le milieu naturel après une pollution éventuelle : sa partie non volatile est biodégradable à 98 % en 21 jours. Il faut cependant empêcher sa pénétration dans les égouts et les cours d’eau.

L’huile végétale utilisée est conçue pour les bétonnages par temps froid, en cas de risque d’accrochages importants et de conditions de vibration difficiles. Elle accroche mieux sur la banche qu’une huile minérale haut de gamme et offre une meilleure qualité de surface de parement, facilitant l’étalement du béton et la résorption du bullage, notamment par beau temps. Par temps de pluie et de froid, les résultats obtenus avec les deux types d’huile sont comparables.

Les huiles végétales sont plus chères à l’achat, mais des études sur la maîtrise des consommations montrent que leur utilisation aboutit à de meilleurs résultats que celle des huiles minérales haut de gamme. Le surcoût final est alors négligeable.

Ce choix, qui réduit notablement la pollution par les huiles sur le chantier, tout en améliorant les conditions de travail des compagnons, est tout à fait reproductible et doit être préconisé (Cf. tableau ci-dessous).

Indications sur différentes huiles proposées par le fabricant

 

Prix catalogue en FHT/l

Consommation maîtrisée en l/m2

Coût total en F HT/m2

Huile minérale haut de gamme

6,10*

0,043

0,15** - 0,26***

Huile à base végétale

7,20

0,038

0,17** - 0,27***

* Le prix catalogue de la gamme la plus économique proposée par ce fabricant est environ 5 F HT/litre.

** Coût total calculé à partir du prix d’achat négocié au départ par l’entreprise.

*** Coût total calculé à partir du prix catalogue.

HUILE MINÉRALE OU VÉGÉTALE : PHYTOTOXICITE COMPARÉE

Des essais de phytotoxicité comparée d’une huile minérale haut de gamme et d’une huile végétale ont été réalisés sur des sols limoneux, la géologie régionale se caractérisant par une épaisse formation de craie surmontée localement par des alternances de formations argileuses et sableuses, recouvertes par des limons. Ils ont consisté en des tests de germination sur l’avoine et le trèfle selon une méthode bien définie.

Il ressort de ces tests effectués en laboratoire qu’à des concentrations élevées, la toxicité de l’huile minérale haut de gamme se fait sentir de façon plus forte que celle de l’huile à base végétale. A faible concentration, ce qui n’est pas le cas sur une zone d’enhuilage et de stockage, la différence de comportement des deux huiles n’est en revanche pas significative. Cependant, il est établi que l’huile à base végétale testée est biodégradable à plus de 95 % en 21 jours alors que l’huile minérale haut de gamme l’est peu dans ce même délai.

  

Une aire de rétention en béton (4 m x 6 m) a été placée sur le sol au pied du mât de grue. Elle était équipée de bacs étanches galvanisés pour récupérer l’huile excédentaire et les lessivats, qui coulent des banches huilées au-dessus, et éviter qu’ils s’infiltrent dans le sol. Des lests en béton stabilisaient les banches. A une extrémité, un orifice permettait l’écoulement des huiles et lessivats récupérés vers un bac de stockage des eaux de ruissellement. Le chevalet-support des fûts d’huile, pour le remplissage des pulvérisateurs, a été installé sur un bac de rétention.

Il est préférable que le matériel de collecte soit positionné au niveau du plateau de travail horizontal des compagnons, pour limiter le nombre de coups de grue nécessaire à la manutention des coffrages. Sur ce chantier, la majoration du temps d’occupation de la grue, du fait de l’huilage des banches avec collecte du surplus d’huile, a été évaluée à 50 % quand le bac métallique est sur le plateau de travail des compagnons et à 65 % quand il reste au sol sur l’aire bétonnée. Dans ce dernier cas, il faudrait également évaluer le temps passé par les compagnons et prendre en compte la fatigue en résultant, pour effectuer les aller-retours du plateau de travail jusqu’à l’aire en béton.

Cependant, le déplacement du bac métallique nécessite une grue. Son positionnement, au niveau du plateau de travail, est conditionné par l’espace disponible. Enfin ce système de rétention doit s’affranchir des inconvénients liés au remplissage par la pluie.

La collecte est donc efficace, du point de vue de la limitation des pollutions induites par les huiles de décoffrage, indépendamment d’une maîtrise des consommations, mais le temps alloué à la manutention des coffrages (multiplié par trois) a d’importantes répercussions économiques et organisationnelles (main-d’œuvre d’œuvre et matériel). Aussi, semble-t-elle très difficilement généralisable, même si une réflexion amont poussée permet de minimiser les temps d’occupation de la grue et le temps passé par les compagnons à ce poste et même si on ne l’applique qu’aux bâtiments de peu d’étages (les temps de manutention se démultiplient avec le nombre de niveaux).

Par conséquent, il est plus aisé et moins coûteux d’agir sur les consommations d’huile, les quantités s’écoulant en bas des banches deviennent alors négligeables, ou de choisir l’application d’huiles moins nocives, à la fois pour les compagnons et l’environnement.

PEAU COFFRANTE SANS HUILE

Un produit expérimental, une surface coffrante à base de résine ne nécessitant pas l’emploi d’huile de décoffrage, a été utilisé pour la réalisation des murs en béton banché, des gaines techniques et des planchers de couloirs. Il est composé de plaques rigides, de faible épaisseur, de surface 1,25 m x 2,60 m. Pour l’expérimentation, celles-ci ont été fixées sur la peau coffrante métallique de la banche, à l’aide de boulons et d’écrous et assemblées entre elles au moyen de rainures et de languettes qui réduisent les désaffleurements entre plaques.

La mise en œuvre de ce produit, encore actuellement au stade de la recherche, a montré qu’il est a priori mieux adapté à la réalisation des ouvrages horizontaux. La qualité de parement obtenue est la même qu’avec des coffrages en plaques de contreplaqué. Aucune information économique n’est encore disponible.

Les recherches sur les peaux coffrantes doivent en particulier se poursuivre sur les points suivants : – le problème d’accrochage de la laitance du ciment à la paroi coffrante,

– le moyen de fixer les inserts sur la peau coffrante,

– la résistance à l’usure.

  

DÉROULEMENT

- Début des travaux : mars 1995
- Réception des travaux : début 1996
- Expérimentations : mai à août 1995

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
-
  Maître d’ouvrage : Immobilière Nord-Artois (Groupe 3F)
M. RODIER - Tél. : 03 20 47 45 96
- Entreprise générale : Génie Civil de Lens (filiale de CBC)
M. WESSE - Tél. : 03 21 78 21 41
- Suivi technique : Caroni Construction (filiale de CBC)
MM. LOUISET et COUSIN - Tél. : 03 20 99 78 78
- Suivi scientifique-géologiste :
BET ERE (Etudes Recherche Environnement)
Mons en Barœul

Autres partenaires
- Maître d’œuvre : GP Architectes - Cambrai

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du Nord

Suivi local : CETE du Nord-Picardie
M. DEMONT : Tél. : 03 20 49 60 00

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

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pucever.GIF (255 octets) AVENUE DE BASSENS A CHAMBÉRY – SAVOIE Retour au sommaire chantiers verts

Maîtrise et valorisation des DÉCHETS DE CHANTIER

Les objectifs de ce "chantier vert" étaient de maîtriser la production de déchets à la source et de trier les déchets sur le chantier en vue de les valoriser, après avoir analysé les filières locales existantes.

D’autres actions ponctuelles, comme la déconstruction du bâtiment préexistant, l’utilisation d’une colle sans solvant, la réduction des nuisances visuelles et la protection du chantier ont été par ailleurs menées.

• Immeuble neuf en zone périurbaine.

• 40 logements R+5 et R+6.

• Garages et caves en sous-sol.

• Façades : blocs coffrants en PSE (polystyrène expansé).

• SHOB 4 770 m2.

• SHON 3 076 m2.

• SHA 2 557 m2.

 

La réduction de la production de déchets, par rapport à des chantiers de référence conduits en entreprise générale, étudiés par l’équipe, a été d’environ 20 %, ce qui correspond à un ratio de production de déchets sur l’opération de 0,112 m3/m2 hab (habitable) au lieu de 0,141 m3/m2 hab.

Pour arriver à ce résultat, les actions suivantes ont été mises en œuvre.

 

Systèmes coffrants

Les façades ont été coffrées avec des blocs en PSE emboîtés à sec, sur la hauteur d’un étage, dans lesquels un voile porteur en béton armé a été coulé. Ce procédé assure une isolation sur les faces intérieure et extérieure et supprime les ponts thermiques. Il permet un calepinage sur plans et une optimisation du nombre de modules mis en place, d’où une réduction notable des déchets produits en phase gros œuvre. Cette réduction a été estimée, sur ce chantier, à 23 % (0,027 m3/m2 hab, contre 0,035 sur un chantier traditionnel de référence ne mettant pas en œuvre ce système coffrant). Les seuls déchets générés résultent de casse et des rabotages, par le façadier, des excroissances formées par le gonflement du PSE suite au coulage du béton. Les grains de PSE mélangés en pied de façade avec les chutes importantes du PUR (polyuréthanne), bouchant les trous des blocs coffrants, donnent un aspect assez sale au chantier. Les chutes de pose ont représenté 2,79 % du volume approvisionné, soit 5,86 dm3/m2 hab.

La facilité de manipulation (une palette de 1 m3 de blocs pèse 14 kg et un module de base 640 g) et de pose des blocs réduit également les erreurs, donc les déchets produits. Cette technique est moins pénible que celle des banches traditionnelles et, le personnel d’encadrement ayant sensibilisé les compagnons sur son intérêt, elle a été vite assimilée et globalement appréciée, sauf lors de l’exécution des finitions de façades (rabotages).

L’emploi d’huile de décoffrage est limité aux ouvrages particuliers irréalisables avec les blocs. Le bruit des travaux est sensiblement réduit du fait de l’absence de contact de vibreurs avec des banches métalliques par rapport à une solution traditionnelle. De plus, les quatre façades réalisées avec ce coffrage isolant forment une enceinte qui limite la propagation du bruit vers le voisinage, lors du coulage des murs banchés à l’intérieur. Les coups de marteau pour la mise en place des banches disparaissent aussi.

A qualité thermique équivalente, ce choix est un peu moins cher que le béton armé pour un bâtiment à isolation extérieure (d’environ 3 %) et un peu plus cher pour une isolation intérieure (d’environ 5 %). Cette solution technique est reproductible, avec des limites comme la réalisation de décrochés de façade, la hauteur des ouvrages... et moyennant une réflexion préalable entre le concepteur et l’entreprise pour le calepinage.

 

Cloisons et doublages

Le calepinage, les modes opératoires de pose des niveaux les plus hauts vers les plus bas, pour réutiliser les chutes au lieu de les jeter au sol, et la motivation des équipes du lot cloisons-doublages ont réduit notablement les déchets produits. Les compagnons dépendent de l’entreprise générale et sont bien sensibilisés. Ils ont pris l’initiative de limiter les chutes.

Il n’y a quasiment pas eu de chutes de grande taille, hormis les plaques d’emballage. La production moyenne de déchets à base de plâtre a été de 80 dm3/logt et a contribué largement au ratio de 0,085 m3/m2 hab de déchets obtenu en second œuvre au lieu de 0,103 en moyenne sur les chantiers de référence mettant en œuvre le même système constructif, soit un gain de 17,5 % de déchets.

Cette action, qui s’est avérée efficace, est entièrement reproductible, moyennant une phase de préparation poussée du chantier.

 

Réservations

Les équipes de gros œuvre et de plomberie-chauffage ont fait les réservations avec des boîtes en contreplaqué bakélisé utilisables au moins trois fois et qui évitent la présence de PSE, générateur de salissures sur le chantier et difficile à valoriser après extraction des réservations.

Le chef de chantier a dû prévoir des boîtes en nombre et dimensions exactes pour chaque dalle. La fabrication et la mise en œuvre des boîtes sont aisées pour les compagnons, de plus le retrait difficile du PSE par piquage et grattage est évité. Sur une autre réalisation expérimentale, à Voglans, les boîtes ont été améliorées : pyramidales, biseautées et emballées de plastique pour optimiser le délai de décoffrage et favoriser leur réutilisation.

