La qualité de l'eau
Légionella - Pesticides - Chlore - Calcaire - Nitrate - Plomb - Qualité microbiologique - Fluor
Les eaux
d'alimentation doivent garantir leur innocuité vis à vis de l'homme ou des
animaux qui vont les consommer.
Des paramètres organoleptiques, physico-chimiques, microbiologiques, des paramètres
mesurant la présence de substances indésirables et toxiques, sont utilisés
pour définir la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.
On peut citer parmi ces paramètres l'odeur, la dureté, le taux de nitrates.
Des valeurs limites à ne pas dépasser sont associées à ces paramètres en vue de préserver la santé des consommateurs.
L'évolution des connaissances dans les domaines de protection de la santé peut mener à modifier des valeurs autrefois admises ou à prendre des mesures de précaution pour éviter toutes proliférations bactériennes.
Les entreprises du bâtiment sont engagées dans la lutte contre le saturnisme
et la légionellose.
Les " légionella "
En 1997, 222 cas de légionelloses ont été officiellement déclarés, en France ; on estime que ce chiffre est multiplié par un facteur 2,5 chaque année.
En s'appuyant sur les données fournies par les professionnels de la santé, les entreprises spécialisées ont développé des méthodes pour empêcher les multiplications des " légionella " dans les réseaux.
Ces méthodes portent sur la désinfection des circuits d'eau chaude sanitaire qui est indispensable pour les installations n'ayant pas servi pendant une longue période.
Elles concernent également l'entretien régulier des bains à remous ou à jets, et plus généralement l'entretien des réseaux d'eau chaude, notamment les circuits des aéro-réfrigérants.
Les pesticides
L'utilisation
des pesticides a fait l'objet ces dernières années d'une prise de conscience
de plus en plus nette, du fait de l'accroissement des taux de pesticides dans
les eaux brutes souterraines ou superficielles.
L'eau, en France est le plus contrôlé de tous les produits alimentaires avec
de nombreuses analyses tant au niveau des eaux brutes pour vérifier l'état de
la ressource avant de la puiser qu'au niveau de la production, dans la phase de
traitement sans oublier ceux effectués sur le réseau de distribution.
Les
traitements curatifs, c'est à dire la neutralisation des pollutions au cours du
cycle de production d'eau potable, sont bien maîtrisés par la profession, en
particulier, par l'utilisation de charbons actifs. Mais, doter toutes les
stations de traitement de l'eau potable de filières de traitement des
pesticides aurait, si les mesures préventives sont insuffisantes, un impact
direct et important sur le prix du mètre cube pour le consommateur final.
L'eau distribuée en France est un produit sanitairement sûr car les seuils fixés
par l'OMS et les normes établies par l'Union Européenne sont extrêmement sévères
afin de garantir la santé publique.
Mais, pour maintenir cette qualité et respecter les normes, la préservation
des ressources est une impérieuse nécessité.
La
solution majeure pour enrayer ce phénomène est la prévention. Les
distributeurs d'eau soutiennent cette démarche de prévention et considèrent
qu'en amont il y a de nombreuses mesures à prendre :
développer des pratiques agricoles plus raisonnées, ce qui est la tendance
actuelle d'un nombre croissant d'agriculteurs, même si beaucoup de chemin reste
encore à parcourir.
modifier les pratiques de désherbage des bordures d'autoroute, des talus et des
voies ferrées, qui sont aussi des causes importantes de diffusion des
pesticides, mais aussi l'utilisation domestique de ces mêmes produits.
supprimer l'utilisation de certains pesticides dont on pense que la nocivité
peut être préjudiciable à la santé, ou en réglementer plus strictement la
vente et l'utilisation.
faire respecter les périmètres de protection autour des points de captage
comme les textes réglementaires le stipulent.
La France est actuellement le deuxième consommateur mondial de pesticides, derrière les États-Unis.
Le chlore
Le
chlore est utilisé comme désinfectant dans le traitement de l'eau potable.
C'est actuellement le produit le plus utilisé à cet effet lors de la
production de l'eau potable, pour l'élimination des germes pathogènes et la sécurité
sanitaire du transport de l'eau.
Il empêche en effet la multiplication des germes (bactéries, virus) dans les
conduites de distribution d'eau, depuis les usines de traitement jusqu'au
robinet des consommateurs.
La présence de chlore dans l'eau potable répond donc à un objectif sanitaire,
il garantit la santé des consommateurs.
Le chlore utilisé dans le traitement de l'eau potable n'étant pas suspecté
d'avoir une incidence sanitaire négative, il n'est donc pas répertorié parmi
les 63 normes de qualité principales auxquelles doivent satisfaire les eaux
destinées à la consommation, selon le décret modifié du 3 janvier 1989.
Néanmoins, dans un souci de confort des consommateurs, les pouvoirs publics
souhaitent que la teneur en "chlore libre résiduel" reste limitée à
0,1 mg/l. Ce taux est très difficile à tenir dès lors que l'on veut maintenir
un bon niveau de protection microbiologique dans les canalisations du réseau et
l'impératif sanitaire prime sur toute autre considération.
Pour éviter les désagréments causés par son odeur et son goût, il suffit souvent de remplir une carafe d'eau et de la placer, ouverte, dans le bas du réfrigérateur durant une heure. Cette précaution supprimera dans la majeure partie des cas l'essentiel du goût ou de l'odeur de chlore.
Le calcaire
Aujourd'hui, en France, 60% de l'eau potable est produite à partie de ressources souterraines, 40% à partir d'eaux de surface. Or, toute eau naturelle contient des sels minéraux, parmi lesquels les bicarbonates de calcium et de magnésium. Ces bicarbonates peuvent, dans certaines conditions, se transformer en carbonates insolubles.