Le coût de ces boîtes et celui des réservations en PSE sont comparables. Cette technique est reproductible, avec la mise en place d’un cache étanche pour la sécurité du personnel et la protection des réservations de la pluie après le retrait de la boîte. Il faut empêcher l’obstruction du fond des réservations par la laitance.

 

Approvisionnement

Pendant la période de transition entre la fin du gros œuvre et le début du second œuvre, la grue a été laissée en place pour approvisionner les grosses quantités de matériaux des corps d’état secondaires à chaque niveau. Les risques de casse et de gaspillage sont ainsi limités et les matériaux sensibles sont entreposés à l’abri des intempéries. Les compagnons bénéficient d’un travail moins pénible. Une attention particulière doit être portée à la sécurité car cette option nécessite de travailler sur des balcons difficiles à protéger. Une bonne gestion logistique est requise pour la mise à disposition de la grue.

La présence de la grue, à cette étape du chantier, a un réel intérêt économique car les pertes et les déchets sont réduits. L’écart entre le coût de location et d’utilisation de la grue et celui de l’approvisionnement humain est largement bénéficiaire.

Elle doit être prévue dès la préparation du chantier.

 

Les matériaux faciles à identifier, assez nombreux pour justifier un tri, pouvant être correctement stockés et disposant d’une filière locale viable de valorisation, ont été triés sur le chantier. Les déchets valorisables produits en petite quantité ont été collectés dans une même benne et triés par un prestataire de services (Trialp). 66 % du volume de déchets ont été valorisés au total.

 

Produits à base de plâtre

Quantités de déchets de cloisons et doublages triés en phase second œuvre

 

Volume trié en m3

Poids trié en kg

% du volume total de déchets

Phase second œuvre

14

3 570

7

Totalité du chantier

14

3 570

5

La société Placoplâtre, qui dispose à Chambéry d’une usine de recyclage pour ses chutes de fabrication de cloisons et plaques de plâtre, envisage à terme de recycler les déchets de chantier. Elle a accepté, à titre expérimental, de mettre en place une benne pour collecter les chutes de cloisons et plaques de plâtre (de marque Placoplâtre strictement) sur ce chantier.

Pour être recyclés, les déchets doivent être triés avec précaution. La benne doit être clairement identifiée, isolée des autres pour éviter les dépôts d’autres déchets et correctement abritée des intempéries par un capotage.

Pour l’expérimentation, seul a été facturé le transport de la benne, 32 F HT/m3. Le coût de stockage étant évité, le gain obtenu a été de 2 000 F HT pour 3 570 kg, soit 0,56 F HT/kg, représentant 0,5 % du montant du marché "plaques de plâtre" sur ce chantier. Ces coûts de reprise doivent être négociés sur chaque chantier.

Cette action est reproductible dans les régions où sont implantés soit des usines de recyclage des cloisons et plaques de plâtre, moyennant l’acceptation des déchets de chantier de même marque, soit un centre de regroupement avant envoi dans des installations de recyclage.

 

Emballages en PE (polyéthylène)

Quantités d’emballages PE triés en phase gros œuvre et second œuvre

 

Volume trié en m3

% du volume total de déchets

Origine des emballages

Phase gros œuvre

7,8

11

Blocs coffrants en PSE

Phase second œuvre

8

4

Produits des divers corps d’état

Totalité du chantier

15,8

6

 

Le PE emballant les blocs coffrants est souvent souillé par du ruban adhésif, les intempéries ou des projections de béton. Le PE non souillé, moins de 50 % du volume trié, a été collecté (par Valespace), granulé et réutilisé comme matière première. La location, le transport et la valorisation des "big bags" de 3 m3 ont été facturés 50 F HT/m3.

 

PSE (polystyrène expansé)

Les chutes de blocs coffrants et les emballages de portes propres, en PSE, ont été collectés puis enlevés (par Valespace), en "big bags" loués 80 F/mois, ainsi que les déchets souillés dans une benne "incinérables/valorisables" pour un coût forfaitaire de 50 à 77 F HT/m3.

Quantités de déchets de PSE triés en phase gros œuvre et second œuvre

 

Volume trié en m3

% du volume total de déchets

Origine des déchets

Phase gros œuvre

18

23,9

Chutes de blocs coffrants en PSE

Phase second œuvre

5

2,4

Protection des portes de placard

Totalité du chantier

23

8

 

Le PSE non souillé est traité par densification à froid. Puis, les blocs compactés sont envoyés chez des plasturgistes, où ils sont broyés et injectés directement dans les lots de PSE vierge pour réaliser des plaques d’isolation. Le PSE restant est incinéré.

 

DIS (déchets industriels spéciaux)

Quantités de DIS triés en phase gros œuvre et second œuvre

 

Volume trié en m3

% du volume total de déchets

Nature des déchets

Phase gros œuvre

0,20

0,27

Cartouches (silicone...), emballages d’aérosols,

Phase second œuvre

0,10

0,05

petits récipients de brasure du plombier...

Totalité du chantier

0,30

0,10

 

Les DIS ont été collectés dans un conteneur roulant de 120 l et repris à 18 F HT/kg par une déchetterie (exploitée par Trialp). Les aérosols sont percés, le gaz propulseur et le jus sont récupérés et traités séparément. Les DIS restants ont été traités dans un autre centre (Sarp Industries Rhône Alpes).

Les déchetteries en France n’acceptent pas souvent les déchets des entreprises, même artisanales ; aussi cette action n’est pas systématiquement reproductible.

 

Déchets potentiellement valorisables

Autres quantités de déchets collectés en phase gros œuvre et second œuvre

 

Phase gros œuvre

Phase gros œuvre

Phase second œuvre

Phase second œuvre

Totalité du chantier

Totalité du chantier

Coût forfaitaire

 

Volume m3

% du total

Volume-m3

% du total

Volume-m3

% du total

en F HT/m3

Incinérable-Valorisable

7

9,3

81

38,4

88

30,7

GO : 50, SO : 77

Métaux

9,5

12,6

/

/

9,5

3,3

0

Bois

7

9,3

17,4

8,2

24,4

8,5

45

Palettes

/

/

16,7

7,9

16,7

5,8

0

Décharge de classe II

25,8

34,3

69

32,7

94,8

33,1

110

Un récupérateur (Fonlupt) a repris les ferrailles et s’est chargé de leur valorisation. Les gravats minéraux, exempts de DIB, ont été utilisés en remblai sur le site, solution conditionnée par la "propreté" de ces matériaux. Les palettes perdues en bois sont stockées en casier. 100 % du bois repris (par Valespace) ont été réemployés ou recyclés en panneaux de particules. Les déchets "incinérables/ valorisables" étaient principalement des papiers et cartons (22 % du volume en second œuvre), triés, déchiquetés et mis en balles (par Somapa), puis envoyés en papeterie. 90 à 95 % des papiers et cartons ont ainsi été valorisés. Les bois, papiers, cartons... souillés ont été incinérés dans une chaufferie industrielle (sans récupération d’énergie).

 

DÉROULEMENT

- Début des travaux : juillet 1994
- Réception des travaux : juin 1995

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : SAIEM
M. GAUTIER - Tél. : 04 79 72 36 60
- Entreprise générale : GFC
M. MOINE - Tél. : 04 76 40 00 06
- Maître d’œuvre : COOPERIM
- Suivi interne : ESIGEC
- Partenaire scientifique : SOCOTEC Environnement

Autres partenaires
- Ville de Chambéry
- TRIALP

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE de Savoie

Suivi local : BETREC
M. MARTIN - Tél. : 04 76 42 17 27

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) EMILE-DECORPS A VILLEURBANNE – RHÔNE Retour au sommaire chantiers verts

Réduction des nuisances ACOUSTIQUES
et gestion des DÉCHETS

Ce "chantier vert" est situé le long d’un axe à fort développement de circulation, principale nuisance du quartier où peu de chantiers ont été conduits jusqu’à celui-ci.

Son objectif a été de réduire l’ensemble des nuisances générées par un chantier en site urbain (poussières, circulations...) et plus particulièrement de limiter les nuisances sonores et de gérer les déchets.

Il a également cherché à améliorer les conditions de travail du personnel, en termes de moyens logistiques et de sécurité.

• Immeuble situé à l’est de Villeurbanne.

• 113 logements neufs R+8.

• Garages en sous-sol.

• SHOB 13 500 m2.

• SHON 9 480 m2.

• SHA 7 788 m2.

 

• Mesures acoustiques

L’objectif fixé pour le seuil de Leq1 en limite d’emprise, suite à des relevés sur des chantiers courants, a été de 75 dB(A). Aux abords de cette réalisation expérimentale, le Leq initial sur une journée a été de 52 à 58 dB(A). Des Leq de 66 à 77 dB(A) en terrassements et de 60 à 67 dB(A) en gros œuvre y ont été mesurés. Le terrassement a été de loin le plus bruyant, malgré un choix vigilant des matériels.

Un principe de mesures à partir d’une grue, à 25 mètres de hauteur, a été établi. Elle permet de comparer les chantiers comme des sources sonores uniques, constantes dans leur niveau acoustique moyen et dans leur "centre de gravité d’émission". Des résultats relativement homogènes de l’ordre de 68 dB(A) ont été obtenus sur cette opération.

Des mesures, en limite de propriété et au pied des grues, ont montré une dispersion sensible due à l’influence directe des activités du chantier. En gros œuvre, des pics sonores ont été notés pendant la livraison du ciment et le fonctionnement d’une scie circulaire dans les environs du sonomètre. Il s’avère que la perception d’une même émission est sensiblement différente selon le positionnement des riverains (réverbération du site, bruit de fond urbain).

1 Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité d’énergie que le signal fluctuant réellement mesuré.

 

• Choix des matériels

Centrale à béton (Prix au Concours Décibel d’Or)

L’option étant prise de fabriquer le béton sur le chantier, la centrale a été installée loin du voisinage et son isolation a été améliorée par :

– le capotage du groupe hydraulique avec des plaques de néoprène,

– le capitonnage des godets raclants et goulottes inférieures et supérieures avec du néoprène,

– l’emploi d’une masse en caoutchouc pour décoller le béton de la cuve ou trémie, si besoin.

L’isolation de la centrale a engendré une réduction des émissions de 10 dB(A). Les masses en caoutchouc évitent, à l’opérateur et au voisinage, d’entendre un bruit métallique "sec". La réduction de l’usure, a priori rapide, du néoprène isolant les godets raclants et les goulottes et un système d’aération permettant de laisser le capotage en permanence sur le moteur de la centrale, sans surchauffe, devront être étudiés. Les livraisons sont deux fois moins fréquentes qu’avec du béton prêt à l’emploi et le bruit du chantier n’est pas "exporté" en ville : les granulats ont été livrés en semi-remorques et le ciment en camions-silo avec un système de rétention des poussières et un compresseur isolé acoustiquement (83 dB(A) à 1 m au lieu de plus de 100 dB(A) sur certains camions). Les fonds de toupie ont été supprimés, les quantités de béton étant produites de façon ajustée.

Cette isolation a coûté environ 50 000 F HT, dont 32 000 F HT de coûts directs et 18 000 F HT de coûts indirects (analyse, conception et suivi). Intégrer cette option dès la fabrication de la centrale devrait limiter son surcoût à 20 000 F HT environ, soit à 5 % de son prix de vente. Cette action est reproductible sur les chantiers où les mêmes choix technologiques sont faits, conditionnés par l’espace disponible.

Prédalles

Le choix étant d’employer des prédalles et de les fabriquer sur le chantier, brider la table de fabrication sur ses supports a réduit les bruits émis. Par ailleurs, la durée de vibration a été optimisée à 15 à 20 secondes.

Cette technique est moins bruyante qu’un coffrage traditionnel, avec la résonance du contreplaqué. La vibration ne durait qu’environ 1 min/j et générait 100 à 105 dB(A), seule source de bruit. Avec une centrale à béton sur le site, pré-fabriquer sur le chantier a limité les livraisons à celles des granulats et du ciment, effectuées par grandes quantités.

Elle est reproductible sur les chantiers aux mêmes choix technologiques, conditionnés par l’espace disponible sur le chantier. Elle comprend un surcoût en hiver à cause du chauffage. Comparer les coûts de fabrication des prédalles sur le chantier et du coffrage traditionnel est par contre difficile car cela dépend de nombreux facteurs.

Banches (Prix au Concours Décibel d’Or)

Pour serrer les banches, remplacer les écrous à ailettes traditionnels par des écrous vissés avec des clés a supprimé les bruits d’impact des coups de marteau.

L’assimilation du procédé par les compagnons a été rapide et facilitée par du matériel neuf ou en très bon état et l’emploi de clés dynamométriques ; celles-ci limitent la déformation des banches. Ce système est aussi performant que les écrous serrés au marteau et nettement moins bruyant. Le temps de serrage est un peu plus long mais sans impact sur le cycle journalier de coulage.

L’investissement initial est important, mais les écrous à vis, ne subissant pas les chocs du marteau, ont une plus longue durée de vie. Ils sont cependant plus petits et faciles à perdre. Ce procédé est totalement reproductible.

Vibreurs

Quatre vibreurs électriques ont été utilisés pour éviter le compresseur. La réduction sonore au poste de travail était de 5 à 6 dB(A) par unité, un vibreur pneumatique émettant 90 dB(A).

Ni les vitesses d’usure des systèmes électrique et pneumatique, ni leurs consommations d’énergie ne sont connues. Les vibreurs à convertisseur intégré sont plus fragiles et d’entretien plus coûteux. Bien que très maniables, la préférence du personnel pour les vibreurs électriques n’est pas nette : problèmes de poids et d’utilisation par temps de pluie (nécessité de prises électriques étanches à l’eau...).

Le coût d’un vibreur électrique à convertisseur intégré est de 12 000 F HT et celui d’un vibreur pneumatique de 3 500 F HT. Toutefois avec une économie de 23 100 F HT sur la location de compresseurs pendant 7 mois, le bilan pour 113 logements est un gain de 6 100 F HT. Cette option est à retenir, en prenant des précautions contre les risques de vol.

 

• Modes de travail aménagés

Doublage des engins et matériels

Ajouter deux sources sonores de même niveau réduit d’autant les durées d’émission et n’accroît le niveau que de 3 dB(A). Les recettes d’étages, bancs de pré-dalles, grues... ont été doublés. La durée du gros œuvre a été réduite de 12 semaines, sur 13 mois de chantier. Ce principe, à prévoir dès la préparation du chantier, est reproductible sur les sites assez spacieux.

Comportement du personnel d’exécution

Une utilisation inadaptée d’un matériel peut augmenter le niveau de bruit généré. Exemple : un conducteur de toupie faisant tourner son moteur à pleine puissance, trois fois plus longtemps, pour un même volume livré. Une sensibilisation du personnel d’exécution doit être effectuée par un encadrement lui-même averti, action aisée sans surcoût mesurable.

 

Le volume de déchets a été limité à 4,3 m3/logt (0,063 m3/m2 habitable), dont 29 % en volume et 65 % en poids générés en gros œuvre, au lieu de 7,5 m3/logt sur les chantiers traditionnels, c’est-à-dire sans recherche particulière de réduction de la production de déchets.

 

• Réservations

Des cylindres métalliques, spiralés prédécoupés, ont été intégrés comme réservation dès la

préfabrication de la dalle. Avec un diamètre de réservation voisin de celui de rebouchage, le blocage a été réalisé avec un joint mousse.

Ce mode de réservation, efficace et approuvé par les contrôleurs techniques, exige de l’attention mais le rebouchage est ensuite plus aisé. Un marquage de couleur limite les erreurs. Le coffrage est perdu et ne génère pas de déchets. Le clouage et déclouage des réservations en bois et le repiquage au marteau piqueur sont supprimés ainsi que le bruit et les déchets associés. La sécurité et la mise hors d’eau des étages inférieurs sont assurées par les couvercles étanches posés sur les cylindres. Le surcoût des 1 700 cylindres pour 485 passages de gaines a été de 15 995 F HT, mais les temps de mise en œuvre ont été très réduits.

Il est reproductible, avec une grande cohérence des plans, une préparation et une coordination importantes en amont, facilitées par une démarche qualité. Il est surtout intéressant pour des opérations importantes, afin d’optimiser les temps de préparation et d’organisation.

 

• Maintien des aciers en attente

(Prix d’innovation GTM)

Les aciers en attente ont été protégés de la pénétration de laitance de béton, par une boîte métallique perdue dans l’ouvrage et une bande plastique aimantée utilisable environ 100 fois, au lieu de la boîte en plastique usuelle, arrachée lors du décoffrage pour dégager les attentes, souillée et stockée en classe II. Aucun déchet n’est produit et le système est efficace.

Le surcoût à l’achat, de l’ordre de 230 F HT/ml, au lieu d’environ 25 F HT/ml, devrait être compensé par un gain sur la gestion des déchets et la réutilisation de la bande en plastique, surtout si sa durabilité s’accroît.

 

Pendant le gros œuvre, les déchets "inertes", le bois, l’acier et les plastiques propres ont été triés, auxquels se sont ajoutés en second œuvre les cartons et les déchets de plaques et doublages à base de plâtre. Les DIS ont été récupérés par les sous-traitants.

Répartition des quantités de déchets produites sur la totalité du chantier

 

"Inertes"

Bois

Déchets à base de plâtre

Déchets souillés et indissociables

Petits résidus

Autres

% en volume

16

16

20

22

/

26

% en poids

54

8

9

12

10

7

Le bois et l’acier sont faciles à identifier et trier. Le tri du bois, peu coûteux en main-d’œuvre, permet une valorisation maximale, surtout avec des coffrages traditionnels générant beaucoup de déchets de bois. La mise en remblai des "inertes" sur place, conditionnée par leur "propreté", a un coût de stockage en benne et d’élimination nul et limite le transport de déblais et de remblais. Aucune filière reproductible n’a été trouvée pour les plastiques propres, produits en trop faible quantité. Les cartons et plastiques souillés sont stockés en classe II, l’usine d’incinération étant à plus de 100 km. Le PSE (polystyrène expansé) et les plaques de plâtre des doublages ont été séparés avec le système de fil chaud (conçu par Placoplâtre), transportable d’un logement à l’autre, pour être valorisés.

Pour favoriser le succès de la collecte, encadrement (1/4 à 1/2 heure par jour), sensibilisation, information, pictogrammes sur les bennes et création d’une "zone déchets", se sont imposés. En second œuvre, les multiples matériaux constituant les déchets compliquent le tri et la participation des entreprises a été moindre, malgré un engagement dans les contrats de sous-traitance.

88 % en poids et 90 % en volume de déchets ont été triés. Le coût de gestion est de 1 316 F HT/t, soit 220 F/m3, contre 75 F HT/m3 pour la collecte usuelle par des prestataires de service. Il comprend le tri des plastiques, plaques de plâtre et PSE, la collecte, le transport (44 % du coût, dont 44 % sont imputables aux emballages souillés) et l’élimination des déchets.

Ne trier que les déchets valorisables de façon viable (quantité, existence de filière) limiterait notablement ce surcoût. Vis-à-vis de ce chantier, le tri suivant s’avère reproductible :

– en gros œuvre : "inertes", bois, acier, emballages (valorisation obligatoire selon le Décret du 13/07/1994), déchets restants,

– en second œuvre : emballages, cloisons de plâtre, PSE, déchets restants. Les DIS sont récupérés par leur producteur. Ce type de collecte fait appel à un nombre limité de bennes permanentes sur le chantier, mais nécessite tout de même un minimum d’espace.

 

DÉROULEMENT

- Début des travaux : juin 1994
- Réception des travaux : juillet 1995

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : LOGIREL
Mme BOUTEILLE - Tél. : 04 72 80 55 55
- Entreprise générale : PITANCE
M. BLETON - Tél. : 04 78 53 02 14
- Maître d’œuvre : ARCHITECTURES S.A.

Autres partenaires
- Équipement & Environnement
- CRAM
- INGUL
- MOS
- Fédération de la Plasturgie
- DSD
- COFFRATEL
- PLACOPLATRE

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DRE du Rhône-Alpes
- DDE du Rhône
- Caisse Interprofessionnelle du Logement
- Lyonnaise des Eaux

Suivi local : CETE de Lyon
M. BEHEREGARAY - Tél. : 04 74 27 51 51

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets)RÉSIDENCE LAMARTINE A LILLE – NORD Retour au sommaire chantiers verts

MAÎTRISE et PRE-TRI des DÉCHETS de chantier

Ce "chantier vert" a visé la gestion des déchets, avec une réduction de leur production à la source, l’organisation du tri et la modification des comportements des opérateurs, thèmes abordés sous des angles technique, économique et humain.

Les rues d’accès à l’opération étaient étroites mais peu encombrées.

Les matériaux de construction ont été choisis en fonction des traditions lilloises et de l’aspect des immeubles environnants : enduit, brique, tuile.

La structure est en béton armé.

• Immeuble dans un quartier destiné à être redynamisé.

• 40 logements, R+3 avec combles.

• 36 parkings en sous-sol.

• Terrain de plus de 4 000 m2.

• SHOB 4 387 m2.

• SHON 3 246 m2.

• SHA 2 702 m2.

 

Une réflexion a d’abord été menée sur l’ensemble des matériaux utilisés sur le chantier. Elle a concerné leur quantité et les déchets qu’ils génèrent. Elle a fait le point des connaissances préalables de l’entreprise en la matière et l’expérimentation a permis de valider ces estimations et d’en vérifier l’enjeu économique.

Une fiche descriptive par déchet a été établie, afin de préciser chaque fois :

– les quantités,

– les filières possibles de valorisation,

– les éventuels traitements préalables,

– les possibilités de stockage,

– les avantages de la gestion de ce déchet, en distinguant les coûts de transport et en tenant compte des spécificités locales de traitement.

L’implication des responsables du chantier a été nécessaire. L’entreprise générale, qui réalise le gros œuvre, a ainsi responsabilisé le directeur des études, le directeur des travaux et le conducteur de travaux. Le premier est intervenu en amont, les deux autres ont effectué un suivi réel, le conducteur étant tous les jours sur le chantier en gros œuvre et s’y rendant plusieurs fois par semaine en second œuvre. Les entreprises sous-traitantes ont été engagées par contrat à l’obligation de pré-tri des déchets sur ce chantier. Des réunions d’information ont été organisées lors du démarrage des interventions.

Les intervenants du gros œuvre n’ont pas eu de réaction hostile lors de la réunion de présentation de cette démarche, considérée comme une nouvelle façon de travailler. Les entreprises du second œuvre ont montré davantage d’enthousiasme une fois informées. Il a toutefois été constaté ponctuellement des mélanges de matériaux d’une benne à l’autre en second œuvre, dus à de la négligence, le conducteur de travaux n’étant plus présent en permanence sur le chantier. Cette négligence s’explique également par l’organisation de certains intervenants du second œuvre, comme les tâcherons du lot cloisons-doublages.

L’équipe de l’entreprise générale qui a travaillé sur ce chantier a acquis une expérience et elle est désormais sensibilisée à la problématique des déchets et au tri sur chantier. Cette formation sera capitalisée, transmise et améliorée, puisque l’entreprise compte intégrer ces nouvelles façons de travailler dans son cahier des charges "Qualité". Elles font désormais partie de son savoir-faire en phase gros œuvre.

 

• Organisation et logistique

Quatre bennes ont été installées sur le chantier, jusqu’à la fin des travaux de couverture pour les déchets "inertes" et en permanence pour les bois traités et non traités, les aciers et les DIB non valorisés. Chaque emplacement de benne a été matérialisé par une séparation en treillis soudé de 1 mètre de hauteur et le type de déchet collecté était représenté sur un portique encadrant la benne. Cette signalisation a été bien comprise par les opérateurs. Les bennes ont été louées et évacuées par un prestataire de services (Derichebourg). Les cartons ont été pliés et stockés à l’abri des intempéries dans un local au rez-de-chaussée du bâtiment et évacués en fin de chantier dans la dernière benne de bois. L’entreprise d’électricité intervenant pendant la phase gros œuvre a séparé les chutes de fourreaux, emportées avec les DIB, des chutes de filerie qu’elle a récupérées. Les DIS, essentiellement des bidons de peintures et de colle pour les revêtements de sols, ont été évacués par leurs producteurs.

Les DIB non valorisés ont représenté 2/3 du volume de déchets générés. L’entreprise, qui a effectué le cloisonnage, a été une utilisatrice majeure de la benne de DIB puisque sur 19 évacuées, dont 17 en second œuvre, elle en a mobilisé environ 8. Ceci met en évidence l’intérêt qu’il y aurait à calculer la participation des corps d’état à la gestion des déchets en fonction du coût réel affectable à chacun, en cas de compte interentreprises.