Le
calcaire, c'est le carbonate de calcium.
Les
principaux problèmes couramment engendrés par une eau fortement calcaire sont
les suivants :
- entartrage des résistances de chauffage des lave-linge et des lave-vaisselle,
des chaudières et des tuyaux d'eau chaude ;
- apparition de dépôts de tartre sur les casseroles, la vaisselle...;
- désagrément pour l'hygiène et la toilette : sensation d'une eau rêche sur la peau, un linge rêche ;
- les savons, et détergents en général, moussent moins avec une eau calcaire.
Cette
série d'inconvénients, bien connus des consommateurs confrontés à un eau
particulièrement calcaire, ne doit pas pour autant les amener à souhaiter une
eau trop douce (faiblement minéralisée).
En effet, une eau trop douce peut aussi avoir un certain nombre d'inconvénients
:
- en premier lieu, elle est "agressive" et a un effet corrosif sur les
canalisations, ce qui peut amener dans certains cas une présence excessive dans
l'eau des métaux provenant des canalisations, tels le plomb (risque sanitaire)
ou le fer (rouille sur le linge), sans oublier des risques de fuite provoquées
par cette corrosion ;
- ses facultés de rinçage sont plus limitées et, par exemple, ne permettent
parfois pas d'éliminer la totalité du savon, avec les risques d'irritation de
la peau que cela comporte.
La présence d'éléments minéraux, et donc de calcaire, dans l'eau est naturelle. Une eau dure n'a aucune conséquence négative sur la santé.
Quelques
conseils à suivre :
- Ne pas chauffer l'eau à plus de 55°C (une eau trop chaude favorise la
formation de calcaire)
- Les dépôts de calcaire au fond des carafes, bouteilles et autres récipients
ont souvent pour effet d'altérer le goût de l'eau.
Les nettoyer avec du gros sel et du vinaigre permet d'éliminer ce problème. Faire bouillir du vinaigre aura le même effet sur les casseroles.
-
Bien suivre les conseils des fabricants d'appareils ménagers qui sont des
spécialistes.
Les nitrates
Ils sont présents dans le sol à l'état naturel, comme résidus de la vie des végétaux, des animaux et des l'hommes. Les lisiers en comportent une forte concentration. Les engrais en apportent sous la forme de produits de synthèse industriels.
La
norme française (50 mg maximum par litre) a été fixée en fonction des
risques courus par la population la plus vulnérable, les nourrissons et les
femmes enceintes. C'est le principe de précaution maximale. Transformés en
nitrites par l'organisme, les nitrates peuvent provoquer la transformation de
l'hémoglobine en "méthémoglobine", et provoquer ainsi un mauvais
transfert de l'oxygène vers les cellules (méthémoglobinémie). Cette
pathologie concerne essentiellement les nourrissons de moins de six mois. Aucun
effet cancérigène n'a été constaté sur l'homme.
Les nitrates peuvent être dangereux par effet d'accumulation (certains produits
alimentaires peuvent également apporter des doses significatives de nitrates
(carotte, salade, saucisson...).
Au-delà de 100 mg par litre, l'eau ne doit pas être bue ni utilisée dans la
préparation des aliments.
Le plomb
Les sources d'exposition sont nombreuses en dehors de l'eau. L'air, en particulier dans les grandes villes, le tabac, les aliments ( vin, jus de fruit, etc.). Dans le seul domaine de l'alimentation humaine, on considère que 63% des apports journaliers proviennent des aliments et 37% de l'eau.
L'abaissement de la norme plomb constitue probablement la modification majeure
de la réglementation européenne en matière d'eau potable.
Les textes français et européens prescrivent actuellement une teneur maximale
de 50 µg/l. de plomb dans l'eau de boisson. Concrètement, la nouvelle
directive prévoit que la teneur en plomb maximale de l'eau du robinet passe de
50 µg/l à 25 µg/l avant le 25 décembre 2003, puis à 10 µg/l avant le 25 décembre
2013
Rôle des entreprises :
Si les mesures de la teneur en plomb au point de puisage indiquent des valeurs supérieures aux valeurs admises par la réglementation, un véritable diagnostic doit être fait pour interpréter les résultats et ceci avant tout démarrage de travaux. Les entreprises vont devoir rechercher les facteurs responsables, afin d'évaluer avec précision les travaux à engager pour rétablir des teneurs en plomb conformes à la réglementation.
La qualité microbiologique
Le contrôle de la qualité microbiologique de l'eau repose essentiellement sur la recherche de germes que l'on trouve dans l'intestin de l'homme et des mammifères. Leur présence dans l'eau peut être le signe d'une contamination d'origine fécale et peut donc laisser craindre la présence d'autres germes susceptibles de provoquer une maladie.
Les normes en vigueur imposent une absence totale de ces germes. L'eau est en France bien protégée contre la présence de germes pathogènes. Les traitements de clarification et de désinfection permettent de les éliminer efficacement.
Les
points d'eau qui présentent le plus de risques de contamination microbiologiques
sont ceux qui relèvent d'une exploitation individuelle (les puits, par
exemple), et qui échappent ainsi à tout contrôle efficace.
Le fluor
A
faible dose, le fluor est un élément indispensable à la santé. Il protège
les dents contre les caries en diminuant la solubilité de l'émail. Certains
pays vont jusqu'à fluorer légèrement l'eau distribuée. Ce n'est pas autorisé
en France.
La
norme française fixe à 1,5 mg par litre la teneur maximum en fluor de l'eau
potable.
A trop forte dose, le fluor pourrait provoquer des lésions dentaires (taches colorées, dents cassantes). Ce risque est totalement exclu en France compte tenu des doses admises pour l'eau potable.