Pendant le gros œuvre, une benne disposée sur la dalle a servi de contenant intermédiaire pour l’acheminement des déchets vers les bennes. Elle était vidée par le grutier dans la benne idoine ou réceptionnée dans la zone réservée aux déchets par un manœuvre, qui affinait le tri du contenu de la benne et contrôlait de temps en temps le contenu des bennes. Le temps qu’il a passé au tri n’a pas été comptabilisé, mais il devrait être réduit puisque le tri était fait en grande partie sur la dalle.

Caractéristiques des bennes

Bennes

Tonnage

Transport en F HT/benne

Élimination en F HT/t

Coût total en F HT

Type élimination

 

"Inertes"

GO* 6x7 m3 SO**3x7 m3

50,8

600

50

7940

Stockage classe III

Bois

GO 1x15 m3 SO 2,7x15 m3

8

750

120

3735

Broyage pour panneaux de particules

Carton

SO 0,3x15 m3

0,5

750

0

225

Papeteries

Aciers

GO 1x7 m3 SO 2x7 m3

3,25

750

– 185***

1650

Recyclage

DIB

GO 2x15 m3 SO 17x15 m3

41,34

750

272

25500

Stockage classe II taxe Ademe comprise

Total GO

94 m3

         

Total SO

335 m3

         

* GO : gros œuvre, ** SO : second œuvre, *** les aciers ont été vendus.

 

• Motiver les sous-traitants

Pendant le second œuvre, le tri en lui même a été accepté car simple, mais l’obligation de nettoyer et d’évacuer chaque jour manuellement (la grue étant démontée) les déchets dans les bennes, surtout depuis les étages, a été considérée comme une perte de temps. La pénibilité de cette tâche, accrue par l’éloignement des bennes en raison des particularités constructives du bâtiment, a été relevée par les compagnons du second œuvre. Leurs habitudes étaient d’emporter leurs propres déchets en fin de tâche. Pour le couvreur s’est posé en outre le problème du stockage des déchets sur le toit avant de les descendre, du fait de l’absence de chéneaux.

La gestion des déchets en second œuvre s’est ainsi avérée plus délicate et l’entreprise générale devra améliorer ses procédures sur ce point. Une consultation préalable des sous-traitants sur ce sujet aurait permis l’examen des solutions qu’ils auraient pu proposer eux-mêmes. Ces difficultés mettent en évidence la nécessité d’une connaissance très précise du mode de fonctionnement et des moyens des corps d’état secondaires pour organiser un tri correct des déchets. Pour ce faire, ce tri ne doit pas être imposé par l’entreprise générale (qui ne réalise souvent que le gros œuvre) mais faire l’objet d’une concertation avec les entreprises de second œuvre dès la préparation de chantier. Des sanctions en cas de non suivi des directives par les entreprises sous-traitantes sont à envisager.

Il ressort de cette expérimentation que le tri des déchets est plus une question de coût de traitement après évacuation qu’une question de temps de tri sur chantier. Il n’a pas été considéré que le fait de jeter un déchet dans une benne ou une autre était une perte de temps.

 

• Bilan

Bien qu’ils soient destinés à des filières de valorisation, le coût de transport et d’élimination par benne de 15 m3 du bois et des cartons a été de 1 000 F HT, alors que l’entreprise générale paye habituellement 650 F HT l’enlèvement des ben-nes de 6 m3 non triées allant en classe II. L’économie est de 42 F HT/m3. Les aciers ont été vendus 185 F HT/t mais les coûts de location et d’enlèvement des bennes ont été facturés. Le coût de stockage en classe III des inertes triés est de 50 F HT/t au lieu de 272 F HT/t pour le stockage de classe II s’ils étaient mélangés aux DIB. L’économie sur l’élimination, pour 50,8 t, est d’environ 11 300 F HT. En ce qui concerne les DIB, le prix d’environ 1 350 F HT/benne de 15 m3 rend nécessaire une optimisation du remplissage des bennes. Cependant, les coûts de rotation des bennes ont été très élevés et l’entreprise générale, compte tenu de l’expérience acquise, devrait maintenant être à même de mieux négocier les coûts de gestion des déchets sur ses prochains chantiers.

Le coût total de gestion des déchets (hors temps de tri) a été de 39 050 F HT. En l’absence de tri, la gestion des déchets aurait coûté 46 475 F HT, soit 650 F HT/benne de 6 m3 stockée en classe II. L’économie générée par le tri est d’environ 16 %. Aussi, le bilan économique est dans le cas présent positif, malgré des améliorations à apporter.

Cette action est reproductible si un espace suffisant est disponible sur le chantier pour accueillir plusieurs bennes et dans la mesure où des filières de valorisation économiquement viables existent. La situation sur ce chantier était du point de vue de l’espace particulièrement favorable mais les filières sont encore peu nombreuses dans la région : ainsi, un dépôt pour le plâtre, situé dans l’Oise, était beaucoup trop éloigné pour pouvoir être utilisé et rien n’a été trouvé pour les plastiques.

 

• Mannequins de baies

Les mannequins de baies nécessaires aux réservations des ouvertures dans les voiles de façade étaient en métal au lieu d’être en bois ; ils ont été réemployés à chaque rotation des banches jusqu’au dernier niveau. Préfabriqués sur mesure, ils ont été découpés et déposés dans la benne à ferrailles en fin d’utilisation pour être valorisés.

Ils ont procuré une meilleure qualité de finition et des ébrasements nets. Il est difficile de comparer les temps de mise en œuvre des mannequins en acier, d’une part et en bois, d’autre part. Le prix d’un mannequin en acier, en revanche, est deux fois plus cher. Il en a été utilisé une quinzaine sur ce chantier et compte tenu de leur durabilité, on estime qu’il aurait fallu environ trois fois plus de mannequins en bois. En effet, leur réutilisation se limite à une dizaine de fois au maximum car ils absorbent moins bien les chocs dus aux contacts avec les banches, les vibreurs et le béton.

Les dimensions des ouvertures variant d’un bâtiment à l’autre, ces mannequins ne peuvent le plus souvent être employés sur un autre chantier. Leur emploi est donc plus particulièrement intéressant dans le cas de grands chantiers, où ils pourront être utilisés de nombreuses fois. La rationalisation des ouvertures permettrait leur utilisation d’un chantier sur l’autre.

 

• Préfabrication des pointes de pignon

Pour la réalisation des murs mitoyens, les pointes de pignon ont été préfabriquées sur le chantier au fur et à mesure de l’avancement, au lieu d’être réalisées en maçonnerie de parpaings, technique génératrice de nombreuses coupes.

La quantité de déchets produits par l’élaboration de ces ouvrages a ainsi été très limitée.

La mise en œuvre de cette action implique que suffisamment d’espace soit disponible sur le chantier.

 

DÉROULEMENT

- Début des travaux : mai 1995
- Réception des travaux : mai 1996

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : OPAC DU NORD
M. STACKOWIAK - Tél. : 03 20 78 57 04
- Entreprise générale : SUPAE
M. LAVOGIEZ - Tél. : 03 20 43 94 70
- Maître d’œuvre : M. BOSSAN, Architecte

Autres partenairesµ
- CEBTP
- CSTB
- CRAM du Nord-Picardie
- Derichebourg-Nord Environnement Service

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du Nord

Suivi local : CETE du Nord-Picardie
M. DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) RUE FAIDHERBE A HELLEMMES – NORD Retour au sommaire chantiers verts

Réduire les NUISANCES avec les RIVERAINS

Les objectifs de ce "chantier vert" étaient la réduction des nuisances, notamment acoustiques, et une meilleure acceptation, par le voisinage, du chantier. A cet effet, une identification des nuisances et une réflexion destinée à les limiter ont été menées avec les riverains.

Il faut préciser que cette réalisation est située en ville, dans un quartier résidentiel constitué de maisons anciennes avec des jardinets et de petits immeubles.

Une école maternelle, dans laquelle les élèves font la sieste l’après-midi, jouxte l’un des côtés du chantier. Des centres de soins sont à proximité immédiate.

Les rues sont peu larges, la circulation et le stationnement posaient déjà quelques problèmes, aux heures de pointe et les jours de marché, avant l’occupation par le chantier d’un terrain auparavant utilisé comme parking.

• Immeuble neuf en proche banlieue de Lille.

• 37 logements R+3.

• SHOB = 3 238 m2.

• SHON = 4 013 m2.

• SHA = 2 595 m2.

 

Quelques mois avant le démarrage des travaux, une enquête a été menée auprès des riverains, afin de connaître leurs appréhensions vis-à-vis du futur chantier. Ce fut l’occasion de les informer sur cette opération et de cerner leur perception du quartier.

Cette enquête préalable a mis en évidence l’importance d’aborder le problème des nuisances de chantier vis-à-vis du voisinage dans sa globalité, sans se focaliser sur un aspect, par exemple le bruit. Il s’est avéré que celui-ci était considéré comme une fatalité et une gêne passagère, tandis que la sécurité était davantage un objet de préoccupation, de même que les perturbations que la grue risquait de provoquer dans la réception des programmes de télévision. Les riverains se souciaient également de l’écran visuel que constituerait le bâtiment et de l’apparition d’un nouveau voisinage.

Une boîte aux lettres a été installée, à l’entrée du chantier, pour recueillir leurs remarques et suggestions, tout au long de l’opération. Celles-ci devaient être ensuite discutées lors d’une séance du "groupe d’intervention", composé de riverains. La boîte aux lettres n’a jamais été utilisée mais, en revanche, l’OPAC, l’entreprise et la mairie ont reçu plusieurs courriers.

Pendant les travaux, la réunion de riverains, qui a pourtant eu lieu au moment le plus bruyant (phase terrassements-fondations), a montré que le mécontentement lié au bruit était très limité. L’utilisation occasionnelle d’un marteau-piqueur est notée et perçue comme gênante mais sa quasi-absence a aussi été remarquée. Quelques personnes ont été gênées, lors de la dernière phase du chantier, par des compagnons travaillant sur le bâtiment et regardant dans leurs jardins.

Plus que le bruit, les riverains appréhendaient les difficultés de circulation, de stationnement, ainsi que la présence d’un immeuble bouchant la vue, après le chantier.

La communication a permis aux habitants de se rencontrer, d’évoquer la vie du quartier et les problèmes qui y sont liés, de poser des questions à l’OPAC sur l’intégration des nouvelles familles... mais l’information sur ce sujet est restée insuffisante. Le soin apporté à l’information des riverains a amélioré leur perception du chantier et a aidé à une meilleure acceptation des changements du quartier. Des nuisances prévues et annoncées ont été mieux supportées.

Il est donc important d’appréhender l’ensemble des nuisances, sans travailler uniquement l’aspect acoustique, car elles forment un tout dans la réalité du chantier comme dans l’esprit des gens.

Le travail avec les habitants doit débuter bien avant le démarrage des travaux pour pouvoir mettre en œuvre certaines de leurs idées. Les personnes consultées se sentent ensuite partie prenante et contribuent aux bonnes relations entre le chantier et le quartier.

 

En sortie de chantier, un passage piétonnier et des panneaux ont été installés pour réduire la vitesse des véhicules. Un feu rouge a été mis en place mais, étant plus perturbateur que régulateur dans cette rue à sens unique, il a été enlevé au bout d’un mois.

Les livraisons sur le chantier ont été planifiées et effectuées en dehors des jours de marché. Les livreurs ont signé une "charte de bonne conduite".

Mais, globalement, la coordination avec la municipalité a été insuffisante. Des solutions simples auraient pu être mises en œuvre. Par exemple pour le stationnement, alors qu’il était difficile de se garer autour du chantier, un parking situé à proximité n’a pas été utilisé car insuffisamment aménagé, d’accès difficile et mal signalé.

Pour les habitants des parcelles privatives voisines du chantier, le risque d’intrusion, par le chantier, dans les jardins a constitué au départ une crainte importante, qui s’est avérée non fondée. La garde du chantier la nuit, pendant la dernière phase du chantier, pour éviter les vols de matériaux et matériels les a rassurés.

La perte d’intimité sur l’arrière des immeubles, en raison de la présence des ouvriers en hauteur, a en revanche été mal vécue par certains riverains.

Le gros œuvre étant achevé pour l’hiver et les abords du chantier nettoyés quotidiennement, les poussières et salissures ont été limitées. Les riverains considèrent d’ailleurs comme normale la génération d’"un peu de poussière" pendant un chantier.

 

La prise en compte de l’acoustique a exigé plus de rigueur et de temps dans la préparation de chantier. Les matériels et les techniques ont été évalués en fonction de leurs émissions sonores. La consultation des entreprises sous-traitantes s’est effectuée bien en amont et de manière approfondie. Les mesures décidées ont figuré dans le plan qualité de l’entreprise générale et dans les contrats de sous-traitance. La sensibilisation du personnel par l’entreprise générale, sur les enjeux de l’expérimentation, a dû être renouvelée. Le travail pédagogique a été plus difficile avec les sous-traitants.

Des mesures acoustiques ont été réalisées sur deux points fixes en limite du chantier
(dont un en limite de l’école). Leurs principaux enseignements sont repris dans ce tableau :

Phase de travaux

Leq* en dB(A)

Lieu de mesure

Niveaux de pointe en dB(A)

Situation initiale

53 et 55 (7h30 – 16h00)

2 points fixes

75 à 80

Terrassements- Fondations

67 et 71,5 (8h00 – 17h00)

2 points fixes

90

Pelle hydraulique

83 (sur 60 s) chargement 85 (sur 60 s) terrassement

A 3 m.

A 3 m.

/

/

Toupie (recul)

84 (sur 60 s), fluctuant de 20 à 30 dB(A)

A 4 m. de l’axe du déplacement

98

Infrastructures :recépage des pieux et fabrication des longrines

68 et 70 (8h00 – 18h00)

2 points fixes

90

Toupie (déchargement)

76 (sur 5 mn)

Point fixe en limite d’école. Toupie à 10 m.

/

Gros œuvre

68 et 72 (9h00 – 17h00)

2 points fixes

88 en limite d’école

Martelage benne à béton

90 (sur 60 s)

A 10 m.

100

Sciage de briques

90 (sur 60 s)

A 3 m.

95

Déchargement de palettes de parpaings

76 (sur 60 s)

A 15 m.

90

Installation d'échafaudage mural

69 (sur 40 s)

A 10 m.

80

Second œuvre

57 et 56 (8h00 – 16h30)

2 points fixes

/

* Leq : niveau continu équivalent, correspondant au niveau sonore stable qui, sur la même durée, comporterait la même quantité d’énergie que le signal fluctuant réellement mesuré.

 

• Organisation du chantier

Surélever le mur mitoyen entre l’école et le chantier n’était satisfaisant ni économiquement, ni acoustiquement. Pour les sources de bruit situées près du sol, des mesures simples et efficaces ont été prises. Les équipements logistiques, tels que les baraques de chantier ou même les stockages de matériaux sur palettes à certaines phases, ont été placés de telle façon qu’ils servent d’écran acoustique entre le chantier et le voisinage.

Il avait aussi été envisagé d’adapter les horaires du chantier pour respecter la sieste des enfants de l’école mitoyenne, ce qui n’a pas été nécessaire au vu des niveaux de bruit émis.

Pour réduire les coups de klaxon de recul et les manœuvres sur la voie publique, les entrées en marche arrière des camions sur le chantier ont au départ été limitées. En cours de chantier, la zone de stockage (notamment de treillis soudés) a été agrandie pour réduire les rotations de camions, limitant les demi-tours sur le site. Ce choix s’est avéré correspondre aux attentes des riverains.

Un talkie-walkie a été utilisé pour communiquer avec le grutier, limitant ainsi les cris.

 

• Matériels

Des marteaux-piqueurs pneumatiques, initialement bannis du chantier, n’ont été utilisés que ponctuellement ou remplacés par des marteaux-piqueurs électriques. Notamment, le recépage des têtes de pieux à la pince hydraulique a permis de ne pas utiliser de marteaux-piqueurs. Cette solution coûteuse devra plutôt être préconisée sur des chantiers où un plus grand nombre de pieux est à recéper, de façon à réaliser une économie d’échelle.

Les banches ont été équipées d’écrous serrés à la clé, aussi efficaces que ceux à ailettes serrés à coups de marteau. Veiller à la propreté des tiges filetées a pris un peu de temps mais n’a pas induit de surcoût, cette tâche étant comprise dans le cycle de bétonnage par ailleurs inchangé.

Le bilan de ces actions est globalement très positif si l’on se réfère aux enquêtes réalisées auprès des riverains en fin de chantier. Toutefois, il est très difficile d’évaluer dans quelle mesure l’information préalable a favorisé l’acceptation des nuisances causées par le chantier.

En revanche, les entreprises sous-traitantes sont réticentes, peu motivées par un plan qualité et une démarche a priori sans retombées pour elles. Les conséquences sur le bruit émis sont néanmoins limitées car elles travaillent dans le bâtiment couvert.

La maîtrise d’ouvrage, qui gère habituellement les relations avec les riverains, juge intéressante l’amélioration ou la systématisation de cette démarche qui limite les plaintes.

 

• Encore des idées

Globalement, le périmètre d’influence acoustique d’un bâtiment de peu d’étages est inférieur à 50 mètres. Le site était initialement peu bruyant en journée, exceptions faites de passages de véhicules (principalement des bus), de cris d’enfants...

Pendant la phase de terrassement-fondations qui a eu lieu l’été, lorsque les gens profitaient de leur jardin et ouvraient leurs fenêtres, la pelle hydraulique particulièrement bruyante a causé beaucoup de désagréments. En contrepartie, les enfants étaient en vacances et n’en ont donc pas souffert. Le klaxon de recul des camions entrant sur le chantier, même limité, a été mal ressenti.

En phase gros œuvre, le martelage de la benne à béton, les livraisons des palettes de parpaings avec un camion équipé d’un moteur thermique deux temps, le sciage des briques et l’installation de l’échafaudage mural ont été des opérations bruyantes. Dans l’ensemble, les sources de bruit sont nombreuses, de courte durée, mais d’intensité importante et sont situées près des limites de chantier. Installer le poste de sciage et marteler la benne à béton dans une zone telle que le bâtiment fasse écran aux émissions sonores aurait permis de limiter les niveaux de bruit. Reste le problème de la maîtrise des bruits des engins de livraison des différents fournisseurs.

En second œuvre, les émissions sonores sont faibles. Dès que le bâtiment est clos, après la pose des menuiseries extérieures, quasiment aucun bruit provenant des travaux intérieurs n’est perçu.

Il n’existe donc pas de recette unique pour traiter la gêne acoustique. Chaque point particulier a priori bruyant doit être étudié mais il sera toujours spécifique à un chantier donné.

Les niveaux de bruit dépendent de l’environnement du chantier, de son avancement, de la différence notable entre la puissance acoustique théorique des engins et matériels et sa valeur réelle (selon l’entretien, le mode d’utilisation, l’âge...). On peut tout au plus se fixer un niveau donné en limite de chantier.

 

DÉROULEMENT

- Début des travaux :juin 1995
- Réception des travaux : avril 1996
- Durée de l’expérimentation : septembre 1994 à juin 1996

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : OPAC du NordM. DESPLANCKE - Tél. : 03 20 78 57 20
- Entreprise générale :
NORPAC (Villeneuve d’Ascq)
MM. DUBOUT et SEPTIER - Tél. : 03 20 64 40 00
- Mesures acoustiques :
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées
- Information et enquêtes sociologiques : CSTB

Autres partenaires
- Maître d’œuvre : Architecte E. Boyeldieu

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du Nord

Suivi local : CETE du Nord-Picardie
M.DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

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pucever.GIF (255 octets) A VOGLANS – SAVOIE Retour au sommaire chantiers verts

PRE-TRI des DÉCHETS de chantier

Ce "chantier vert" a approfondi le thème de la gestion des déchets de chantier. Il a veillé à l’organisation du tri des déchets sur le chantier en vue d’une valorisation optimale. Au préalable, une action de démontage et de pré-tri des déchets en phase démolition a également été expérimentée. En effet, d'anciens ateliers ont été démolis avant la construction de ces bâtiments aux importantes toitures en ardoises, selon l’architecture traditionnelle savoyarde.

Le chantier a été conduit en groupement d’entreprises, organisation régionale fréquente ; le mandataire, réalisant par ailleurs le gros œuvre et la peinture, a piloté les travaux.

• 3 groupes de bâtiments situés au centre de Voglans.

• 40 logements neufs R+3 avec sous-sols.

• SHOB 5 700 m2.

• SHON 3 332 m2.

• SHA 2 835 m2.

 

• Démontage de la toiture

Pour limiter le stockage de déchets en classe III et les coûts associés, les plaques en amiante-ciment couvrant les ateliers à démolir ont été démontées manuellement et récupérées par un particulier. Des protections pour les compagnons montant sur le toit sont nécessaires.

95 % des 1 000 m2 de plaques ont été ôtés et récupérés à coût nul, le particulier ayant pris à sa charge les frais du démontage. L’annonce de la disponibilité de matériaux, avant le démarrage d’un chantier, peut être faite dans certaines régions par le biais des bourses régionales de déchets industriels. Cette action est reproductible pour les éléments faciles à démonter quand on dispose d’un peu de temps avant la démolition, mais la réutilisation des produits contenant de l’amiante ne sera plus autorisée à compter du 1er janvier 19971.

1 Date à partir de laquelle prend effet l’interdiction gouvernementale de fabrication, d’importation et de cession des produits contenant de l’amiante.

 

• Tri après démolition

Après le démontage de la toiture, le bâtiment, constitué d’une charpente métallique et de murs en briques, a été démoli. Puis l’acier, le bois, les gravats et les déchets divers ont été séparés avec une pelle mécanique.

Gestion des déchets de démolition

 

Quantité en tonnes

Destination

Coûts (HT)

traitement

Aciers

16,8

Récupérateur

Vente des aciers : 350 F/t

Gain 5 880 F

Fabrication de fers à béton

Bois

Environ 1

Décharge

Aucun

Habituellement brûlés NON RÉGLEMENTAIRE

Gravats volumineux (béton armé)

270

Installation de concassage

Concassage 15 F/t. Transport 0,70 F/t/km Coût 4 050F

Concassage en granulats 0/120

Gravats propres de petites dimensions

Environ 800

Remblai privé

Régalage : 3 000 F Transport : 1 500 F

Aucun si propres

Le tri du bois, souvent séparé des gravats et celui, courant, des aciers ont été correctement effectués. En revanche, les DIB restant dans les gravats ont illustré les limites du tri à la pelle mécanique et la nécessité d’un tri complémentaire. Le recyclage n’a concerné que les matériaux trop volumineux pour la mise en remblai, moins chère, mais exclusivement envisageable pour les matériaux minéraux exempts de plâtre, amiante-ciment, DIB et DIS. Le brûlage du bois est interdit hors incinérateur autorisé. Aussi l’intérêt de le trier repose sur l’existence de filières de valorisation réglementaires. Les opérations de tri demandent du temps et rendent l’opération de démolition plus pénible et plus contraignante, en terme de sécurité, pour les compagnons.

Le coût global de traitement (hors temps de tri) des déchets de démolition a été très réduit. La reproductibilité de cette action dépend de la facilité de séparation des matériaux constitutifs du bâtiment et des délais accordés pour la démolition.

 

Une étude préalable sur la gestion des déchets de bâtiment dans le sillon alpin a démontré l’intérêt de trier les déchets à la source pour améliorer leur gestion. Des dispositions pratiques et des mesures incitatives doivent pour ce faire être mises en œuvre.

 

• Sensibilisation du personnel

Le mandataire du groupement, assisté de stagiaires (ESIGEC), a informé les responsables des entreprises sur l’objectif de cette réalisation expérimentale. Lors d’une réunion sur la qualité, les compagnons du gros œuvre ont été formés sur la gestion des déchets et ont reçu un document développant cet aspect. Les compagnons des corps d’état secondaires qui interviennent en phase gros œuvre varient ; ils ont donc bénéficié d’une sensibilisation individuelle. La formation doit être simple, pratique, montrer l’implication de chacun dans l’action, tenir compte des diverses nationalités dans les équipes (langue, mode de travail...). En second œuvre, les stagiaires ont formé oralement les compagnons déjà sensibilisés pendant le gros œuvre, au moins une fois par semaine, étant donné leur mobilité. Les autres corps d’état se sont formés à partir d’un fascicule, établi après consultation des chefs d’entreprises et du responsable du chantier. Des affiches ont été collées et des panneaux amovibles de différentes couleurs, illustrant le type de déchets acceptés, apposés sur les bennes pour faciliter le tri.

Les compagnons du gros œuvre ont eu des idées pertinentes. Des notions économiques sur le tri ont été données face à la crainte de perte de rentabilité. Le personnel d’encadrement a été le plus réticent à cause du respect des délais, des surcoûts potentiels... Le non-mélange des déchets triés a beaucoup reposé sur le chef de chantier, bien informé et motivé. La formation dure une heure, payée aux compagnons et au chef de chantier sans travail effectif, mais les mélanges excessifs et la facturation maximale des bennes du fait d’erreurs ont été évités.

En second œuvre, changer les habitudes est difficile. Le suivi des stagiaires a souvent été perçu comme une sanction ou une surveillance, ce qui montre la difficulté d’inciter à un tri correct et de le contrôler. En groupement d’entreprises, le chef de chantier du mandataire ne peut faire exécuter les dispositions aussi efficacement qu’en entreprise générale. Cependant, des prescriptions sur le tri avaient été notées en annexe à l’acte d’engagement des entreprises; annexe reprise dans la convention du compte interentreprises, signalant notamment l’imputation des éventuelles erreurs de tri au prorata des lots des entreprises.

 

• Pré-tri en gros œuvre

En gros œuvre, les matériaux minéraux ont été triés et utilisés en remblai autour du bâtiment, solution conditionnée par leur "propreté"2 . Le bois a été stocké sur un emplacement avant d’être incinéré en chaufferie. Les DIS ont été évacués par leur producteur, disposant d’une liste des déchets admis dans la déchetterie la plus proche. Les DIB ont été stockés en classe II. Les bennes ont été disposées à mi-chemin des extrémités du chantier et près des bâtiments, pour faciliter leur accès aux compagnons et aux camions qui les enlèvent (Ets Vignier).

Caractéristiques des bennes en gros œuvre

 

Rotations

Quantité en tonnes

Coût forfaitaire en F HT/benne

% du total en t**

Ferrailles

3 bennes de 7 m3

2,88

/*

31

Bois

1 benne de 30 m3

5,06

1 209,60

53

DIB

2 bennes de 7 m3

1,36

650

15

* Rotation des bennes gratuite, ferraille reprise au cours du jour.

** Moins de 1 % de DIS sont également générés.

Le gros œuvre produit, en grande quantité, des déchets aisés à identifier. Une benne à terre d’un m3, déplacée à la grue, a servi de contenant intermédiaire entre étages et bennes. Facilement accessible, elle a réduit le temps de transport des déchets. Les compagnons isolaient succinctement, lors du balayage, les ferrailles, le bois... et les déchets mélangés. Ils étaient évacués par la benne à terre jusqu’aux bennes où un compagnon affecté au nettoyage complétait le tri des déchets mélangés. Cet ouvrier-trieur a limité les coûts de main d’œuvre qualifiée, passant environ 1h30 par jour au tri. Gérer les déchets a coûté 2 509,60 F HT en gros œuvre (hors gravats), contre 5 200 F HT pour le stockage en classe II au tarif forfaitaire de 650 F HT la benne de 7 m3. Le gain représente environ 50 %, hors temps de tri.

Reproduire ce pré-tri nécessite de la place sur le chantier pour les bennes et dépend des filières locales de valorisation. Les compagnons doivent être sensibilisés par un le personnel d’encadrement motivé ; un ouvrier-trieur doit être présent pour affiner le tri.

 

• Pré-tri en second œuvre Cloisons et doublages

N°1 - Caractéristiques des bennes en second œuvre

 

Rotations (bennes de 10 m3)

Quantité en tonnes

Coût forfaitaire en F HT/benne

Coût total en F HT

% du total en t*

Doublages

6

2,82

350

2 100

7

Cloisons

Déchets "propres" : 4 Déchets "souillés" : 2

7,22 3,3

350 650**

2 700

25

* % des déchets générés en second œuvre.

** Tarif forfaitaire correspondant au stockage en classe II des DIB.

Une usine de plaques de plâtre recyclant les chutes de fabrication (Plâtres Lafarge à Ottmarsheim (68)) a accepté les déchets propres de ce chantier. Le PSE (polystyrène expansé) a été séparé de la plaque des doublages et recyclé dans une autre usine (à Loriol (07)). Une benne a collecté les plaques, carreaux et cloisons de plâtre, une autre les doublages. Les conditions économiques très favorables, notamment de transport, fixées dans le cadre de la réalisation expérimentale, ne sont probablement pas reproductibles et devront être négociées sur chaque chantier.

Des panneaux signalétiques et la détermination précise des déchets admis dans chaque benne ont limité les erreurs initiales de tri. Les déchets de doublage ont été correctement triés car leur pose génère peu de types de déchets, ils sont légers, faciles à transporter et le nettoyage est inévitable avant le traçage des cloisons. Le tri des déchets de cloisons a été plus délicat à cause d’équipes mal structurées d’artisans/tâcherons difficiles à contrôler, de la variété des déchets (boîtes de spits, sacs de ciment...) et de la difficulté de circuler dans le bâtiment pour les évacuer après la pose des cloisons.

Le tri des chutes de cloisons requiert un encadrement et une organisation appropriés aux comportements, habitudes et cycles d’exécution des plaquistes, pour être économiquement viable. Il serait intéressant de réfléchir, avec les industriels, à l’emploi de petits broyeurs dans les étages et à la mise en sacs manuportables des déchets. La grande quantité de déchets issue de ce lot nécessite de les réduire en priorité (calepinage...). Ce lot produit 1/3 du tonnage de déchets de second œuvre et ne contribue au compte interentreprises qu’à hauteur de 10 % (montant du marché). Ainsi, il serait plus juste et motivant, pour les entreprises, que le prorata soit établi selon le coût de traitement et la quantité de déchets générés.

Reproduire cette démarche implique la présence soit d’une usine acceptant de recycler de tels déchets, à proximité du chantier, soit d’un centre de regroupement de ces déchets avant envoi en usine de recyclage. Il est intéressant de poursuivre la coopération sur ce point avec les industriels du plâtre.

Tous déchets

Le tri des plastiques, envisagé au départ, n’a pas été retenu car trop complexe (diversité, degré de propreté exigé). Le tri des cartons a été assez aisé, hormis quelques confusions rectifiées après contrôle.

En second œuvre, beaucoup d’entreprises sont intervenues et le mandataire était moins présent. Chacune étant responsable du tri de ses déchets, il a été plus aléatoire ; notamment, le tri et la valorisation du bois n’ont pas pu être négociés avec le charpentier. Le mandataire, exécutant les travaux de peinture, a envoyé les pots vides à la déchetterie (Trialp), pour 6,20 F/kg. Le coût est négligeable par rapport au souci de collecte et transport. Il est difficile d’obtenir un chantier propre, sauf avec les lots d’équipements habitués à évacuer proprement leurs déchets.

Le tri a pris très peu de temps supplémentaire. Collecter, transporter et éliminer les déchets a coûté environ 23 020 F HT, contre 19 500 F HT pour le stockage en classe II au tarif forfaitaire de 650 F HT la benne de 7 m3. Les erreurs de tri des cloisons ont coûté 600 F HT.

Cette expérimentation montre la nécessité d’une recherche commune, de l’encadrement et des compagnons, sur la logistique à définir précisément et à adapter aux besoins des hommes pour chaque corps d’état, pour que le tri soit correct. Des blocages incontournables surgissent quand les entreprises refusent cette concertation. Par ailleurs, les flux de déchets à traiter doivent être hiérarchisés en termes de volume généré et de difficulté de tri. Le temps passé par les stagiaires et le personnel d’encadrement du mandataire doit être pris en considération pour envisager la reproductibilité d’une telle démarche, même si cela représente à terme un investissement rentable.

N° 2 - Caractéristiques des bennes en second œuvre

 

Rotations

Quantité en tonnes

Rotation en F HT/benne

Traitement en F HT/t

Coût total en F HT

% du total en tonnes*

Carton

2 x 7 m3

1,022

350

150 à 450 selon les cours

982,12

2

DIB

3 x 7 m3

13 x 7 m3

24,688

650 (forfaitaire)** 350

435

1 950

15 289,28

66

* % des déchets générés en second œuvre.

** Le mode de facturation des bennes pour les DIB a changé en cours de chantier : elles ont alors été facturées au coût réel.

 

DÉROULEMENT

- Démolition préalable : mai 1995
- Début des travaux de construction : juin 1995
- Réception des travaux : juin 1996

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : OPAC de la Savoie
M. PIN - Tél. : 04 79 96 60 60
- Mandataire du Groupement d’Entreprises :
SPIE-TONDELLA - M. MICHEL - Tél. : 04 79 62 11 73
- Maître d’œuvre : Cabinet GUILLERMONT
- Suiveur scientifique interne : ESIGEC
- Responsable de la proposition : SPIE CITRA
- Récupération des déchets : Ets VIGNIER & Fils

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE Savoie

Suivi local : BETREC
M. MARTIN - Tél. : 04 76 42 17 27

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) RÉSIDENCE CAMILLE CLAUDEL A BESANÇON – DOUBS Retour au sommaire chantiers verts

Un plan environnemental pour la GESTION DES NUISANCES

Ce "chantier vert", situé sur la ZAC de Planoise, au sud-ouest de Besançon, s’est donné pour objectif d’améliorer l’environnement du chantier, par une réduction des nuisances (acoustique, gênes pour la circulation et les riverains, poussières, pollutions des sols et des eaux) et par la gestion des déchets.

Une méthodologie générale, applicable aux chantiers verts, a été définie et s’est traduite par l’élaboration d’un Plan Environnement pendant la préparation de chantier et par celle d’un Cahier des Charges "chantier vert".

L’intégration de ce dernier dans le Cahier des Prescriptions Communes Générales d’opérations futures permettra de rendre contractuelles les actions expérimentées sur ce chantier, et d’en assurer une bonne reproduction.

Chantier vert en cours de réalisation (septembre 1996).

• 4 bâtiments en limite du parc urbain.

• 111 logements neufs et 87 places de parking.

• R+5 sur 2 niveaux de parking ou un niveau de cave, R+3 sur 2 niveaux de parking, et R+2.

• Parking : voiles extérieurs et intérieurs banchés.

• Elévation : refends et pignons porteurs en béton banché, façades en maçonnerie.

• Planchers : dalles pleines coulées en place.

• SHOB 16 070 m2.

• SHON 8 573 m2.

• SHA 6 881 m2.

 

Un plan environnement, élaboré pendant la phase de préparation de chantier conjointement par le bureau de contrôle (CEP) et l’entreprise générale (SNC Saintot), et en partenariat avec d’autres intervenants, a permis d’analyser, par thème de nuisances, les actions préventives et curatives pouvant être appliquées pendant les travaux. En parallèle, les nuisances et pollutions du chantier ont fait l’objet d’une évaluation, en spécifiant par phase de travail, les méthodes et les postes de travail critiques.

La méthodologie d’élaboration de ce plan s’est inspirée de celle utilisée pour le Plan Particulier de Sécurité et Santé et la méthodologie de traitement des dysfonctionnements s’est appuyée sur une démarche qualité. Les préoccupations environnement, qualité et sécurité, sont très imbriquées sur ce chantier, une amélioration initiée pour un des domaines bénéficiant aux autres.

Le plan a été structuré par chapitre : mesures communes (circulation, stationnement), terrassement, gros œuvre et second œuvre, ce dernier intégrant des fiches spécifiques pour chaque corps d’état, élaborées par l’entreprise générale et l’entreprise sous-traitante concernée, en partenariat. Le respect des dispositions mentionnées dans ces fiches était spécifié dans le contrat de sous-traitance.

Axé sur l’application de la réglementation actuelle, le plan environnement est évolutif : ajout de fiches par corps d’état et d’actions non détectées pendant la préparation, et modifications suite à des actions insatisfaisantes ou des changements de méthode. Il a été traité dans un souci permanent de prévention et d’évaluation de la reproductibilité.

Plusieurs étapes d’information et de validation du plan ont été nécessaires, en particulier par le biais de présentations aux personnes encadrant les compagnons, à tout nouvel arrivant, à tout le personnel. Le projet et la maquette ont été présentés par l’architecte avec un développement des aspects environnementaux.

Ce plan, dont l’application a été contrôlée par un "homme vert" de l’entreprise générale, s’est avéré être un outil de travail efficace. La connaissance générale du thème nuisances et déchets a demandé du temps, tandis que l’analyse du chantier a été assez rapide.

Une telle démarche est reproductible, le plan environnement se justifiant si chacune des actions a été bien préparée avant sa réalisation.

 

Un représentant du service Hygiène et Santé de la Ville a rencontré individuellement les habitants riverains au démarrage des travaux. Il leur a présenté le projet de construction et, à l’aide d’un questionnaire ouvert, a recueilli leur perception des diverses nuisances environnementales : la pollution de l’air, de l’eau, les nuisances acoustiques, les déchets, mais aussi les problèmes de sécurité.

L’objectif de cette enquête était de hiérarchiser ces diverses nuisances, tout d’abord dans un contexte général puis spécifiquement par rapport au chantier de construction. Il a également été demandé de formuler des observations ou propositions sur le projet.

Le même type d’enquête a été réalisé auprès d’employés de France Télécom travaillant dans des bureaux situés à proximité du chantier.

Durant les travaux de terrassement et en raison de l’utilisation de brise-roche mais surtout d’un concasseur mobile, les réactions ont été vives de la part de ces employés. Elles ont disparu dès lors que la durée des différentes phases du chantier leur a été communiquée et qu’une maquette du projet leur a été présentée. Cette maquette a été exposée pendant un mois et demi, au démarrage du gros œuvre, dans le hall du bâtiment de France Télécom avec une notice explicative comportant le numéro de téléphone du service Hygiène et Santé de la Ville en cas de remarques sur l’aspect réduction des nuisances. Cette notice n’a suscité aucun appel.

Une telle démarche s’avère donc importante et sera d’autant plus efficace si elle est menée préalablement au démarrage effectif des travaux.

Sa mise en œuvre peut être facilitée, comme ce fut le cas ici, par des relais d’information locaux existants, notamment dans les services concernés des Villes et des entreprises.

 

• Réservations en deux temps dans les planchers

Une méthode de réservation en deux temps a été mise en place afin de réduire les erreurs, donc les bruits de marteau perforateur nécessaires lors des reprises. Elle consiste à réaliser, en première phase, des réservations maximales puis, en seconde phase, à effectuer un coulage avec des réservations précises, en dimensions et en position, grâce à l’utilisation d’un fil à plomb. Les risques d’imprécisions, gênantes pour le passage et la verticalité des tuyaux, sont notamment évités. Ce système de coulage en deux temps nécessite un coffrage moins complexe et moins coûteux que celui d’un coulage après mise en place des tuyaux. Les réservations sont coffrées avec des éléments de canalisations en PVC, réutilisés en cas de démoulage facile ou restant incorporés dans la dalle.

La mise en œuvre de cette méthode implique une préparation et une coordination en amont avec les différents corps de métier concernés. Son coût global, a priori raisonnable, est difficile à évaluer précisément car lié à de nombreuses tâches.

Elle nécessite, pour être reproductible, un phasage précis lors de la deuxième phase et une attention particulière à la méthode employée par l’entreprise de plomberie-vmc. Celle-ci ne doit pas laisser ouvertes les trémies entre les deux phases sur toute la hauteur du bâtiment, pour des problèmes de sécurité (chute de personne ou d’objet).

De plus, cette méthode permet de limiter la production de déchets, en particulier les coffrages bois réutilisables évitent les déchets de polystyrène.

 

• Autres actions : mesures et matériels

Des mesures et analyses des niveaux de bruit, sur et aux abords du chantier, ont été effectuées par le service Hygiène et Santé de la ville de Besançon et la Médecine du Travail. Elles ont permis de détecter les sources principales de bruit et de réduire les nuisances sonores. Par exemple :

– des banches équipées d’écrous serrables avec des clés ont été utilisées, pour supprimer les bruits d’impact générés par les coups de marteau sur les ailettes des autres types d’écrous,

– le marteau, utilisé pour le réglage des poutrelles en aluminium, a été remplacé par un maillet en caoutchouc. Celui-ci a néanmoins présenté une gêne pour le maçon muni également d’un marteau, pour certaines autres tâches, qui hésitait à utiliser l’un ou l’autre outil. Cette solution nécessite une modification des "réflexes" de travail,

– les bruits de chocs métalliques, nuisance perçue comme importante par les riverains, ont été limités en agissant sur les comportements des compagnons afin qu’ils prennent l’habitude de poser les éléments métalliques (treillis soudés, étais, potelets, tubes de garde corps, etc.) plutôt que de les jeter ou de les laisser tomber.

 

• Décrottage des camions

Afin de maintenir la propreté de la voie publique et d’éviter les risques dus à une chaussée glissante, une rampe en matériaux propres rocheux issus des terrassements a été mise en place à la sortie du chantier. Elle a permis le décrottage des roues des camions avant leur engagement sur la voie. De plus, les sorties des camions ont été limitées les jours de pluie.

En cas de salissure des voies, un nettoyage manuel dans la journée ou, selon le degré de salissure, mécanique (balayeuse aspiratrice) dans les 24 heures a été effectué, à la charge de chaque entreprise qui réalise les travaux (terrassier pour le terrassement, entreprise générale pour le gros œuvre, etc.) ou de l’entreprise générale. La qualité de son exécution a été vérifiée quotidiennement par l’encadrement de l’entreprise générale.

Cette organisation, sans problèmes techniques particuliers, n’a recueilli aucune remarque des riverains ou usagers des voiries mais elle a bousculé les habitudes d’un chantier "actif", donc salissant. Le nettoyage manuel, à renouveler sans cesse, est pénible, difficilement accepté et nécessite une surveillance régulière. Les balayages mécaniques, évalués entre 500 et 600 F par opération, ne peuvent être prescrits qu’ en nombre limité.

 

Ce type d’action est reproductible sur d’autres chantiers, selon la densité de circulation de camions et donc de la taille des chantiers. Une adaptation des choix pour le maintien de la propreté des voies publiques est nécessaire site par site.

 

• Stockage à proximité de matériaux

En phase terrassement, environ 8 000 m3 de déblais ont été stockés sur un terrain limitrophe. Ils ont été utilisés à 50 % pour le remblai de ce terrain et à 50 % pour celui ultérieur du chantier. Les circulations des camions hors chantier ont ainsi été réduites, donc leurs nuisances, et les coûts associés (nettoyage des voies). 800 rotations de camions pour l’enlèvement des déblais en phase terrassement et 400 rotations pour le remblai ont ainsi été évitées.

Cet emploi de déblais "propres" évite en outre leur dépôt en installation de stockage et les coûts associés.

Cette action nécessite suffisamment d’espace sur le chantier, ou sur un terrain vierge contigu, pour pouvoir être reproduite.

 

Afin d’éviter le stationnement le long des rues avoisinantes, et donc les risques d’insécurité liés à l’encombrement pour les piétons et les véhicule, un accord de principe a été passé avec la Ville permettant à l’entreprise de disposer de 20 à 30 places d’un parking gratuit situé à proximité du chantier.

Ce parking a été régulièrement utilisé par le personnel des différentes entreprises et les principaux acteurs du chantier. Toutefois, malgré un fléchage et la diffusion d’un plan d’accès et de localisation, certains véhicules de visiteurs stationnaient sur une plate-forme, bordant la route en face des bureaux de chantier.

Ce type d’action est à étudier en amont d’un chantier, en concertation avec la municipalité et les riverains. Le stationnement du personnel de chantier, y compris des fourgons des entreprises de second œuvre, devrait faire l’objet d’une réflexion, adaptée au contexte, sur tous les chantiers, en particulier en site urbain dense.

 

• Réduction des nuisances visuelles du chantier

Une clôture en panneaux grillagés galvanisés a été installée, permettant aux passants de voir le chantier et évitant le collage sauvage d’affiches et les graffitis.

Une sensibilisation importante avait été faite sur la propreté du site, en particulier des accès principaux et au pied des bâtiments. Des circulations propres ont été mises en place et entretenues sur le chantier.

 

• Réduction des pollutions des eaux et des sols

L’emploi d’une huile de démoulage à base végétale, dont la partie non volatile est biodégradable à plus de 95 % en 21 jours, pour la réalisation des voiles a été comparé positivement à celui d’une huile minérale de haute qualité, sur ce chantier. Les consommations d’huile ont de plus été limitées.

 

• Gestion des déchets

Après l’analyse des filières locales d’élimination des déchets, un pré-tri des déchets a été réalisé sur le chantier. Il a permis de diminuer de façon importante le foisonnement, donc le nombre de bennes évacuées, et d’augmenter la proportion de déchets valorisables.

Des actions spécifiques ont été menées afin de limiter les taux de chutes, donc les quantités de déchets à évacuer et éliminer.

Les chutes de bois et de contre-plaqué ont été stockées en tas et utilisées en coffrage, ce qui réduit la consommation de bois ou contre-plaqué neuf, les chutes et la production de déchets. Ponctuellement, le tas de bois a été trié afin de séparer les chutes de bois encore utilisables sur le chantier, le reste étant alors déposé dans une benne et évacué en vue d’un broyage.

 

DEROULEMENT

- Début des travaux : mai 1995
- Réception des travaux : prévue avril 1997

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : Office Public des HLM de Besançon
M. Chalas - Tél. : 03 81 41 42 43
- Architecte : A.R.T.
(Architecture et Réalisations Techniques)
- BET : SANTINI Ingénierie
- Entreprise générale : SNC SAINTOT
M. Henrion, M. VECILE - Tél. : 03 81 48 34 34
- CEP Contrôle et Prévention

Autres partenaires
- Ville de Besançon, Service Hygiène et Santé
- Médecine du Travail
- Ademe Franche-Comté
- SEDD
(Société d’Equipement du Département du Doubs)
- DIREN Franche-Comté
- DRE Franche-Comté

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- DDE Doubs

Suivi local :
M. JOLY (Consultant) : Tél. : 03 81 59 93 00

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60

Sommaire "Chantiers verts"


pucever.GIF (255 octets) RUE DU PONT-LEVIS A WAMBRECHIES – NORD Retour au sommaire chantiers verts

 CALEPINAGE des doublages isolants et PRE-TRI des déchets

Ce "chantier vert", actuellement en cours de réalisation (mai 97), s’est attaché à limiter en amont la production de déchets en optimisant la mise en œuvre par le calepinage des doublages isolants. Il a en outre évalué les possibilités de valorisation des déchets à partir d’un tri sélectif sur le chantier. L’utilisation de matériaux recyclés a par ailleurs été étudiée. L’équipe a eu le souci d’associer les petites et moyennes entreprises à l’expérimentation en rédigeant un cahier des charges "chantier vert" adapté à ce type de structure.

Cette opération, portée par la maîtrise d’ouvrage, est réalisée en corps d’état séparés.

• Lotissement de 38 logements individuels R et R+1.

• Façades en brique et enduit, selon l’exposition.

• Isolation intérieure par doublages isolants avec plaques de plâtre.

• SHOB 4 131 m2.

• SHON 2 960 m2.

• SHA 2 526 m2.

  

Dans la phase de conception de l’expérimentation, le produit pour lequel la production de déchets devait être réduite, a été choisi selon plusieurs critères : difficulté de recyclage, volume, classe et nocivité des déchets générés... Ainsi l’équipe a porté son choix sur des composants de grandes dimensions : les panneaux de doublage (plaques de plâtre avec isolant en PSE, polystyrène expansé).

Le calepinage1 est expérimenté sur 14 logements T3 et T4 et, selon les résultats observés, sera poursuivi sur les autres logements.

 

1 Le calepinage est la planification de la mise en œuvre des produits de façon à limiter les chutes et la production de déchets.

 

• Calepinage théorique et quantification des panneaux

Un cahier d’identification et de comptabilisation des panneaux par type de logement a été élaboré. Il comprenait notamment :

– le repérage par façade des panneaux sur les vues en plan par niveau et par type de logement,

– les plans de calepinage par façade avec repéra-ge des panneaux standard et des découpes pour chaque niveau, et la représentation de ces découpes dans un nombre optimum de panneaux standard.

Ce cahier ainsi qu’un récapitulatif donnant la quantité totale de panneaux nécessaires (nombre de panneaux standard comprenant ceux issus du calepinage des découpes) ont été insérés dans le dossier technique de l’expérimentation : le cahier "chantier vert", joint au DCE (Dossier de Consultation des Entreprises), en annexe au CCAP.

Les ratios de chutes prévisibles, chiffrés à 20 % en moyenne dans les offres des entreprises, ont pu être ramenés, par le calepinage théorique figurant dans le DCE, à 12 % en moyenne.

 

• Découpe et approvisionnement des panneaux

La méthode de travail pour la découpe des panneaux a été laissée au choix de l’entreprise : découpe en atelier et approvisionnement en "kits" par logement dans les garages ou découpe sur chantier.

La découpe sur chantier a été retenue, aucun industriel n’ayant répondu favorablement à la découpe des panneaux en usine. Les principaux freins à la découpe en usine sont dus :

– à la non répétitivité des logements sur cette opération, impliquant des types de découpes trop nombreux et des quantités insuffisantes par type,

– et au risque de casses des panneaux prédécoupés au cours des livraisons.

Pendant la phase de préparation du chantier, le planning d’approvisionnement et de mise en œuvre des matériaux, compte tenu du plan de calepinage (retenu dans le cahier "chantier vert") a été étudié par l’entreprise chargée du lot plâtre-isolation, en collaboration avec le BET chargé du suivi et du contrôle de l’expérimentation. Une puis trois zones de locaux clos pour l’approvisionnement et la découpe des panneaux ont été délimitées, ceci dans un souci de confort et d’accessibilité aux logements. Au cours de l’ex-périmentation, il s’est avéré néanmoins qu’un approvisionnement direct par logement, à l’étage et au RdC, puis la découpe des panneaux dans une pièce par niveau, étaient plus adaptés ; les allers et retours et les salissures ont été ainsi évités. Un nettoyage quotidien (déchets de plaques et billes de PSE) a été effectué sur les lieux de découpe.

 

• Evaluation de la mise en œuvre du calepinage

Lors de l’isolation des premiers logements, le BET a observé l’équipe de pose des panneaux, qui comprend deux tâcherons, dans le cadre d’un monitorat. Les premiers enseignements tirés ont conduit le BET à élaborer des plans de calepinage plus adaptés aux méthodes de travail, bien spécifiques, de l’équipe de pose.

Le contrôle des cotes réelles du gros œuvre, des tolérances sur les aplombs, et des cotes de pose des menuiseries, a permis de vérifier que la tolérance du gros œuvre est acceptable. Il a été réalisé par le CETE Nord-Picardie, avec l’aide d’étudiants de la Faculté des Sciences Appliquées de Béthune, sur trois logements de type 3 à deux niveaux pour lesquels le calepinage théorique figure dans le DCE. La mise en œuvre du calepinage théorique du DCE a également été évaluée sur ces trois logements. Il s’est avéré par exemple qu’un seul panneau découpé était prévu pour les trumeaux, dans le calepinage théorique, alors que deux étaient nécessaires pour la mise en place des bords verticaux des panneaux dans les profilés des dormants des menuiseries. Autre exemple, le problème de la pose des découpes sans bords chanfreinés (ceux-ci étant nécessaires pour la pose des calicots2) n’a pas été pris en compte. Par ailleurs la réutilisation, non prévue, de chutes d’un logement à l’autre a été effectuée par l’équipe de pose.

L’équipe de pose des panneaux de doublage s’est lancé un véritable défi pour faire mieux que le calepinage théorique, elle n’a donc pas réellement utilisé les plans de calepinage en sa possession. Elle a été particulièrement soucieuse d’utiliser un nombre minimal de panneaux. Le volume de déchets qu’elle a produit, sans pouvoir le chiffrer définitivement (le bilan n’étant pas achevé en mai 97) devrait être inférieur à celui prévu par les plans de calepinage.

2 Les calicots sont des bandes en papier spécial noyées dans un enduit pour le recouvrement des joints entre panneaux.

 

• Reproductibilité

Il serait intéressant de réaliser à nouveau un calepinage théorique de ce type de produits (et autres produits en plaques, en lés ou générant des chutes : revêtements de sols et murs, cloisons...) et d’en évaluer l’efficacité, sur d’autres chantiers, avec d’autres équipes de pose. De plus, l’intérêt de la découpe des produits en atelier, par rapport à celle sur chantier, devrait être étudié pour des logements de conception plus répétitive.

Une révision du calepinage théorique, suite à l’observation du mode d’organisation et des pratiques de la main d’œuvre de pose, réalisée lors des travaux dans les premiers logements, peut s’avérer nécessaire. Pour être efficace, le calepinage théorique ne peut être réalisé que par une personne proche du chantier qui maîtrise dans le détail les pratiques des compagnons. Celui-ci pourrait être réalisé, en phase de préparation de chantier, par l’entreprise du lot concerné.

 

Les déchets devaient être triés tout au long du chantier sur l’ensemble des 38 logements. Ces obligations ont été rappelées dans le CCAP. Le cahier "chantier vert" précisait que chaque entreprise devait sensibiliser son personnel afin que le tri des déchets sur le site soit respecté.

Ce cahier prévoyait également que chaque entreprise devait assurer, comme elle l’entendait, le relais entre les lieux de production et de stockage des déchets sur le chantier. Le contenu des bennes a été ensuite contrôlé de façon périodique et inopinée par le BET, qui tenait à jour un cahier de bord.

Les informations fournies ici sont le bilan de ce qui s’est déjà réalisé. Elles ne prennent pas en compte les évolutions susceptibles d’intervenir d’ici la fin du chantier.

 

• Organisation et pré-tri

La zone de dépôt des déchets devait comprendre les bennes suivantes, identifiées par des panneaux signalétiques:

– une benne pour les matériaux "inertes" (gravats, briques, tuiles, verre) jusqu’à la fin des travaux de couverture,

– une benne pour les métaux, dès le début du gros œuvre,

– une benne pour les déchets de plâtrerie (déchets de panneaux de doublages, cloisons et plaques de plâtre), présente au second œuvre,

– une benne pour les DIB en mélange (cartons souillés, matières plastiques, etc.), dès le début du gros œuvre,

– une benne fermée pour les DIS, présente de la fin des travaux de couverture à la fin du chantier.

Le tri sur le chantier du bois non traité et sa récupération, initialement envisagés, n’ont pas été effectués, la différenciation bois traité et bois non traité étant difficile à réaliser par les compagnons. Compte tenu de plus de l’interdiction de brûler sur le chantier (rappelée dans le cahier "chantier vert"), les déchets de bois, produits en quantités limitées sur ce chantier, ont été déposés en benne de DIB en mélange (évacués en centre de stockage de classe II).

Les papiers et cartons d’emballages propres, stockés durant le second œuvre dans quelques garages, ont, à ce stade de l’expérimentation, été déposés dans la benne de DIB en mélange. Pour la suite de l’expérimentation, une filière de valorisation devrait être retenue.

Les déchets des lots plâtre-isolation et cloisonnement ont été déposés dans une benne spécifique, en vue d’une quantification visant à comparer les quantités produites sur les 14 logements concernés par l’expérimentation sur le calepinage et celles produites sur les autres logements. Ces déchets ont été ensuite évacués en centre de stockage de classe II. La benne a été déplacée en cours d’expérimentation à proximité des lieux de production de déchets de l’entreprise, compte tenu des distances à parcourir entre les logements à isoler et la zone de dépôt.

Les gravats du gros œuvre ont été stockés sur les lieux de production (option possible sous réserve de s’assurer qu’elle est sans risque vis-à-vis des pollutions des sols et des eaux), puis enlevés à la pelle mécanique et évacués en camion par l’entreprise de gros œuvre en vue d’une valorisation en matériaux de remblais. Les autres matériaux "inertes", déposés en benne, ont été évacués en centre de stockage de classe III.

Il s’est avéré difficile de faire respecter la mi-se en benne prévue des DIS (évacués en centre de stockage de classe I), les entreprises ayant l’habitude de récupérer leurs propres DIS (pots de peinture notamment) et de les retourner aux fournisseurs.

Il est revenu à l’entreprise de gros œuvre, chargée de la tenue du compte prorata, de gérer la rotation des bennes. Les coûts de gestion des déchets seront à la fin du chantier pris en charge dans ce compte. Pour plus de souplesse, l’entreprise chargée des lots plâtrerie et cloisonnement a assuré à certains stades du chantier la gestion de la rotation de ses propres bennes.

Les bons de pesée de chaque benne évacuée (location et transport par le prestataire de services BTS, Bennes Transport Services) ont été communiqués au BET qui en fera l’analyse dans le bilan définitif de l’expérimentation.

 

• Sensibilisation des compagnons

L’information et la sensibilisation des compagnons au pré-tri des déchets par le BET, en particulier au moyen de fiches listant le type de déchets à déposer dans les bennes, se sont avérées nécessaires. Les conducteurs de travaux des entreprises intervenantes, eux-mêmes sensibilisés, n’ont pas forcément assuré le relais d’information, notamment auprès des nouveaux arrivants.

Les compagnons, interrogés pour connaître leurs sentiments et leurs motivations vis-à-vis de l’expérimentation, ont semblé satisfaits : le pré-tri des déchets sur le chantier est bien perçu et ne leur apporte aucune contrainte insurmontable. Ils ont apprécié le fait de travailler sur un chantier propre.

 

• Bilan intermédiaire et reproductibilité

Le maintien de la propreté du chantier et le pré-tri des déchets, stipulés dans le cahier "chantier vert", ont été effectifs, moyennant quelques rappels du BET, avec l’appui du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage, ce dernier étant particulièrement impliqué dans le suivi de l’expérimentation.

Le pré-tri des déchets est relativement simple à réaliser sur des chantiers de logements individuels mais doit prendre en compte les spécificités liées à l’étendue de ce type de chantier. Une réflexion plus poussée sur l’emplacement des bennes au plus près des lieux de production des déchets doit être menée.

 

Une réflexion sur l’utilisation, sur le chantier, de matériaux et produits issus du recyclage et susceptibles de se substituer à des matériaux "naturels" a été menée dans la phase d’investigation de l’expérimentation. Parmi les différentes pistes envisagées, seule l’utilisation de schistes rouges a été retenue.

Il était spécifié, dans le chapitre "gros œuvre" du CCTP, que l’entreprise de gros œuvre devait réaliser les plates-formes sous les dallages des habitations, avec des matériaux en schistes rouges (sous-produits de l’extraction minière). Quelques négociants propriétaires de terrils ont été indiqués mais le choix du fournisseur a été laissé aux entreprises.

L’utilisation de schistes rouges, courante dans la région, n’induit ni surcoût, ni contraintes ou précautions particulières. L’utilisation de tels sous-produits, reproductible, dépend néanmoins fortement du contexte local.

 

DEROULEMENT

- Début des travaux : juillet 1996
- Réception des travaux : prévue en juillet 1997
(1re tranche) et novembre 1997 (2e tranche)

INTERVENANTS DE LA REX

Partenaires de l’équipe
- Maître d’ouvrage : SLE, SA d’HLM de Lille et Environs
M. PINTIAUX et Mme CAUX - Tél. : 03 20 42 44 67
- Maître d’œuvre : Cabinet NICOL et THELOT
M. NICOL - Tél. : 03 20 21 99 77
- Pilotage et coordination de la REX :
BET OTH Nord-Ouest - M. VANLERBERGHE
et M. DELBART - Tél. : 03 20 72 31 09

Autres partenaires
- Analyse des filières de valorisation
et utilisation de matériaux recyclés : FEDEREC
- Réflexion sur les filières de valorisation :
Agence Régionale pour l’Energie
- Aspects santé, sécurité et conditions de travail
du "chantier vert" : CERESTE
- Entreprises de BTP : SYLVAGREG (lot gros œuvre) et EURO-CLOISONS (lots plâtre-isolation et cloisonnement)
- Entreprise de collecte des déchets : BTS

Partenaires financiers
- Plan Construction et Architecture
- Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
- DDE du Nord

Suivi local : CETE Nord-Picardie
M. DEMONT - Tél. : 03 20 49 62 67
Faculté des Sciences Appliquées de Béthune
M. BOULEMIA - Tél. : 03 21 63 71 07

Suivi national : CSTB
Mme CHARLOT-VALDIEU - Tél. : 01 40 50 28 60


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